Yegg n°90 jui/aoû 2020
Yegg n°90 jui/aoû 2020
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°90 de jui/aoû 2020

  • Périodicité : mensuel

  • Editeur : Yegg Magazine

  • Format : (170 x 240) mm

  • Nombre de pages : 42

  • Taille du fichier PDF : 12,2 Mo

  • Dans ce numéro : décryptage, l'urgence féministe.

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

Dans ce numéro...
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FILLES DE JOIE F. FONTEYNE & A. PAULICEVICH JUIN 2020 FILLES DEJOIE\FLN D FONTEYNE ANNE PAULICEVIEH L’histoire remonte à 2014. L’autrice-compositrice-interprète Emily Loizeau, entourée de la comédienne Julie- Anne Roth et du guitariste Csaba Palotaï, monte précipitamment Run Run Run pour le Marathon des mots à Toulouse. C’est désormais un album que le trio propose depuis le Disquaire day de juin 2020. Ensemble,iels rendent un hommage à Lou Reed et au Velvet underground. C’est joyeux et vibrant. Et c’est hybride. C’est un disque que l’on ne peut pas écouter simplement en fond sonore. Pas la première fois en tout cas. Il demande notre attention, il capte notre attention. Parce que la voix d’Emily Loizeau nous envoûte et nous subjugue. Parce que de sa rencontre avec les textes de Lou Reed émane une poésie qui dépasse l’aura et la notoriété du rockeur new yorkais. Bien sûr, on garde le côté charnel, on savoure le côté planant, on redécouvre une époque bouillonnante. Mais en supplément, on est accompagné-e-s dans ce voyage aux allures psychédéliques par les lectures de Julie-Anne Roth, traduites en français pour l’occasion. On est scotché-e-s par ce mélange de douceur et de tension, subtilement travaillé par Csaba Palotaï. On est pris par les tripes et on sent à l’intérieur de nos entrailles que dansent nos viscères. Ça nous met les poils et ça remue. I MARINE COMBE Juillet - Août 2020/yeggmag.fr/38 verdict Axelle, Dominique et Conso vivent toutes les trois dans le nord de la France. Au-delà des apparences et des vies de mères de famille pour la plupart d’entres elles, elle mènent en secret une double vie. Elles sont escortes et se prostituent derrière la frontière, en Belgique, là ou la profession est permise et légale. Passées les portes de l’établissement, elles deviennent Athéna, Circé et Héra. On y découvre la vie quotidienne et le rythme du travail au sein d’une maison close. D’âges et de caractères différents, les 3 femmes font ensemble le voyage depuis leur cité où elles vivent. Solidaires, elles maintiennent leurs vies parallèles intimes et professionnelles de manières très bien huilées et parfaitement clandestines. Lorsque l’une d’entres elles se trouve dans le trouble, elles font corps et se soutiennent pour affronter ensemble les durs coups de la réalité. Le film traite avec pragmatisme, de manière honnête et sans démonstration, du sujet de la prostitution, particulièrement la prostitution française qui s’exporte en Belgique. Le réalisme confère à l’œuvre une dimension de film social sur une base de thriller. Les auteur-es, Frédéric Fonteyne et Anne Paulicevich, créent ce trio qui permet une lecture plurielle et assez complexe de ces femmes dont l’activité est cachée. Sans gloire ni éclat, les cinéastes résolument féministes, dessinent le portrait de superwomen de notre aire. Des femmes courageuses qui n’ont pas peur de prendre des risques pour sauver les leurs. Un drame social et politique inclassable, d’une singulière vitalité et qui distingue de manière tranchante la dignité à la résignation. IC. R CD RUN RUN RUN EMILY LOIZEAU JUIN 2020 EMILY LOIZEAU Jung-amiwei G o1X USAI.. PA ; ny ai ‘ CINEÉ
‘ SERIE CORPS EN GRÈVE V. BOUCQ & A. WADRE PUNTOUS JUIN 2020 CORPS EN GRÈVE Valentine Bc, Amorldile Wodre Puntous verdict VALERIA MARIA LOPEZ CASTAÑO MAI 2020 Au cœur de Madrid vivent 4 jeunes femmes dans la trentaine. Valeria, romancière en mal de reconnaissance et de succès est cordialement entourée de ses amies Carmen, Nerea et Lola. Si l’héroïne principale voit son mariage doucement partir à vau-l’eau, la transition semble toute faite, puisqu’elle rencontre un beau jeune homme nommé Victor. Si ce bel amant parait avoir bien des qualités, Valeria ne se décidera pas à abandonner l’amour de sa vie si facilement. Au-delà des qualités romantiques très identifiables de la nouvelle série espagnole produite par Netflix, l’adaptation du best-seller d’Elisabet Benavent, intitulée Dans les pas de Valeria, et emmenée par Diana Gómez, est un bon moyen de parler de sexe et des conquêtes des meilleures copines. On y trouve de nombreuses questions abordées, très modernes et aux sensibilités féministes et pro LGBTIQ+, une volonté d’implanter l’action dans une Espagne en mouvement et enrichie du dynamisme mondial et des lectures engagées pour les droits des femmes de ces dernières années. La parole est libérée et on y vit des contextes vivants relatant d’échanges autour de l’orgasme féminin, de l’insatisfaction sexuelle, des relations à plusieurs ou encore des crises de couples. Grand tort à ceux qui consacreraient Valeria comme la nouvelle Sex & the City. La série ne s’enfonce pas dans le ridicule et les grossiers stéréotypes que l’ont reconnaît bien aujourd’hui avec le recul à la très célèbre série HBO des 90’s. Valeria est sans aucun doute beaucoup plus subtile, cela malgré une certaine forme de simplicité scénaristique. Certainement parce que la série espagnole ne s’enlise pas dans la promotion au monde entier de tout un prisme de pensées féminines étriquées made in USA. On aime Valeria pour la diversité et la fantaisie de ses personnages au cœur de la chaleur madrilène. I CÉLIAN RAMIS LIVRE Nous sommes en janvier 1973, Hmaïed et Chérif se rendent pour la première fois dans le bidonville de Feyzin, situé dans la métropole lyonnaise. Là où sont parqués, dans des conditions insalubres, des travailleurs immigrés tunisiens. Là où plane la menace d’une fermeture prochaine. La plupart d’entre eux, sans papiers, pourraient être expulsés, en raison de la circulaire Fontanet. Seul-s ceux qui ont un titre de séjour valide et un contrat de travail pourraient être relogés dans les foyers Sonacotra. Entrer en lutte est délicat pour ces travailleurs de l’ombre, effrayés par les pressions exercées par leur consulat et parfois bousculés par les ouvriers français, habitués aux combats syndicaux sans que sur eux ne s’abattent un drame. Si peu d’entre eux participent aux manifestations, vingt-sept hommes entament une grève de la faim afin d’obtenir la régularisation de leurs papiers. Une grève qui réunit travailleurs immigrés et français, vingt jours durant. Vingt jours durant lesquels leurs corps deviennent l’incarnation de la violence subie. Valentine Boucq et Amandine Wadre Puntous restituent les faits d’une histoire qui a réellement eu lieu. En 1973. Et qui résonne avec les actualités qui n’ont pas changé en presque 40 ans. Elles se multiplient même. La bande dessinée Corps en grève est intense, puissante, et nous rappelle que les droits humains restent encore largement bafoués dans le pays des droits de l’Homme. I M. C Juillet - Août 2020/yeggmag.fr/39



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