MAFIA J'AURAI TA PEAU ! « Les Parrains avaient du bon. Les jeunes ne respectent plus rien. Avec eux, c'est le retour aux méthodes de Capone, à l'époque où on flinguait à tout bout de champ. » (Suite de la page 158.) vendra sa mère avant ! » Un cas typique : celui de Joe Cantalupo. Après son service militaire, il est embauché par son père, Anthony, qui dirige une agence immobilière à Brooklyn. Il découvre alors que l'agence de son père n'est pas, comme il le croyait, une société aux activités régulières, mais qu'elle sert de couverture à la « famille » Colombo, Joe est fasciné par le Milieu, et rêve d'entrer dans la Mafia. Un seul problème : sa totale incompétence. Au début des années soixante-dix, il monte une officine de prêt, mais il est doublé par son associé, un bookmaker du nom de James Gredda, qui disparaît avec les quatre-vingt mille dollars que contient la caisse. Deux ans plus tard il ouvre un marché aux Puces à Brooklyn. Il est censé partager les bénéfices avec les nouveaux chefs de la famille, les frères Persico. Mais l'affaire est déficitaire, et Schiesse des sousvêtement élégants pur coto merceris il se fait corriger par Alphonse Persico. L'histoire aurait pu s'arrêter là. Mais Joe Cantalupo allait trouver un rôle à sa mesure : celui d'espion. En 1973, frustré et sans le sou, il devint un indicateur occasionnel rétribué par le F. b.i. Trois ans plus tard, le F. b.i. lui proposa un poste d'agent double à plein temps. Grâce à lui, un certain nombre de gangsters furent mis hors d'état de nuire, en particulier Gredda, son ex-associé. En août 1978, un agent du F.b.i. révéla accidentellement sa double appartenance. Grillé, Joe se plaça sous la protection du F.b.i. et témoigna dans deux grands procès contre la Mafia, dont celui de Persico. Mais, s'il a déshonoré son père, selon la loi du Milieu, il ne l'a pas encore trahi. Parmi les jeunes loups du crime organisé, on ne trouve pas que des Joe Cantalupo. Certains d'entre eux ont pour la violence un goût inquiétant, Schl's'èi'sous-Otements et pyjamas BP.1 61 67404 illkirch-cedex comme Anthony Accetturo, actuellement accusé d'avoir truqué des courses de chevaux. Dans le Milieu, Accetturo est connu comme un caractériel dangereux, peu respectueux à l'égard de ses chefs, et n'hésitant pas à agresser physiquement de braves hommes d'affaires. Pour un inspecteur new-yorkais, « les jeunes qui appartiennent à la deuxième ou à la troisième génération n'obéissent plus comme avant aux lois non écrites du Milieu. Ce sont des individualistes. Ils vous disent : « Hey, c'est l'Amérique ici. Je fais ce que je veux... » Conséquence de ce refus des plus jeunes de se plier à une discipline : les bas-fonds ont maintenant leurs « travailleurs immigrés », qu'ils font rentrer illégalement en Amérique pour exécuter les basses besognes. « Les parrains avaient du bon, remarque Salerno. Les jeunes ne respectent plus rien. Avec eux, c'est le retour aux méthodes de Capone, à l'époque où on flinguait à tout bout de champ, en pleine rue. » Car les parrains ont vieilli. RaymondL.S. Patriarca, soixante-douze ans, qui régna sans partage sur la Nouvelle- Angleterre, a confié à un agent immobilier de Boston, Gennaro Anguilo, le contrôle des gangs irlandais de son secteur. Anthony Accardo, l'ancien « patron » de Chicago, s'est retiré à Palm Springs et n'a plus qu'une activité de conseiller auprès de son successeur, Joey Aiuppa. D'autres, en revanche, refusent de quitter la scène, comme Marcello, soixante-dix ans, qui continue de faire la pluie et le beau temps à la Nouvelle-Orléans, en attendant son procès. Ou Santo Trafficante Jr, soixante-six ans, dont le fief est la Floride. Mais il faut savoir partir au moment opportun. Faute de l'avoir compris, Angelo Bruno, soixante-neuf ans, fut abattu en mars dernier dans une rue de Philadelphie. Un mois plus tard, on retrouva le cadavre de son associé, enveloppé dans un sac en plastique. Sur son corps déchiqueté par quatorze impacts, on avait collé des billets de vingt (Suite page 166.) |