ENQUÊTE « Etre de bons parents » Être de bons parents L’autorité et le respect Les deux mots indispensables à la fonction de parent. Impossible de parler éducation si l’on n’est pas capable de se faire respecter. Un respect qui passe aussi par le besoin d’exprimer une certaine autorité, sans peur de ce que cela peut provoquer. Pour cela, encore faut-il savoir et être convaincu que le fait de sévir ne va pas pousser l’enfant à en vouloir à son père ou à sa mère. Bien au contraire, l’enfant est suffisamment intelligent et intuitif pour comprendre que cela est fait pour son bien. C’est bien là que se situe la différence entre un parent et un copain. Il ne faut pas oublier que la relation avec l’enfant est aussi une relation d’amour et qui dit amour dit réciprocité. La peur que l’amour s’envole existe parfois dans certains couples parentsenfant, une peur sans racines, qui n’existe que dans le cerveau du parent stressé qui confond détachement et désamour. La question de l’autonomie Le mot est lâché, les parents sont présents pour permettre à leur enfant de devenir autonome, puis indépendant. Une autonomie qui démarre par des gestes très simples : le soutenir jusqu’à ce 96 L’ESSENTIEL DE LA PSYCHO 46 FÉMININPSYCHO Impossible de parler éducation si l’on n’est pas capable de se faire respecter. qu’il puisse marcher, manger seul, se détacher peu à peu en allant à l’école. Des décisions simples et communes à tous les parents. Il en va autrement parfois lorsqu’il faut vraiment faire le deuil d’une période qui se termine. Lorsque l’enfant part du foyer parental, c’est une phase qui se termine qui avait commencé à la naissance de l’enfant. Le sentiment du devoir accompli ne suffit pas toujours, car il faut déjà passer par la période de deuil d’une époque « Nous nous efforçons de donner à nos enfants tout ce qui a manqué dans notre jeunesse et nous négligeons de leur donner ce dont nous avons bénéficié. » (James Dobson) à jamais révolue. Pour certains parents, cela se fera aisément, voire ce moment sera désiré. Pour d’autres, la modification de vie sera difficile à supporter. Difficile de s’y préparer, mais il est alors naturel de réinvestir d’autres domaines, que ce soit dans sa vie professionnelle ou dans le domaine du couple. Un retour aux vérités premières Le bébé peut attendre de ses parents qu’ils le nourrissent, la mère occupant cette fonction au départ. Un maternage commun à bien des espèces. Le père permet d’interrompre ce moment fusionnel pour passer à une autre étape, qui va durer longtemps avec la socialisation de l’enfant. Cela passe par la scolarité, les copains, copines, les crises d’adolescence, la formation de l’identité sexuelle jusqu’à la prise d’indépendance. Finalement, facile de décrire le rôle de parents à travers ces quelques lignes. Quant à être un « bon » parent, chacun réagit en fonction de sa personnalité et de son histoire, l’essentiel étant de faire du mieux possible, voire parfois en se faisant aider. Les « super Parents » ne sont pas des héros, seulement des hommes et femmes aimant leurs enfants. Avec les années, chacun apprend que l’éducation parfaite n’existe pas, le père et la mère sont des humains avec leurs faiblesses et leurs moments de doute ou de détresse. Il y aura forcément des remarques inappropriées, de mauvaises décisions, des retours en arrière, autant de points qui feront aussi comprendre à l’enfant que son parent n’est pas infaillible, mais qu’il progresse aussi en même temps que lui. L’image va ainsi se modifier dans le temps, peut-être s’écorner quelque peu. Des périodes d’incompréhension mutuelle peuvent s’installer, parfois durablement. Pourtant l’important est bien de ne jamais rompre le dialogue, le foyer parental restant toujours un refuge. La croissance d’un enfant se fait parfois sans anicroche, mais pas toujours. Les disputes, les désaccords ne sont pas le résultat d’une mauvaise éducation. Ils sont la plupart du temps l’expression de phases d’adaptation des uns aux autres avant de retrouver un nouvel équilibre. Et si être un bon parent, c’était encore et toujours d’être là lorsqu’il en a besoin, sans forcément quémander sa part d’amour ? Car on le sait le véritable amour est toujours désintéressé. n V.D.. |