ENTRETIEN Entretien PSYCHO psycho STARstar va. Je crois au contraire, comme l’explique si bien Pierre Rabhi, qu’il y a un autre chemin, une autre voie, celle d’une « sobriété heureuse ». Et si on veut aller mieux et que notre planète aille mieux, on n’a pas le choix. Et il ne faut pas prendre ce tournant comme une punition, mais plutôt comme une évolution, très positive, pour retrouver du sens justement à notre existence, à nos actes, à nos relations avec la planète et avec les autres. Nous sommes à un tournant essentiel de ce troisième millénaire, un moment charnière d’une mutation colossale. Et pour cela, il nous faut apprendre à vivre autrement, manger autrement, se soigner autrement... Apprendre à vivre pleinement et en conscience et arrêter d’être sans cesse débordé. C’est possible et je donne dans mon livre différentes pistes pour y parvenir. Une actualité chargée ! Actuellement en tournée avec la pièce de Pascale Lécosse, Père et manque, Véronique Jannot vient de sortir son dernier livre, Au fil de l'autre, chez Michel Lafon. Son documentaire très touchant, Le messager, Véronique Jannot sur la terre des gibbons vient d'être diffusé sur France 3. Elle est aussi la narratrice du conte musical Martin et les fées, grand succès des fêtes de fin d’année. 44 L’ESSENTIEL DE LA PSYCHO 38 FÉMININPSYCHO « Nous sommes à un tournant essentiel de ce troisième millénaire, un moment charnière d’une mutation colossale. Et pour cela, il nous faut apprendre à vivre autrement, manger autrement, se soigner autrement... » Vous racontez dans votre ouvrage des rencontres formidables avec le Dalaï-Lama, Amma, Arnaud Desjardins, Pierre Rabhi… Ces rencontres ont-elles changé votre vie ? Ce n’est pas de rencontrer le Dalaï- Lama qui a changé ma vie. Cette rencontre a surtout été comme un grand soleil dans mon cœur. Je dirais plutôt que ce qui a changé ma vie, c’est la rencontre avec la maladie. C’est en fait la rencontre avec moimême et avec mes limites. Cet état m’a permis d’ouvrir ma conscience, d’apprendre à cultiver l’essentiel, de changer mes priorités ou plutôt de comprendre mes priorités. Après coup, je me rends compte que cette maladie était un cadeau de la vie. Parce que j’ai pu commencer à faire ce travail sur moi-même, j’ai appris à dépasser mes peurs, à croire que rien n’était impossible. J’ai fait confiance à la vie. J’ai osé, je me suis mise en situation d’ouverture aux évènements, aux autres, à la vie. Et j’ai appris à profiter, à savourer chaque petit moment de mon existence, tout en gérant mes propres contradictions, car l’ordre de mes priorités n’est pas toujours le bon ! (rires) Vous parlez également de votre fille adoptive de 17 ans, Migmar. Un vrai cadeau de la vie alors que votre maladie vous avait privée de la maternité ? Oui, un cadeau magnifique ! Avec Migmar, que j’ai rencontrée quand elle avait 8 ans, nous nous sommes (Véronique Jannot) trouvées. Il y a une telle complicité entre nous ! Je la connais réellement comme si je l’avais faite. Elle vibre en moi. D’ailleurs, si je l’avais faite, elle ne serait pas autrement. Parfois, le poids de ma responsabilité me fait un peu peur. J’ai intérêt à ne pas me louper, car maintenant qu’elle devient une jeune fille, une jeune femme, elle se calque tout naturellement sur certains de mes mots, de mes attitudes, de mes réactions, elle s’imprègne de moi. On s’est retrouvées pour continuer ensemble la route de la vie. Ce n’est pas comme si j’étais devenue sa maman quand elle était bébé. C’est autre chose. C’est aussi puissant, sauf que ça résonne en moi autrement, en conscience… A un moment ou un autre de votre vie, avez-vous ressenti le besoin de faire une thérapie, de faire appel à un psy ? Non, je n’en ai pas ressenti le besoin. Je n’irais pas jusqu’à dire que j’ai eu peur, mais j’ai toujours su au fond de moi que je pouvais trouver les réponses ailleurs, sur le chemin de la spiritualité notamment. Quand on est dans le cadre d’une démarche profonde et honnête et que l’on recherche du sens, des réponses à ses questionnements les plus intimes, on arrive à identifier les problèmes, et à trouver les solutions. Grâce à la méditation notamment, on peut visualiser, trouver une voie, et ainsi on peut passer à l’action. C’est un processus en trois étapes : « Méditation – Vue - Action ». En méditant chaque jour, on peut entrevoir le chemin et ainsi |