Développement personnel D É V E L O P P E M E N T Impossible de vivre sans croire. Tout notre savoir nous vient de la science que d’autres nous ont communiquée, à l’école ou ailleurs. Qui peut tout vérifier, tout prouver ? Il faut donc bien croire. Les nouvelles circulent diffusées par les journaux, la radio 70 Croire, mais en quoi ? Croire, ce serait adhérer, affirmer et même soutenir sans preuve ni réflexion. Philosopher, ce serait ne pas croire mais questionner, examiner et juger en raisonnant. Pourtant, ne faut-il pas croire à quelque chose pour agir et créer, vivre et aimer, et même pour penser vraiment ? Aussi, ne devons-nous pas reconsidérer le rôle de la croyance dans nos rapports au monde et aux autres ? Croire n’est donc pas seulement une attitude religieuse, mais d’abord largement humaine. « La croyance consiste à accepter les affirmations de l’âme ; l’incroyance à les nier. Quelques esprits sont incapables de scepticisme. » (Ralph Waldo Emerson) ou la TV. Nous les croyons sans perdre pour autant notre esprit critique, sachant bien que les médias sont guidés par leur position idéologique. Nous ne pouvons vivre sans croire ce que d’autres nous disent. Cette confiance est à la base de la société. C’est pourquoi le mensonge est tellement grave dans la vie sociale. Croire n’est donc pas seulement une attitude religieuse, mais d’abord largement humaine. Croire ou savoir ? Le « miracle grec » marque la rupture durable entre mythos et logos et donc entre croyance (doxa) et savoir (épis- témé). La croyance apparaît comme un assentiment incertain et subjectif par opposition à la certitude objective du savoir, dont l’évidence est fournie par la raison et corroborée par l’expérience. Ainsi, la raison, qui semble d’emblée du côté du savoir, n’est pas de l’ordre de la croyance qui semble irrationnelle, contraire à la raison, et donc irraisonnable. Il serait donc déraisonnable de croire en Dieu. Mais, tout croyant qui a la conviction intime et personnelle de l’existence de Dieu est-il pour autant déraisonnable ? C’est plutôt le mécréant Don Juan qui n’est pas raisonnable dans son incroyance démesurée. Il serait donc paradoxalement déraisonnable de ne pas croire en Dieu. D’après Tocqueville : « Si l’homme était forcé de se prouver à lui-même toutes les vérités dont il se sert chaque jour, il n’en finirait point ; il s’épui- |