premiers jours et, les trois premières années, il va évoluer de façon spectaculaire. Il est donc d’autant plus important de commencer son apprentissage des limites dès le début de la vie. Le tout petit parvient souvent à « manipuler » en toute innocence son entourage par des réactions qui lui semblent adaptées. En se mettant à pleurer par exemple dès que sa mère s’éloigne. Si cela peut recouvrir une angoisse bien réelle, il est facile de vérifier, par exemple auprès de la baby-sitter, que ces pleurs s’arrêtent rapidement, voire parfois instantanément dès que la mère est partie et que le bébé a compris qu’il n’avait pas réussi à la retenir. Une mission au long cours Evidemment, apprendre à son enfant à se méfier de l’eau bouillante, du four qui chauffe ou des coins de table semble aller de soi. Il s’agit de limites évidentes qui se font de façon automatique pour le bien-être de l’enfant. Mais cet apprentissage va durer des années, car un enfant, puis un adolescent se découvre de nouveaux défis et les limites ne cessent d’être remises en cause. Les parents sont donc partis pour de longues années de travail ! Mais il est évident qu’une fois que l’enfant a eu l’habitude dès son plus jeune âge d’être dirigé par une autorité parentale, il sait à quoi s’en tenir. Ce qui ne l’empêchera nullement de remettre en cause cette autorité à des âges bien précis comme vers les trois ans et à l’adolescence. Une autorité nécessaire Même si l’éducation est aussi affaire de « culture », quelle que soit la région du monde, on retrouve pourtant certaines bases immuables  : le respect envers ses parents, l’obéissance face à l’autorité parentale. En Occident, le rôle du père et de la mère a évolué dans le temps. Il y a des années, le père était de façon classique supposé représenter les valeurs de l’autorité, de la force, c’était lui qui punissait lorsque cela était nécessaire. La mère quant à elle gérait plutôt l’aspect quotidien, nourricier. Aujourd’hui, tout cela a bien changé, d’autant que le nombre de foyers monoparentaux dirigés par une femme a explosé. Les mères doivent donc elles aussi faire preuve d’autorité, souvent plus que le père qui ne prend les enfants que la moitié du temps de loisir. Que ce soit le père ou la mère, ce lien doit exister. L’enfant, puis l’adolescent doit pouvoir se reporter à cette figure tutélaire, qui constitue un véritable repère pour le présent et le futur. L’enfant est intelligent Poser des limites signifie également poser des interdits. Il y a deux façons de procéder  : imposer de façon claire et ferme, ou expliquer. En réalité, il est fréquent d’imposer des interdits sans véritable explication lorsque l’enfant est très jeune. Il est vrai qu’il a souvent du mal à comprendre quand il a trois ou quatre ans. Pour autant, même à cet âge-là, il est conseillé d’expliquer un minimum le pourquoi d’une interdiction, car l’enfant est intelligent. Sans se lancer dans les détails, car sinon l’interdit perdra de sa force. Il ne faut donc pas toucher à la prise de courant parce que cela est dangereux et peut faire mal, il faut marcher sur le passage piétons par sécurité et attendre que le feu piéton passe au vert parce qu’un accident est possible… Il est aussi possible de jouer sur le fait que l’enfant souhaite faire plaisir à son père ou à sa mère lorsqu’il est jeune. La corde sensible joue en faveur du respect des interdits. L’enfant comprend, mais il est hors de question de lui demander son avis. C’est le parent qui décide ! Un âge pour tout L’enfant (et surtout l’adolescent) est souvent impatient d’aller de l’avant. Il faut donc lui faire comprendre que certains interdits sont aussi liés à son âge. Utiliser des ciseaux peut être dangereux, mais il pourra apprendre plus tard. Il est possible de lui donner des exemples, comme le permis de conduire que l’on ne peut passer qu’à 18 ans, le scooter qui n’est autorisé qu’à partir de 14 ans. Ces règles régissent la vie, y compris celle des adultes, et sont là pour la sécurité de tous, petits et grands. Montrer qu’en tant qu’adulte, on suit également certaines lois et que l’on respecte soi-même des interdits a valeur d’exemple. « Une fois qu'on a passé les bornes, il n'y a plus de limites. » (Alphonse Allais) Il est inutile de se montrer hyper protectrice, car l’enfant a le droit de prendre de plus en plus de responsabilités les années passant. Il est parfois difficile de lâcher prise, mais l’apprentissage prend aussi en compte le fait que les limites évo- L’ESSENTIEL DE LA PSYCHO 75 FÉMININPSYCHO 85 PHOTOS.COM