"ea Ihoinunw ts1G Nous rappelons à nos lecteurs qu'il nous est matériellement impossible de répondre par lettre à toutes les questions qui nous sont posées. Les Bonnes Histoires qui nous parviennent sont examinées et classées au fur et à mesure de leur arrivée, mais leur nombre est tel qu'aucun délai, même approximatif, ne peut être fixé pour leur publication. D'autre part, nous, signalons à nouveau que les mêmes histoires nous parviennent fréquemment de divers côtés à la fois, et qu'il est entendu que, dans ces cas-là, nous accordons la préférence à celles qui sont contées de la façon la plus amusante. A titre d'indication, nous conseillons à nos lecteurs de bien vouloir éliminer d'eux-mêmes les histoires par trop connues et celles dont le sujet est simplement grossier. Une bonne histoire vaut mieux que deux mauvaises. Nous rappelons enfin que toutes les histoires qui paraissent dans nos colonnes sont rémunérées à raison de vingt-cinq francs et que, de plus, une prime de cent francs est attribuée, chaque mois, à l'auteur de la meilleure histoire publiée. Fin février, nous indiquerons les noms, initiales ou pseudonymes des premiers bénéficiaires. *** Ritocèque repiquait des choux à flanc de coteau, dans un bout, de terre, à cent mètres au-dessus du ruisseau le plus proche. — Ohé ! Dito, lui cria, non sans ironie, son voisin Tarase, feras-tu monter jusque-là l'eau du ruisseau pour arroser tes choux ? — Té, pourquoi pas ? repartit Ritocèque ; j'ai bien porté l'eau ḏe l'Aude jusqu'au front de Lorraine quand nous vendions du pinard aux Poilus ! ** Nommé au ministère de l'Intérieur, un préfet assez âgé vint prendre possession de son poste. Sa jeune femme, heureuse d'être à Paris, avait hâte de goûter.aux plaisirs de la capitale. Trop occupé, son mari la confia, un soir, à son secrétaire pour l'emmener au théâtre ; un travail urgent et long le retenait dans ses bureaux. Il revint chez lui, très avant dans la nuit, et ne trouva pas sa femme rentrée et couchée comme il le supposait. Il n'avait pas encore de domestique. Inquiet, il appela en vain, ouvrit toutes les armoires, tous les placards. 11 inspecta le dessous de son lit, craignant un drame. Au petit jour, sa femme n'étant pas encore rentrée, il n'y tint plus et courut chez le commissaire de police auquel il exposa les faits : — J'ai fouillé la maison de fond en comble, ouvert les placards, les armoires !... J'ai regardé sous tous les meubles... — Avez-vous pensé à regarder sous votre secrétaire ? interrogea le commissaire. ** Les époux Durand fêtaient leurs cinquante ans de mariage. Pour ce jour exceptionnel on avait invité des parents et quelques collègues de bureau ; des fleurs décoraient l'appartement. On avait remué beaucoup de souvenirs, et, le soir, quand il gagna son lit, le vieux ménage rhumatisant et ridé eut un ardent besoin de se faire des confidences. Alors, elle, de sa voix chevrotante et lassée : — Dis-moi, maintenant que c'est si loin, combien de fois m'astu trompée Il hésita. Puis d'un ton bêlant et mécanique : — Je peux bien te le dire ; ça ne m'est arrivé qu'une fois. Elle resta un peu silencieuse. Et, avec un regret infini : — Regarde comme cette fois-là nous servirait aujourd'huit... ** — Laisse-moi tranquille avec tes ondes aériennes et ta T. S. F ! Est-ce bien sûr que tu obtiennes les renseignements plus vite par ce moyen que par un autre ? demanda Paul à son ami Charles. — Dame ! c'est facile à comprendre ; la transmission se fait tout de suite. — Eh bien, moi je t'affirme qu'on arrive à des résultats beaucoup plus extraordinaires sans appareil ni antenne. — Ça me parait bien difficile. — Quelle que soit la rapidité de l'émission, tu es obligé d'attendre ensuite quelques secondes, n'est-ce pas ? — Naturellement. — Suis mon raisonnement. Tu pars pour Pékin et tu laisses ta femme à Paris. L'infidèle, mettant A. profit ton absence, te trompe avec un ami... — Et alors ? — Eh bien, tu ne comprends pas ? Instantanément, tu m'entends bien, instantanément, tu te trouves êtrec... à Paris et à Pékin en même temps. — Je viens chercher votre furet... — Mais, mon vieux, la chasse est fermée. — Oui, je sais, mais c'est rapport au ver solitaire de ma bourgeoise ! Dessin de J.-J. RoussAu. |