EXPERT WILLY PASINI, Psychothérapeute, professeur de psychiatrie, auteur de « Etre sûr de soi » (Ed. Odile Jacob) Un but à atteindre « A quoi aspire-t-on aujourd’hui ? A avoir confiance en soi et à s’aimer mieux. Avoir confiance en soi, s’estimer sont des nécessités psychologiques dans une société qui a répudié les maîtres à penser. Les gens ne veulent plus qu’un guide leur dise  : « Ceci est bien, ceci est mal, voilà comment il faut agir… » C’est en eux-mêmes qu’ils cherchent leur chemin. Dans ce contexte, ils ont besoin d’être forts et sûrs d’eux ! C’est un but à atteindre et il est réalisable. » sonnalité. La génétique joue un rôle essentiel, et les chercheurs avancent rapidement dans la découverte de cette mystérieuse chaîne qui nous rend uniques. Mais ce sont des préoccupations de solutions en termes de maladies qui sont prioritaires pour l’instant. En particulier, pour les maladies familiales ou orphelines. En matière de personnalité et de caractère, difficile de tirer des conséquences certaines pour l’instant. Un enfant est une personne et une « matière » difficile à cerner. En effet, des enfants élevés dans des circonstances difficiles totalement identiques ne deviendront pas des adultes similaires. Certains seront peu sûrs d’eux, peureux, tandis que d’autres évolueront avec une excellente confiance en eux. Peut-être la part de la génétique ? Quand bien même cela reste à prouver… De l’importance de l’enfance La plupart des psychologues et psychiatres mettent l’enfance en avant dans le sentiment d’insécurité que crée le manque de confiance en soi. Si chacun dispose d’un tempérament différent, il est en effet possible d’identifier certains schémas communs que l’on retrouve dans les cas étudiés. Evidemment, il ne s’agit pas de culpabiliser un peu plus les parents, et en particulier les mères qui ne peuvent étudier chacun de leur geste « Si on n’a pas confiance en soi, si on n’a pas de respect, de considération, d’estime pour soi-même, on ne peut pas être un homme, même ordinaire. » (Yasmina Khadra) PHOTOS.COM en fonction des répercussions possibles sur leur progéniture. Il s’agit plus d’attitudes à répétition à éviter car elles peuvent en effet entraîner des comportements futurs. Les grands accidents de la vie ne peuvent être évités, il est donc inutile de se focaliser sur des éléments que nous ne pouvons maîtriser. Ainsi, les décès, maladies, divorces sont des événements qui doivent être surmontés ensemble, sans que l’on ne puisse les éliminer totalement. Cela affecte la famille dans son ensemble, les enfants y compris. Certains comportements peuvent jouer clairement un rôle dans l’apparition de ce peu d’estime de soi, deux en particulier. 1. L’exigence Etre un parent exigeant n’a en soi rien d’ennuyeux, si ce n’est lorsque cela devient permanent, extrême, ou trop difficile en fonction de l’âge de l’enfant. Or, lorsque l’on est particulièrement exigeant vis-à-vis de son enfant, celui-ci peut développer le sentiment que sans répondre aux ambitions de ses parents, ceux-ci vont moins l’aimer. La peur de ne pas faire plaisir, de ne pas satisfaire, fragilise l’enfant et développe un sentiment de dévalorisation, ou au moins une certaine anxiété. Celle-ci peut entraîner différentes conséquences, telles que l’agressivité ou une assurance amoindrie. Il comprend sans pouvoir l’exprimer qu’en n’étant pas à la hauteur des ambitions de ses parents, c’est leur image qu’il atteint et sait qu’il va blesser. Il lui faut alors à tout prix réussir, ce qui est impossible. Les parents ont généralement des ambitions bien normales pour leur progéniture et souhaitent qu’elle ait une vie meilleure ou au minimum aussi bonne. Multiplier les activités, souhaiter la réussite scolaire font partie des critères classiques. Mais ces critères ne conviennent pas à tous les enfants, et sont parfois étouffants. Il convient alors de faire un effort d’adaptation vis-à-vis de la personnalité de l’enfant. En effet, s’il est un élément important pour le développement de la personnalité, c’est l’assurance que l’on a de l’amour de ses parents. La base sur laquelle peut reposer cette fameuse estime de soi.. Les parents poules 2 Ce sont souvent les mères qui sont considérées comme ultra protectrices. Par peur souvent qu’il n’arrive quelque chose à leurs petits. La peur n’empêche pas le danger, pour autant, mais la connaissance et la peur engendrée par l’amour ne se maîtrisent pas facilement. Qui n’a jamais dit à son enfant « je vais le faire à ta place » en pensant que la tâche était trop complexe ou dangereuse ?, « laisse, tu ne vas pas y arriver », sans pour autant penser à mal. Si cela est rare, pas de souci, en fait l’enfant risque de se rebeller en insistant qu’il est bel et bien capable d’y parvenir, voilà tout. Mais mieux vaut éviter ce type de phrase à répétition. De même, encourager un enfant est une attitude positive pour l’aider à aller de l’avant. Là encore, il convient de le faire à bon escient Base de l'estime de soi  : l'assurance de l'amour de ses parents. pour que l’enfant ne pense pas qu’il sait tout faire. L’échec fait L’ESSENTIEL DE LA PSYCHO 9 PHOTOS.COM