PHOTOS.COM « Il n'y a pas d'enfants sots  : il n'y a que de sots parents. » (Tristan Bernard) Heureusement, la plupart des parents estiment être de « bons parents » ce qui n’empêche pas l’anxiété. Ils sont angoissés à l’idée d’avoir « raté » quelque chose. Qui sait, peut-être leur enfant a-til des dispositions extraordinaires en matière de musique ou de peinture, voire de patin à glace ? Nous n’en sommes pas encore au niveau des Etats-Unis, mais le fait est que nos enfants ont un emploi du temps de plus en plus chargé, une façon de déculpabiliser le parent qui se dit qu’il assume ses responsabilités en permettant à son enfant d’avoir accès à des matières qui lui restent étrangères. Une façon de concrétiser le vieux rêve de faire mieux que la génération précédente et de ne pas avoir de regrets. On ne devient pas un bon parent uniquement pour l’enfant, on le fait aussi pour soi-même ! Le vieux problème de la culpabilité rejaillit aussi régulièrement  : trop de temps passé à l’extérieur, à travailler, envie de s’occuper de soi, enfant gardé par la nounou ou les grands-parents et finalement la sensation d’avoir fait un enfant et de ne pas être suffisamment disponible. Le besoin de compenser se fait alors sentir, une sensation bien connue des pères divorcés qui ne voient plus que leurs enfants un week-end sur deux et privilégient dans ces moments les cadeaux et les sorties, et non pas la vie « normale ». Une réaction bien compréhensible, dont les enfants sauront profiter à coup sûr, mais qui ne les fera pas pour autant toujours grandir. Une question de confiance La confiance en soi intervient de façon essentielle dans le fait de devenir un « bon » parent. PHOTOS.COM Transmettre son amour est chose naturelle et ne demande pas un très grand effort. Pourtant cette confiance est absolument indispensable. Car il est tout aussi important de transmettre cette confiance en soi et en l’enfant, ainsi que sa vision heureuse du futur. Encore faut-il pouvoir le ressentir. En effet, en devenant adulte, la conscience des événements négatifs qui peuvent survenir grandit bien entendu, ainsi que les dangers liés à la société, à l’environnement, etc. Mais l’enfant a besoin de sécurité pour grandir en harmonie, voire de réassurance. Garder pour soi ses anticipations négatives quant à l’avenir ou les partager avec son partenaire ou ses amis est une règle à suivre. A chaque âge ses plaisirs, et à chaque âge ses soucis. Ceux des enfants ne sont évidemment pas les nôtres. L’enfant objet Dans leur souci de bien faire, les parents utilisent inconsciemment leur enfant afin qu’il contribue à leur propre bonheur. Bien entendu, il est évident qu’en prenant la décision d’enfanter, un couple cherche à prolonger le bonheur qu’il ressent. Rien de plus logique et normal. Mais cela va parfois plus loin. Ainsi, certains parents se sentent dans l’obligation d’aller bien audelà des exigences habituelles de l’éducation et doivent absolument faire tout ce qui est en leurs capacité pour leur enfant. Que l’on soit en couple, ou que l’on s’occupe de son enfant seul, certains estiment que du bébé nageur à la conduite accompagnée, en passant par les cours de judo, de football, de danse, les cours particuliers de français, l’apprentissage du ski, de la plongée, de la voile et autres patins à roulettes, rien n’est trop beau pour leur progéniture. « Vos enfants  : vous pouvez vous efforcer d'être comme eux, mais ne tentez pas de les faire comme vous. » (Khalil Gibran) A force de tout vouloir faire parfaitement, on peut aussi tomber dans le syndrome du parent toutpuissant sans lequel rien ne se fait. Avec une certaine menace à la clé  : celle de rappeler ensuite que l’enfant ne serait pas là où il en est sans cet investissement de tous les instants. Une façon comme une autre de se mettre en avant et de refuser que l’enfant prenne vraiment son envol. Dans certains cas, les psychologues parlent d’enfant-objet dans le sens où la réussite de l’enfant conforte les parents dans leur propre succès. Sans compter que les parents ne sont pas toujours les seuls à devenir quelque peu paranoïaques. Les grands-parents s’inquiètent aussi, parfois les amis, et c’est ainsi que les rendezvous se multiplient chez le médecin ou le pédopsychiatre  : l’épanouissement est à présent le mot clé de l’éducation et pour cela les vérifications de « normalité » se succèdent. Inutile de lire tous les livres à sa disposition pour savoir être un bon parent. Le père et la mère ne sont pas des psy, et ne doivent pas tout analyser, mais se laisser aller à une certaine spontanéité. L’ESSENTIEL DE LA PSYCHO 95 FÉMININPSYCHO 45