Les Dossiers de la Psychologie n°2 jui/aoû 2015
Les Dossiers de la Psychologie n°2 jui/aoû 2015
  • Prix facial : 6,90 €

  • Parution : n°2 de jui/aoû 2015

  • Périodicité : bimestriel

  • Editeur : Lafont Presse

  • Format : (210 x 270) mm

  • Nombre de pages : 84

  • Taille du fichier PDF : 29,6 Mo

  • Dans ce numéro : les clés du bonheur.

  • Prix de vente (PDF) : 1 €

Dans ce numéro...
< Pages précédentes
Pages : 8 - 9  |  Aller à la page   OK
Pages suivantes >
8 9
D É Développement V E L O P P E M E N T personnel A chacun sa voie L’expression « sens de la vie » désigne l’interrogation humaine sur l’origine, la nature et la finalité de l’existence. De nombreux auteurs, philosophes, sociologues, psychologues se sont penché sur la question qui taraude l’humanité. Mais dans notre vie de tous les jours, la question du « sens de la vie » se transforme plus souvent en interrogation sur le sens de « notre » propre existence. Et pour certains, l’existence de par sa dureté se vide parfois de toute substance… Pour l’humanité, selon si l’on compte avec ou sans Dieu, il n’existe actuellement que deux genres de réponses, opposés l’un à l’autre quant au sens de la vie : celle des athées et celle des croyants. 8 Pour les athées Les athées ne prétendent pas savoir ce qu’il y avait avant l’univers ni d’où provient toute l’énergie et la matière le composant. De la même manière, ils ne spéculent pas sur l’existence d’un dogme préétabli qui donnerait un sens immuable à la vie (hormis celui, trivial, de la naissance vers la mort et non l’inverse). Au contraire, pour certains, le sens de la vie (ou de notre vie) est à construire chaque jour et pour d’autres il faudrait simplement tirer le parti optimal de la vie sans perdre trop de temps à lui chercher un sens métaphysique. Pour Sartre, la vie n’a pas de sens intrinsèque mais c’est seulement l’existence qui fixe le sens des choses (ce qui est la définition de l’existentialisme). Cette position est proche de celle d’Aristote pour qui « nous sommes ce que nous faisons », par op- position à l’essentialisme de Platon. Selon Nietzsche, le fait qu’il n’y a pas eu de plan à l’origine des choses signifie que rien n’a de sens dans l’absolu et qu’il est inutile de chercher par les sciences et la philosophie à en trouver un. La seule chose à faire est alors de chercher à vivre, de jouir de la vie sans s’interroger à propos d’un réel hypothétique. Il reste selon Stephen Hawking une inconnue de taille : nous pouvons en jouant sur les trois grandes constantes physiques, concevoir une quasi-infinité de mondes, les uns viables, les autres non. Sa question est donc : « Qu’est-ce qui a insufflé le feu à ces équations ? » Bien que diverses pistes existent (principe anthropique, mousse d’univers de Linde...), les conjectures subsistent. Pour les croyants Pour les croyants des grandes religions monothéistes, il n’est pas nécessaire de chercher un sens à la vie car il serait donné par Dieu. Pour la religion chrétienne, ce sens se veut simple : les théologiens depuis l’avènement du Christ et même encore de nos jours, adhèrent à cette idée selon laquelle les hommes ont pour destinée de se parfaire, de s’élever vers le haut, vers Dieu, ceci notamment en s’allégeant ; ils doivent ainsi se diviniser. Après avoir mis l’Homme sur terre en quelque sorte pour le tester, Dieu le rappelle à lui. Saint Irénée a ainsi dit dans les premiers siècles de la chrétienté « Dieu s’est fait homme pour que l’homme se fasse Dieu ». On comprend dès lors que pour la religion chrétienne, même après le concile Vatican II, la terre n’est qu’une sorte de test, plus précisément comme l’a montré le
Christ par l’exemple, de chemin de croix, où la souffrance et les bonnes volontés ne servent qu’à obtenir du mérite pour l’au-delà. Cette notion de souffrance continue de faire l’unanimité chez la plupart des théologiens actuels, dont, notamment René Laurentin (prêtre théologien) qui explique dans son livre « Dieu existe, en voici les preuves », le rôle de la souffrance dans la vie humaine. Le physicien Richard Feynman objecte que selon lui, « la scène [de l’univers] est à ce compte beaucoup trop grande pour la pièce [de nos seules existences] », opinion partagée par Bertrand Russell. Pour Wittgenstein, « croire en Dieu c’est comprendre que la vie a un sens, croire en Dieu c’est voir que les faits du monde ne sont pas le dernier mot, croire en Dieu c’est voir que la vie a un sens ». Des esquisses de réponses Pour certains, se poser la question « Quel est le sens de la vie ? » pour- rait être une tentative d’atténuer une autre question, potentiellement plus angoissante : « Quel est le sens de ma vie ? » (En fait, une interrogation plus réellement problématique serait le sens de cette question même, et sur quels présupposés elle se fonde). On peut regrouper les tentatives de réponse en deux grandes familles : > Religieuses et métaphysiques Le sens de la vie réside dans un principe qui est au-delà du monde physique, par exemple Dieu. Alors, tous nos actes prennent sens par rapport à un « jugement », qui peut avoir lieu après la mort ou à chaque instant de la vie, et qui détermine la qualité de la vie après la mort, de la vie éternelle ou de la réincarnation. > Immanentistes, naturalistes, matérialistes Plusieurs explications sont possibles : Le sens de la vie individuelle est relatif uniquement à l’espèce, donc à la reproduction, et le reste est illusion. Richard Dawkins va encore plus loin en estimant que le sens de la vie avant que l’homme ne s’en mêle était purement la survie des gènes, leur intérêt passant avant ceux des individus comme de l’espèce. Fondamentalement, la vie est dépourvue de sens, autrement dit elle est absurde. Cela fixé, il est possible de poser individuellement des objectifs donneur de sens : bonheur, réussite, etc. La finitude de l’Homme reste radicale (la mort est la fin de tout, l’anéantissement de la personne et du sens de sa vie), mais il peut s’approcher d’une finalité relative. Dans une conception légèrement différente de la précédente, on peut aussi considérer qu’il appartient aux hommes de construire, non plus individuellement mais collectivement, un sens à leur vie, quand bien même celle-ci serait « au départ » ou « en soi », absurde. Dans sa thèse L’Action, le philosophe Maurice Blondel jette un pont entre ces deux conceptions du monde en exposant les vertus qu’il trouve à l’action au sens le plus large, « jonction entre l’immanence et la transcendance ». Le Baal Ha- Soulam, dans son « Introduction à l’étude des dix séfirot », exprime la thèse que notre vie existe pour que nous en trouvions le sens. William Shakespeare fait dire à Macbeth (acte V, scène 5) : « La vie n’est qu’un fantôme errant, un pauvre comédien qui se pavane et s’agite durant son heure sur la scène et qu’ensuite on n’entend plus ; c’est une histoire dite par un idiot, pleine de fureur et de bruit, et qui ne signifie rien... » Une vie qui se vide… Dans notre vie de tous les jours, nous connaissons tous des personnes pour lesquelles la vie ne semble plus avoir de sens, souvent à la suite d’un drame personnel. Ce peut être le cas d’une femme dont l’unique enfant « En quoi puis-je croire ? Ai-je raison de vivre ? Ma vie a-t-elle le moindre sens, la plus petite signification ? Suis-je un rouage indispensable de l’univers ? » (François Morel) est mort, de rescapés d’un attentat meurtrier, de victimes de viols ou de violences conjugales, de personnes qui se retrouvent du jour au lendemain sans abris dans la rue suite à une perte d’emploi… Dans ces cas très douloureux, l’existence semble s’être vidée de tout son sel et l’on entend alors « la vie ne vaut plus d’être vécue », menant à la dépres- sion, voire au suicide. Tous les psychologues s’accordent à dire que la seule façon de remettre sur pied ces êtres humains malmenés par la vie, c’est de briser l’isolement dans lequel ils s’enferment. Bref, que l’on croit en Dieu ou pas, c’est bien l’Amour le seul remède. Car se sentir aimé suffit à trouver du sens à la vie et à sa propre vie, même quand tout semble perdu. L’autre voie qui se dessine pour aider ces personnes blessées et solitaires, c’est de les engager à travailler sur elles, au sein de groupes de parole, ou dans le cadre de thérapies plus personnelles. L’idée centrale est de les amener à comprendre qu’elles ne sont pas seules, pas seules à en être passé par là, pas seules à souffrir. En se réappropriant une présence au sein d’un groupe, elles peuvent alors progressivement sortir de leur isolement et trouver un nouveau sens à leur existence : au départ en se faisant aider des autres, puis peu à peu, en aidant à leur tour d’autres personnes dans le besoin. Quand la vie semble ne plus avoir de sens, seul la foi en Dieu, dans les autres et/ou dans soi-même peut permettre de se sentir de nouveau « vivant ». En être « souffrant » certes, mais bien « vivant » … n J.B. L’amour permet de trouver du sens. 9



Autres parutions de ce magazine  voir tous les numéros


Liens vers cette page
Couverture seule :


Couverture avec texte parution au-dessus :


Couverture avec texte parution en dessous :


Les Dossiers de la Psychologie numéro 2 jui/aoû 2015 Page 1Les Dossiers de la Psychologie numéro 2 jui/aoû 2015 Page 2-3Les Dossiers de la Psychologie numéro 2 jui/aoû 2015 Page 4-5Les Dossiers de la Psychologie numéro 2 jui/aoû 2015 Page 6-7Les Dossiers de la Psychologie numéro 2 jui/aoû 2015 Page 8-9Les Dossiers de la Psychologie numéro 2 jui/aoû 2015 Page 10-11Les Dossiers de la Psychologie numéro 2 jui/aoû 2015 Page 12-13Les Dossiers de la Psychologie numéro 2 jui/aoû 2015 Page 14-15Les Dossiers de la Psychologie numéro 2 jui/aoû 2015 Page 16-17Les Dossiers de la Psychologie numéro 2 jui/aoû 2015 Page 18-19Les Dossiers de la Psychologie numéro 2 jui/aoû 2015 Page 20-21Les Dossiers de la Psychologie numéro 2 jui/aoû 2015 Page 22-23Les Dossiers de la Psychologie numéro 2 jui/aoû 2015 Page 24-25Les Dossiers de la Psychologie numéro 2 jui/aoû 2015 Page 26-27Les Dossiers de la Psychologie numéro 2 jui/aoû 2015 Page 28-29Les Dossiers de la Psychologie numéro 2 jui/aoû 2015 Page 30-31Les Dossiers de la Psychologie numéro 2 jui/aoû 2015 Page 32-33Les Dossiers de la Psychologie numéro 2 jui/aoû 2015 Page 34-35Les Dossiers de la Psychologie numéro 2 jui/aoû 2015 Page 36-37Les Dossiers de la Psychologie numéro 2 jui/aoû 2015 Page 38-39Les Dossiers de la Psychologie numéro 2 jui/aoû 2015 Page 40-41Les Dossiers de la Psychologie numéro 2 jui/aoû 2015 Page 42-43Les Dossiers de la Psychologie numéro 2 jui/aoû 2015 Page 44-45Les Dossiers de la Psychologie numéro 2 jui/aoû 2015 Page 46-47Les Dossiers de la Psychologie numéro 2 jui/aoû 2015 Page 48-49Les Dossiers de la Psychologie numéro 2 jui/aoû 2015 Page 50-51Les Dossiers de la Psychologie numéro 2 jui/aoû 2015 Page 52-53Les Dossiers de la Psychologie numéro 2 jui/aoû 2015 Page 54-55Les Dossiers de la Psychologie numéro 2 jui/aoû 2015 Page 56-57Les Dossiers de la Psychologie numéro 2 jui/aoû 2015 Page 58-59Les Dossiers de la Psychologie numéro 2 jui/aoû 2015 Page 60-61Les Dossiers de la Psychologie numéro 2 jui/aoû 2015 Page 62-63Les Dossiers de la Psychologie numéro 2 jui/aoû 2015 Page 64-65Les Dossiers de la Psychologie numéro 2 jui/aoû 2015 Page 66-67Les Dossiers de la Psychologie numéro 2 jui/aoû 2015 Page 68-69Les Dossiers de la Psychologie numéro 2 jui/aoû 2015 Page 70-71Les Dossiers de la Psychologie numéro 2 jui/aoû 2015 Page 72-73Les Dossiers de la Psychologie numéro 2 jui/aoû 2015 Page 74-75Les Dossiers de la Psychologie numéro 2 jui/aoû 2015 Page 76-77Les Dossiers de la Psychologie numéro 2 jui/aoû 2015 Page 78-79Les Dossiers de la Psychologie numéro 2 jui/aoû 2015 Page 80-81Les Dossiers de la Psychologie numéro 2 jui/aoû 2015 Page 82-83Les Dossiers de la Psychologie numéro 2 jui/aoû 2015 Page 84