Les Dossiers de la Psychologie n°2 jui/aoû 2015
Les Dossiers de la Psychologie n°2 jui/aoû 2015
  • Prix facial : 6,90 €

  • Parution : n°2 de jui/aoû 2015

  • Périodicité : bimestriel

  • Editeur : Lafont Presse

  • Format : (210 x 270) mm

  • Nombre de pages : 84

  • Taille du fichier PDF : 29,6 Mo

  • Dans ce numéro : les clés du bonheur.

  • Prix de vente (PDF) : 1 €

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Développement personnel D É V E L O P P E M E N T Impossible de vivre sans croire. Tout notre savoir nous vient de la science que d’autres nous ont communiquée, à l’école ou ailleurs. Qui peut tout vérifier, tout prouver ? Il faut donc bien croire. Les nouvelles circulent diffusées par les journaux, la radio 70 Croire, mais en quoi ? Croire, ce serait adhérer, affirmer et même soutenir sans preuve ni réflexion. Philosopher, ce serait ne pas croire mais questionner, examiner et juger en raisonnant. Pourtant, ne faut-il pas croire à quelque chose pour agir et créer, vivre et aimer, et même pour penser vraiment ? Aussi, ne devons-nous pas reconsidérer le rôle de la croyance dans nos rapports au monde et aux autres ? Croire n’est donc pas seulement une attitude religieuse, mais d’abord largement humaine. « La croyance consiste à accepter les affirmations de l’âme ; l’incroyance à les nier. Quelques esprits sont incapables de scepticisme. » (Ralph Waldo Emerson) ou la TV. Nous les croyons sans perdre pour autant notre esprit critique, sachant bien que les médias sont guidés par leur position idéologique. Nous ne pouvons vivre sans croire ce que d’autres nous disent. Cette confiance est à la base de la société. C’est pourquoi le mensonge est tellement grave dans la vie sociale. Croire n’est donc pas seulement une attitude religieuse, mais d’abord largement humaine. Croire ou savoir ? Le « miracle grec » marque la rupture durable entre mythos et logos et donc entre croyance (doxa) et savoir (épis- témé). La croyance apparaît comme un assentiment incertain et subjectif par opposition à la certitude objective du savoir, dont l’évidence est fournie par la raison et corroborée par l’expérience. Ainsi, la raison, qui semble d’emblée du côté du savoir, n’est pas de l’ordre de la croyance qui semble irrationnelle, contraire à la raison, et donc irraisonnable. Il serait donc déraisonnable de croire en Dieu. Mais, tout croyant qui a la conviction intime et personnelle de l’existence de Dieu est-il pour autant déraisonnable ? C’est plutôt le mécréant Don Juan qui n’est pas raisonnable dans son incroyance démesurée. Il serait donc paradoxalement déraisonnable de ne pas croire en Dieu. D’après Tocqueville : « Si l’homme était forcé de se prouver à lui-même toutes les vérités dont il se sert chaque jour, il n’en finirait point ; il s’épui-
« Otez la crainte de l’enfer à un chrétien, et vous lui ôterez sa croyance. » (Denis Diderot) serait en démonstrations préliminaires sans avancer ; comme il n’a pas le temps, à cause du court espace de la vie, ni la faculté, à cause des bornes de son esprit, d’en agir ainsi, il en est réduit à tenir pour assurés une foule de faits et d’opinions qu’il n’a eu ni le loisir ni le pouvoir d’examiner et de vérifier par lui-même, mais que de plus habiles ont trouvé ou que la foule adopte. C’est sur ce premier fondement qu’il élève lui-même l’édifice de ses propres pensées. Ce n’est pas sa volonté qui l’amène à procéder de cette manière ; la loi inflexible de sa condi- tion l’y contraint. » Et le philosophe d’ajouter : « Il n’y a pas de si grand philosophe dans le monde qui ne croie un million de choses sur la foi d’autrui, et ne suppose beaucoup plus de vérités qu’il n’en établit. Ceci est non seulement nécessaire, mais désirable. Un homme qui entreprendrait d’examiner tout par lui-même ne pourrait accorder que peu de temps et d’attention à chaque chose ; ce travail tiendrait son esprit dans une agitation perpétuelle qui l’empêcherait de pénétrer profondément dans aucune vérité et de se fixer avec solidité dans aucune certitude. Son intelligence serait tout à la fois indépendante et débile. Il faut donc que, parmi les divers objets des opinions humaines, il fasse un choix et qu’il adopte beaucoup de croyances sans les discuter, afin d’en mieux approfondir un petit nombre dont il s’est réservé l’examen. » Croire à trois niveaux On peut croire quelque chose, que ceci ou cela est vrai. Parce qu’on ne peut le prouver, on l’accepte car cela semble plein de sens. Dans ce sens, on peut croire qu’il existe une réalité que nous nommons « Dieu », parce que cela nous semble plein de sens, mais on ne peut le prouver. On peut aussi croire quelqu’un, parce qu’il/elle nous semble crédible et informé. On demande à un parisien le chemin du Louvre et on croit ses indications. Malade, on va trouver le médecin et on croit son diagnostic, qu’on ne peut prouver. La condition pour croire quelqu’un serait double : il nous semble compétent et puis il est désintéressé, il n’a pas l’intention de nous tromper ou de profiter de nous. A nos yeux, il est « crédible ». On peut aussi croire en quelqu’un, et en ce cas on vit avec l’autre une relation basée sur la confiance. Comment aimer sans se fier à la personne, sans croire en elle ? Les scientifiques aussi se basent, dans leur travail sur les études de ceux qui les ont précédés. Mais il arrive que certains présupposés soient remis en cause par de nouvelles expériences. Le savant réorganise alors son savoir en fonction des nouvelles découvertes. La différence entre ce qui est af- firmé par un dogme, une « définition de foi » par exemple, et son interprétation culturellement influencée, où se situe-t-elle ? Aussi bien en foi humaine qu’en foi chrétienne, le fait et sa présentation, la donnée et son approche sont indissolublement liés. C’est à ce fait-ci que le croyant actuel est devenu très sensible. 71



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