Développement personnel D É V E L O P P E M E N T tisfaction), son enseignement, lui, est optimiste puisqu’il affirme que chacun peut retrouver la santé, où toute insatisfaction est abolie. Pour parvenir à retrouver la santé (sa propre « nature de Bouddha »), il faut s’adonner à l’étude et à l’entraînement. Les trois premières « Vérités » invitent à l’étude, qui permet de comprendre l’origine de l’insatisfaction (la nature de l’esprit et des phénomènes), explique pourquoi notre expérience habituelle est « erronée » et proclame la possibilité de mettre fin à l’Ignorance. Ces trois premières « Vérités », développées, expliquées et commentées, constituent la doctrine. La quatrième « Vérité » préconise l’entraînement par l’application concrète de méthodes aptes à transformer l’expérience habituelle en expérience d’éveil, libre de toute déformation et confusion. Cette quatrième « Vérité » expose les principes qui donneront naissance aux différentes formes de la pratique. Les « Trois Joyaux » On « devient » bouddhiste par la « prise de refuge » en les trois Joyaux que sont : le Buddha, le Dharma, le Sangha 48 > Buddha : « l’Eveillé » C’est le titre honorifique de Siddharta Gautama, le Buddha « historique », évoquant sa compréhension de la réalité ultime, au-delà des apparences du monde illusoire. Toutes les écoles bouddhistes reconnaissent l’existence de plusieurs buddha passés et futurs. Pour les écoles du Mahāyāna, un buddha historique n’est que la manifestation d’un buddha transcendant qui utilise ainsi un « moyen habile » pour enseigner le Dharma aux hommes. > Dharma : la « Loi » Terme complexe, écrit au singulier et avec une majuscule, le « Dharma » désigne à la fois la réalité, l’ordre qui la régit et son appréhension par l’homme. Il est aussi couramment employé comme synonyme de « l’enseignement du Buddha ». Au pluriel et sans majuscules, les « dharma » sont les éléments constitutifs de la réalité et des phénomènes. > Sangha : la « Communauté » Ce sont les disciples du Buddha, hommes et femmes, renonçants ou laïcs. Dans les écoles anciennes et le Theravāda, le terme est plutôt réservé aux renonçants. Karma, Samsara et Nirvana… > Karma : « l’acte » Le mot karma est de même origine étymologique indoeuropéenne que « création ». Dans la doctrine bouddhiste, il désigne exclusivement l’acte né d’une intention. Il est « mauvais » s’il est conditionné par les « trois poisons » : convoitise, aversion, égarement ; il est « bon » s’il est conditionné par l’altruisme, la bienveillance ou la sagesse. Il peut être acte du corps (gestes), de la parole (verbalisations) ou de l’esprit (pensées) et porte un « fruit » dans cette vie, dans la prochaine ou au cours de naissances successives, si les circonstances requises sont réunies et seulement dans ce cas (des karma, faibles ou contrariés par un karma de type opposé, peuvent ne jamais porter de « fruit »). > Samsāra : « perpétuelle errance » C’est le cycle sans fin des renaissances, dénué de finalité, dans lequel tout individu erre à travers les « six états d’existence » (du plus éle- vé au plus bas) et les trois mondes (monde du désir des sens, monde de la forme pure et le monde sans forme). À LIRE ET SI VOUS M’EXPLIQUIEZ LE BOUDDHISME ? Ringou Tulkou Rimpotché est né au Tibet en 1952. A l’âge de cinq ans, il est reconnu comme la réincarnation de l’abbé de Rigoul par le Karmapa, une des plus hautes autorités spirituelles. Docteur en philosophie bouddhiste, grand érudit, il a étudié sous la direction de maîtres des quatre grandes écoles du bouddhisme. Pour Matthieu Ricard, disciple du Dalaï Lama et expert du bouddhisme, « ce livre constitue l’une des meilleures et des plus simples introductions au bouddhisme dont nous disposons actuellement. » Un guide riche, précieux et lumineux pour tous. « Les principes fondamentaux du bouddhisme tibétain » par Ringou Tulkou Rimpoché, Editions J’ai Lu. > Nirvana : « extinction » Etymologiquement, le nirvāna est l’« extinction » d’une flamme par suite de l’épuisement de son combustible. Dans la doctrine bouddhiste, il désigne l’extinction de duhkha par « épuisement » de l’ignorance et de l’attachement qui conditionnent duhkha à travers l’idée de Soi. Il constitue le but suprême et ultime de la voie bouddhique. C’est l’extinction des « souillures » que sont la convoîtise, la haine et l’égarement. Religion, philosophie ou morale ? > Une question de foi plus que de religion Une religion, généralement, s’appuie sur la croyance en l’existence d’un dieu, créateur du monde et de l’homme. Elle fournit une explication « extérieure », que l’homme subit et à laquelle il doit s’adapter. Le Dharma, lui, présente une explication « intérieure » : sa vision du monde et sa propre vie dépendent de chaque homme. L’homme est ainsi seul responsable de son illusion et de sa souffrance, mais aussi seul responsable de son « salut », qui dépend de son engagement et de sa pratique pour échapper à l’illusion. |