Les Dossiers de la Psychologie n°2 jui/aoû 2015
Les Dossiers de la Psychologie n°2 jui/aoû 2015
  • Prix facial : 6,90 €

  • Parution : n°2 de jui/aoû 2015

  • Périodicité : bimestriel

  • Editeur : Lafont Presse

  • Format : (210 x 270) mm

  • Nombre de pages : 84

  • Taille du fichier PDF : 29,6 Mo

  • Dans ce numéro : les clés du bonheur.

  • Prix de vente (PDF) : 1 €

Dans ce numéro...
< Pages précédentes
Pages : 72 - 73  |  Aller à la page   OK
Pages suivantes >
72 73
Développement personnel D É V E L O P P E M E N T « Se passer de Dieu... Je veux dire : se passer de l’idée de Dieu, de la croyance en une Providence attentive, tutélaire et rémunératrice... n’y parvient pas qui veut. » (André Gide) Certitude, conviction et confiance participent à la croyance. 72 Foi & croyance Quand on parle de croyance et de foi, il importe de distinguer : 1. La certitude Savoir de manière certaine ou être convaincu ? Souvent le contenu traditionnel des « vérités de foi » ne peut pas être prouvé. Nos contemporains le ressentent très fort : ils « ne savent » pas. En théologie, les dogmes étaient pourtant présentés comme savoir sûr : une thèse était formulée, puis les soi-disantes « preuves » étaient tirées de l’Ecriture, de la Tradition et de la « raison ». La conclusion se tirait sans hésiter : Voilà, maintenant c’est sûr qu’il en est ainsi. De fait, est-ce tellement sûr ? 2. La conviction Les réalités transcendantes, pourrait-on les « prouver » ? On n’en a donc pas un savoir péremptoire, on avance seulement une conviction. A juste titre, car il est exact que certaines choses qu’on ne peut connaître vraiment, on les accepte, on les « croit », parce qu’elles semblent importantes pour donner sens à l’existence. On les trouve tellement acceptables qu’elles deviennent une conviction, même si celle-ci à proprement parler ne peut se prouver. Ces convictions sur les questions vitales sont indispensables pour se situer sur une base solide. Aussi les abandonne-t-on plus difficilement que les connaissances qui, elles, sont plus faciles à mettre au point après plus ample ou plus récente information. Mais il faut se garder de prendre conviction personnelle pour vérité absolue. 3. La confiance Les « définitions de foi » sont-elles ce qu’il y a de plus important ? Jésus est-il venu pour donner des « explications » au sujet de Dieu ou de notre existence humaine ? N’estce pas plutôt pour mettre notre existence sous impact divin et l’amener ainsi à sa pleine humanité ? Autrement dit, ne s’agit-il pas plutôt de « croire en Lui » (la foi) que de « croire des choses sur Lui » (croyances) ? La théologie ne doit-elle donc pas ac-
centuer le bon agir, vu à partir de l’agir de Dieu et de Jésus, plutôt que le bon savoir ? Prier pour croire ? Pour de nombreux croyants, « Il faut croire pour prier et prier pour croire » Est-ce une contradiction ? Apparemment, oui, aussi convient-il de préciser les choses et de lever cette contradiction. Croire pour prier : Beaucoup de personnes autour de nous ne prient pas du tout parce qu’elles n’ont pas la foi. Comment demander au nihiliste ou à l’athée convaincu de prier ? Il n’y a rien ni personne à écouter ni à qui parler. L’homme se tait. Il est seul. Il doit construire sa liberté comme il le peut, selon des critères qui varient infiniment de l’un à l’autre. Le philosophe spiritualiste ne prie pas non plus. « Il admet un Principe Absolu, un Etre initial, ou une Force, un Dynamisme primordial qui met tout en branle et soutient le flot continu et multiple des êtres. Mais on ne parle pas à un Principe. Et le Principe est muet. On peut le reconnaître, s’y soumettre, capter le maximum de force émanant de lui. Ca s’appelle le Yoga, le Zen, la méditation transcendantale, pas la prière. Car la prière est l’articulation d’un cri, l’écoute passionnée d’une réponse. Elle suppose un pari initial énorme : quelqu’un peut me parler. Je peux l’entendre. C’est le pari initial de la foi, de la foi judéo-chrétienne et de la foi islamique : Dieu est vivant. Il est quelqu’un qui a des oreilles et une bouche... un cœur pour aimer. » L’acte de croire Comment, en quelques mots, dresser un tableau du contexte dans lequel se situe la proposition de la foi aujourd’hui ? L’acte de croire se vit dans une recherche de sources nouvelles. Si la religion organisée a perdu du terrain, le « croire » en dehors du cadre des institutions est loin d’avoir dit son dernier mot. De plus, la recherche croyante est sensible à l’émotion. Les gens veulent un Dieu proche du cœur et du corps. Enfin « Les fruits de la pratique spirituelle - la sérénité, la vigilance, la clarté de l’esprit - et ses manifestations extérieure - la bonté, le non-attachement, la patience - relèvent plus de la preuve que de la croyance. » (Jean-François Revel) l’acte de croire se situe aujourd’hui dans une quête d’identité. Face au foisonnement de propositions des sens, face aux questions que pose l’installation de certaines religions en France, beaucoup s’interrogent : à quoi est-ce que je crois ? Quelles sont les valeurs qui m’ont façonné ? Quelles sont mes appartenances, mes fidélités ? Ce sont des questions importantes parce que l’identité religieuse donne des racines, inscrit dans une histoire et permet d’accéder à un groupe. Devant un tel constat, que faire, que vivre, quels chemins proposer ? Croyance & philosophie Pour Pascal, tout est une question de juste mesure. Il faut savoir « soumettre sa raison quand il faut, douter quand il faut et assurer quand il faut ». Autrement dit, il est indé- niable qu’il y a des disciplines dans lesquelles l’on doit s’en remettre à l’autorité des anciens et des théories établies sans chercher à les remettre en cause (c’est le cas de l’histoire, la géographie, la linguistique, etc.) et d’autres domaines où il ne faut pas se reposer sur des croyances anciennes, mais chercher au contraire à remettre en cause et dépasser le savoir existant (c’est le cas des disciplines scientifiques : mathématiques, physique, géométrie). Descartes dit ainsi que le doute radical des méditations métaphysiques conduit à rejeter des vérités. Mais il n’exclut pas la possibilité de réintégrer ces vérités admises, puis rejetées, à l’édifice de la connaissance. Leur contenu sera le même mais leur statut aura changé. Mais il faut d’abord que l’ordre de sa méditation les fonde comme telles. Descartes n’efface pas ces représentations, il continue de les posséder, mais il suspend leur statut de vérité en attendant de les avoir fondées aux yeux de sa propre raison, en attendant de les avoir pensées. La croyance apparaît donc souvent comme un savoir « par défaut », c’est-à-dire un premier niveau de connaissance qu’il faut cependant chercher à dépasser pour atteindre des certitudes véritables. Lorsque nous progressons dans notre connaissance et dans nos méthodes de réflexion, la croyance est remplacée par le savoir, et lui cède le pas naturellement. Mais au-delà, la foi apporte une nouvelle dimension à la croyance, puisqu’elle se situe à un tout autre niveau où le savoir n’est plus la base de la croyance. L’homme a besoin de croire pour vivre et si ce n’est pas à première vue en un Dieu ou en l’Autre, c’est au minimum en croyant en lui qu’il pourra survivre aux aléas de la vie. n I.N. À LIRE « Croire en Dieu Croire en Soi » d’Anselm Grün, Editions Mediaspaul. 73



Autres parutions de ce magazine  voir tous les numéros


Liens vers cette page
Couverture seule :


Couverture avec texte parution au-dessus :


Couverture avec texte parution en dessous :


Les Dossiers de la Psychologie numéro 2 jui/aoû 2015 Page 1Les Dossiers de la Psychologie numéro 2 jui/aoû 2015 Page 2-3Les Dossiers de la Psychologie numéro 2 jui/aoû 2015 Page 4-5Les Dossiers de la Psychologie numéro 2 jui/aoû 2015 Page 6-7Les Dossiers de la Psychologie numéro 2 jui/aoû 2015 Page 8-9Les Dossiers de la Psychologie numéro 2 jui/aoû 2015 Page 10-11Les Dossiers de la Psychologie numéro 2 jui/aoû 2015 Page 12-13Les Dossiers de la Psychologie numéro 2 jui/aoû 2015 Page 14-15Les Dossiers de la Psychologie numéro 2 jui/aoû 2015 Page 16-17Les Dossiers de la Psychologie numéro 2 jui/aoû 2015 Page 18-19Les Dossiers de la Psychologie numéro 2 jui/aoû 2015 Page 20-21Les Dossiers de la Psychologie numéro 2 jui/aoû 2015 Page 22-23Les Dossiers de la Psychologie numéro 2 jui/aoû 2015 Page 24-25Les Dossiers de la Psychologie numéro 2 jui/aoû 2015 Page 26-27Les Dossiers de la Psychologie numéro 2 jui/aoû 2015 Page 28-29Les Dossiers de la Psychologie numéro 2 jui/aoû 2015 Page 30-31Les Dossiers de la Psychologie numéro 2 jui/aoû 2015 Page 32-33Les Dossiers de la Psychologie numéro 2 jui/aoû 2015 Page 34-35Les Dossiers de la Psychologie numéro 2 jui/aoû 2015 Page 36-37Les Dossiers de la Psychologie numéro 2 jui/aoû 2015 Page 38-39Les Dossiers de la Psychologie numéro 2 jui/aoû 2015 Page 40-41Les Dossiers de la Psychologie numéro 2 jui/aoû 2015 Page 42-43Les Dossiers de la Psychologie numéro 2 jui/aoû 2015 Page 44-45Les Dossiers de la Psychologie numéro 2 jui/aoû 2015 Page 46-47Les Dossiers de la Psychologie numéro 2 jui/aoû 2015 Page 48-49Les Dossiers de la Psychologie numéro 2 jui/aoû 2015 Page 50-51Les Dossiers de la Psychologie numéro 2 jui/aoû 2015 Page 52-53Les Dossiers de la Psychologie numéro 2 jui/aoû 2015 Page 54-55Les Dossiers de la Psychologie numéro 2 jui/aoû 2015 Page 56-57Les Dossiers de la Psychologie numéro 2 jui/aoû 2015 Page 58-59Les Dossiers de la Psychologie numéro 2 jui/aoû 2015 Page 60-61Les Dossiers de la Psychologie numéro 2 jui/aoû 2015 Page 62-63Les Dossiers de la Psychologie numéro 2 jui/aoû 2015 Page 64-65Les Dossiers de la Psychologie numéro 2 jui/aoû 2015 Page 66-67Les Dossiers de la Psychologie numéro 2 jui/aoû 2015 Page 68-69Les Dossiers de la Psychologie numéro 2 jui/aoû 2015 Page 70-71Les Dossiers de la Psychologie numéro 2 jui/aoû 2015 Page 72-73Les Dossiers de la Psychologie numéro 2 jui/aoû 2015 Page 74-75Les Dossiers de la Psychologie numéro 2 jui/aoû 2015 Page 76-77Les Dossiers de la Psychologie numéro 2 jui/aoû 2015 Page 78-79Les Dossiers de la Psychologie numéro 2 jui/aoû 2015 Page 80-81Les Dossiers de la Psychologie numéro 2 jui/aoû 2015 Page 82-83Les Dossiers de la Psychologie numéro 2 jui/aoû 2015 Page 84