Solutions des mots croisérotiques Horizontalement 1 Culs-de-jatte. 2 Arouet. Sein. 3 Carène. Pott. 4 Hein. Nue. Ir. 5 Eu. Décale. 6 T.s.f. Ru. Talc. 7 Etiers. Eh. 8 Masse. Rea. 9. Pisan. Guost. 10 Oser. Pian. 11 Nesselrode. Verticalement I Cache-tampon. II Uraeus. Aisé. III Lori. Fesses. IV Suent. Tsars. V Den. Rien. VI Etendue. Pl. VII Ue. Rugir. VIII Aspects. Uao. IX Teo. Aa. Rond. X Titillées. X I Entrechats. Adresses mode Abercombie 38 rue du Bac, 75007 Aby Shop 50 avenue Mozart, 75016 Alphen et Fils 3 rue de la Pompe, 75016 Aquasun 14 rue Commines Boimant 26 rue de la Pépinière, 75008 Christopher's 100 rue de Longchamp, 75016 Cochet Sport 21 rue de la Pépinière, 75008 ; Creeks, 155 rue de Rennes, 75006 ; Centre Galaxy, place d'Italie, 75013 Chicago 63 rue de Passy, 75016 Jacques Dereux 21 rue du Cherche-Midi, 75006 Go Sport 45 rue de Rennes, 75006 Charles Jourdan 12 faubourg Saint- Honoré ; 5 boulevard de la Madeleine, 75008 ; Forum des Halles, 75001 Léa Store Centre commercial Montparnasse, 75015 Madelios 10 place de la Madeleine, 75008 Mistral Shop 24 rue Mirabeau, 75016 Nauti Store 40 avenue de la Grande-Armée, 75017 Jacques Pernet 155 boulevard Saint-Germain, 75006 Prototype 65 rue Saint-Honoré, 75001 Renoma 129 bis rue de la Pompe, 75016 Seltor 252 rue de Vaugirard, 75015 Structure 2 place des Victoires, 75001 Tunmer 5 place Saint-Augustin, 75008 Twenty Stock 20 rue de Chartres, 92200 Neuilly Upla 17 rue des Halles, 75001 Wells 22 rue Gay-Lussac, 75005. 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On est presque gêné de devoir dire que se rappeler ainsi à l'ordre des choses, la paupière basse et la langue chargée, passerait, chez des peuples plus foncés, pour un symptôme patent de morbidité religieuse, tant on conçoit mal qu'une civilisation un peu dégrossie puisse s'arracher au sommeil sur des accents de danse macabre. Il faut craindre que des populations soumises à ce régime quotidien ne tardent plus beaucoup à présenter les signes d'un désordre mental irréversible. On ne s'éveille pas impunément, pendant des années, au sein d'un monde hostile, dans un concert de menaces et de lamentations sans cristalliser un complexe d'insécurité hystérique... On voudrait s'étonner qu'une société, par ailleurs si réputée pour ses prodiges d'anesthésie, puisse avoir une hygiène du réveil aussi détestable. Se brosser les dents, c'est bien, mais se réveiller proprement est sans doute encore bien plus décisif. Est-ce vraiment la peine d'accoucher Leboyer pour arrondir les angles affectifs de la progéniture, si c'est pour lui offrir un radio-réveil quelques années plus tard ? L'époque s'honorerait davantage en abolissant le réveil aux forceps... A moins, bien sûr, que les bons esprits qui nous maternent, n'estiment nécessaire d'inoculer à tout le monde le même point de vue pour simplifier le mode d'emploi de la collectivité. Il semblerait, néanmoins, que l'expérience, si c'en est une, ait assez duré. Il n'est, pour s'en convaincre, que de constater qu'un radio-réveillé de la sorte se tient déjà à ce point pour négligeable, qu'il en est à manquer ses évidences sensorielles les plus flagrantes. On a même établi qu'au bout de deux mois d'intoxication, l'appréciation du climat, chez un radio-réveillé préalablement nanti d'un solide esprit critique, dépend bien plus du communiqué météo matinal que de son sens intime... Le sujet se croit dans le monde qu'on lui peint et il ne peut bientôt plus qu'y traîner son insignifiance en ruminant l'opinion publique pour se sentir la tête occipée. Toujours disponible pour venir accréditer la représentation du monde attrapée en ouvrant les yeux, il ne quitte plus la défensive, convaincu qu'On ne lui dit pas tout, qu'On lui cache le pire, qu'il faut rester sur ses gardes et se méfier même de soi-même. Si seulement quelques-uns pouvaient en arriver là ! Si seulement quelquesuns voulaient bien s'attarder à considérer ce penchant sinistre, cette espèce de déformation confessionnelle qui hallucine le mal partout, comme si le pire jouissait d'un prestige ontologique éminent, comme si le pire était le moule du réel ! Si, plus simplement, on voulait bien prendre le temps de redevenir des grandes personnes avant de se laisser informer, peut-être que ça irait un peu mieux dans nos têtes ? Peut-être que si on ne se fiait pas à ce monde en gros caractères, on finirait par découvrir quelques bonnes nouvelles dans les petites annonces ? Peutêtre même qu'on finirait par comprendre que ce monde n'est que de l'opinion congelée pour le sensationnel, qu'un ramassis d'hallucinations collectives exaltées par des jeteurs de sort, et surtout, qu'à s'attendre au pire, on vit dangereusement. Peut-être qu'on s'arracherait à cet univers de la chute du tout et de l'ablation du sujet, à cette espèce de jansénisme fin de race et fouille-merde qui englue tout dans une aigreur blette jusqu'à suggérer aux plus sensibles des tentations de suicide préventif ? Et, plus simplement peutêtre, qu'un mammifère ne devrait jamais se laisser informer à jeun... Marc Bredel. |