6 Développement personnel D É V E L O P P E M E N T Trouver du sens à son existence Trouver un sens à sa vie est un problème qui se pose à tous les êtres humains tout au long de leur existence. Les Nations, et toutes les organisations humaines se posent également cette question, selon l’aphorisme de Paul Valery, nous autres civilisations savons maintenant que nous sommes mortelles. Or toute vie humaine est aussi une « civilisation », parce qu’elle ne trouve pas seulement son sens en elle-même, mais aussi dans sa famille, dans sa ville, sa « cité », dans sa culture. Et tout être humain sait qu’il est mortel, à quoi lui sert sa vie s’il n’en fait rien ? S’il ne lui donne pas un sens ? Tout être humain conscient, c’est-à-dire, suffisamment libre et cultivé, et non assujetti à une foi a priori, exempte de doute, sans examen ni critique, sait bien que le sens que l’on peut donner à sa vie est souvent remis en cause dans une société de liberté et d’information à tout-va. Nombreux sont aussi, particulièrement dans nos démocraties « laïques », ceux qui n’ont pas trouvé de sens à leur vie, et qui se contentent de la gagner et d’assumer leurs responsabilités sociales et familiales comme ils le peuvent. « Le sens de la vie est la plus pressante des questions. » (Albert Camus) La raison peut-elle nous guider ? « Animal politique » selon Aristote, l’homme se distingue avant tout des autres êtres vivants par la faculté qui lui est propre : la pensée. Or penser fait de nous des êtres doués, entre autres, d’entendement et de raison. « Et de raison » parce que, pour peu que l’on prête attention aux deux termes, on est amené à les distinguer. L’entendement est la faculté intellectuelle de juger le vrai du faux : il est alors clair que nous nous servons de notre entendement comme d’un guide. Mais la raison est, bien plus que l’entendement, un principe de détermination du sujet pensant, principe qui porte presque toujours en lui la moralité. Or la raison prescrit un ordre, celui de se comporter en être raisonnable. Etre « raisonnable » n’est jamais un acquis : soumis aux passions et à leur excès, à l’imagination « maî- tresse d’erreur et de fausseté », nous sommes amenés à nous déterminer en vertu de principes jugés contraires à la raison. Face à eux, la raison peut-elle nous servir de guide montrant les bons chemins ? N’estelle pas trop souvent impuissante ? Ne fait-elle pas entendre, souvent, sa voix trop faiblement ? Pourtant, nous entendons toujours cette voix. Mais alors si la raison nous parle, ne nous parle-t-elle pas en juge qui me dit « Tu dois » plutôt qu’en guide, ami bon conseiller ? Si la raison est juge, peut-elle être un guide, et mieux, servir de guide ? Toutefois, à bien observer les êtres raisonnables, on conçoit bien que la raison ne dit plus « Tu dois » mais « Tu devrais » et que dès lors elle n’est plus juge mais guide. La foi qui est en nous Pour évoquer les caractéristiques de la foi, il convient de faire remarquer le fait que la foi est l’apanage de tout être humain. Ce n’est pas faux de dire que chaque être humain a la foi. C’est cette foi qui nous fait vivre. Mais tous les hommes n’ont pas la foi en Dieu. La foi se vit dans le cœur et n’est en rien rattachée au mental. La foi, même si elle y est fréquemment associée, n’est bien évidemment pas exclusivement religieuse. La foi sommeille en chacun de nous et peut s’exprimer dans des registres spécifiques de nos vies, si nous lui en laissons la place. Elle émane du cœur. Lorsque la foi nous anime, la peur n’existe plus. C’est très simple. La foi naît de l’intérieur, elle est une force, une certitude profonde qui nous habite, sans que jamais personne n’ait eu à nous l’inculquer. La foi est là, depuis notre naissance, et sans doute même depuis bien plus longtemps, nous n’en héritons de personne, elle est intemporelle. Mais nous ne sommes pas habitués à lui laisser une place dans notre vie, puisque depuis notre plus tendre enfance, nous avons été programmés à rechercher toute vérité à l’extérieur. |