« Dans toute mère de famille, il y a une belle-mère qui sommeille. » (Francis de Croisset) niste il faut bien l’avouer, mais bien ancrée dans les esprits, ainsi que dans les histoires drôles. Plus d’un million d’enfants vivent avec une personne qui n’est pas leur papa ou leur maman  : ils appartiennent à ce que les sociologues appellent « famille recomposée ». Hier encore invisibles, ces familles pas tout à fait comme les autres sont aujourd’hui devenues une réalité sociale incontestable. Mais vivre en famille recomposée, c’est partager une histoire singulière. Pas toujours facile d’élever l’enfant d’une autre ou d’être la maman dans une famille recomposée. Des témoignages saisissants Le témoignage de Denise à Paris fait froid dans le dos  : « Il y a 9 ans j'ai rencontré l'homme qui est devenu mon mari il y a deux ans. Il a une fille qui vient d'avoir ses 18 ans et je pensais être libérée de l'enfer dans lequel elle me tient depuis le début... Je me dis souvent que pour mon bien j'aurais sans doute dû fuir, mais mon amour pour mon homme m'a toujours gardée auprès de lui, je l'aime tant que j'ai peur de le perdre. Sa fille m'a rejetée depuis le début, malgré les efforts que j'ai fait pour elle. Et lorsque je parle d'enfer, ce n'est pas peu dire  : elle ne voulait pas de ma présence dans la maison (que j'ai achetée avec son père) lorsqu'elle était là (1 week-end sur 2 et la moitié des vacances) et menaçait son père de s'enfuir en cachette si je restais là. Résultat, je dormais donc sur un vieux matelas à la cave. Ça s’est un peu amélioré depuis 6 mois, mais c’est toujours très tendu. Pas un jour ensemble sans une dispute… ». Les témoignages des mères de familles recomposées, surtout quand le nouveau couple n’a pas fait un nouvel enfant pour cimenter l’ensemble, sont souvent terribles et saisissants. Surtout dans les rapports entre les belles-filles et leurs jeunes belles-mères. La nouvelle belle-mère La marâtre La simple sonorité du mot a du sens. Il sonne mal et l’on comprend immédiatement que la marâtre ne peut vraiment être sympathique. La marâtre est par définition la femme du père, et non pas de la mère du fils. Evidemment, lorsque l’on trouve enfin l’homme aimé, difficile de toujours choisir le célibataire sans enfants. Les hommes sont légion à présent à être déjà père, les enfants venant la plupart du temps pendant les instants de loisirs, week-ends et vacances, les gardes partagées étant encore assez rares. Dans ce cas, cela signifie aussi que la première femme est toujours plus ou moins présente en tant que mère des enfants. Cela engendre évidemment coups de téléphone plus ou moins zen, et assez fréquemment problèmes d’argent à la clé. Si la notion de belle-mère est bien connue, la situation en tant que telle ne concerne de très nombreuses femmes que depuis peu, environ une vingtaine d’années. Pas si facile de prendre une place par rapport à la famille génétique de son partenaire. D’autant qu’il arrive souvent que la femme arrive elle aussi avec son ou ses enfants dans ce nouveau foyer à construire, et/ou qu’elle souhaite construire à son tour une famille avec son nouveau compagnon. Le Club des Marâtres Voici une initiative de Marie‐ Luce Iovane‐Chesneau « Le club de toutes celles qui ont vu leur Prince Charmant arriver avec ses enfants ». Un club qui annonce la couleur en toute franchise et propose à toutes les femmes qui se retrouvent dans cette situation de rejoindre le club  : « le club des Marâtres c’est la possibilité de tout dire, de tout entendre, sans crainte d’être jugée… Parce que même si on savait qu’il avait des enfants, on a le droit de dire que c’est parfois difficile….Parce que la vie d’une marâtre ne ressemble pas forcément à un conte de fées ». Le club propose débats, et groupe de paroles (le second samedi du mois à Paris) en toute confidentialité, ainsi qu’un blog. Une possibilité de partager ses expériences, mais aussi ses difficultés et les solutions trouvées par d’autres, sans oublier un peu de compréhension. Devenir une belle‐mère modèle ? Autant de femmes que de situations individuelles même si l’on retrouve quelques constantes. La première est qu’il est difficile d’avoir raison par rapport à un enfant. La seconde est qu’il est difficile d’avoir raison par rapport à un père qui culpabilise de son absence. Deux bonnes motivations pour ne pas prendre le mors aux dents. Des timings plus ou moins faciles D’après les psychologues, la situation est plus facile lorsque l’enfant ou les enfants ont moins de sept ans. Autre cas qui facilite la vie de la nouvelle compagne  : Pas si facile de prendre une place par rapport à la famille génétique de son partenaire. L’ESSENTIEL DE LA PSYCHO 125 FÉMININPSYCHO 63 PHOTOS.COM