soit encore à vif, du moins en partie et il est souvent tentant pour la mère de contribuer de façon plus ou moins insidieuse à la naissance d’un mauvais climat. Le pire arrive lorsque la question financière vient s’en mêler, soit parce que les pensions ne sont pas encore fixées, soit parce que le père est dans une situation financière nettement supérieure à la mère. L’argent est clairement un facteur qui vient souvent polluer de façon négative la famille et les enfants sont assez facilement manipulables sur le sujet. Quoi qu’il en soit, là encore, la patience doit être de rigueur. La nouvelle femme promue bellemère n’aura pas raison contre les enfants biologiques. Si la situation devient vraiment difficile, la fuite temporaire paraît une solution. Si la ou les filles sont remontées, voire insolentes ou difficiles, partir voir ses copines ou ses propres parents le weekend où elles viennent voir leur père peut être une solution. Une façon aussi pour les enfants de se rendre compte que leur père n’est pas forcément heureux de se retrouver dans cette situation. Le statut de la « nouvelle maman » Le nouveau conjoint n’a aucun statut juridique vis-à-vis de l’enfant de l’autre. Par contre, il a des responsabilités et des devoirs envers lui. Cette ambiguïté attise fréquemment la guerre conjugale  : le parent biologique supporte souvent mal les choix - notamment scolaires - de la nouvelle compagne de son ex-conjoint. L’enfant se trouve alors pris en otage dans des querelles d’adultes  : plus personne ne réussit à asseoir son autorité, et l’enfant joue de ce malaise  : « Tu n’es pas ma mère, PHOTOS.COM « Les belles-mères ne se souviennent jamais qu'elles ont été des belles-filles. » (proverbe) donc tu ne me commandes pas », tout en reprochant à sa mère biologique son absence. La nouvelle compagne se sent bafouée, malgré ses efforts ; l’histoire d’amour vire à la lutte d’influence jusqu’à la rupture, parfois. Un lien complexe à créer C’est une vision très réductrice que d’imaginer que se noue le lien parent-enfant, il n’y aurait en jeu qu’une question d’amour ! Ce lien est bien plus complexe, l'un des plus complexes que l’adulte ait à tisser au cours de sa vie. Et cela est vrai pour ses enfants comme pour les enfants d’une autre que l’on va devoir élever. En effet, dès sa conception et a fortiori dès sa naissance, l’enfant est pour son parent un lieu de « projection », de « répétitions » de ce qui a noué l’histoire du parent avec ses propres parents. A l’arrivée d’un enfant, se réveillent les souvenirs inconscients de la manière dont, au contact de son entourage, le parent a façonné sa sensibilité, son esprit et son Le nouveau conjoint n’a aucun statut juridique vis-à-vis de l’enfant de l’autre. Par contre, il a des responsabilités et des devoirs envers lui. corps. Ainsi, dans le face-à-face avec son enfant, l’adulte, sans le savoir, retraverse des pans de sa propre histoire et chaque enfant vient en révéler un autre aspect… De plus, pour rendre ce lien encore plus complexe, chaque enfant, à nul autre pareil, arrive avec la réalité de corps et de caractère qui lui est propre ! Chaque trait de caractère de l’enfant se nouant de manière particulière et unique avec le caractère et l’histoire du parent, la toile de fond de leur relation se tisse au fil des jours et des années. L’important, c’est d’aimer L’amour ne se mesure pas en quantité. Il ne se décrit pas en unités mesurables. Si l’on croit qu’aimer est question de quantité, qu’il s’agit d’aimer « beaucoup », de faire attention de ne pas aimer « moins », de s’interroger sur comment « aimer plus », ne risquons-nous pas de nous embarquer dans une galère de culpabilité ? Avec les enfants d’une autre, il vaut donc mieux regarder l’amour sous un autre angle ! Accepter que ce qui caractérise le don d’amour, c’est la spécificité de ce qui l’habite, sa couleur, sa mélodie. Plutôt que de quantifier par le « Combien j’aime ? », question dont la réponse est impossible, il vaut mieux s’interroger sur le « Comment j’aime ? », « Que puisje faire pour aimer « mieux » ? » Lorsque l’amour est qualitatif, chaque lien affectif est différent, c’est ce qui le rend unique et tellement riche… d’amour. Admettre que l’on n’aime pas « pareil » chacun de nos enfants, ceux que l’on a portés comme ceux avec lesquels on vit, ne signifie pas qu’on les aime « plus » ou « moins », mais seulement qu’on les aime différemment. Dans la majorité des cas, on peut constater que le temps finit par apaiser toutes les situations. Alors, avec sa fille à lui, pour qui son papa est « l’homme le plus important au monde » pour le moment, donnez-lui du temps, respectez-la et montrez-lui que plus qu’une deuxième maman dont elle n’a pas forcément besoin, vous pouvez être surtout une personne sur qui compter et s’appuyer.n E.A. L’ESSENTIEL DE LA PSYCHO 127 FÉMININPSYCHO 65 PHOTOS.COM