MOI & MOI Moi & moi La peur du cancer nous renvoie directement à notre fragilité d’être humain et à la peur de la mort. les espoirs sont donc permis, et dans le même temps, la menace plane toujours avec cette maladie si difficile à cerner. La question de notre finitude Il est bien évident que la peur du cancer nous renvoie directement à notre fragilité d’être humain et à la peur de la mort. L’idée que le diagnostic soit prononcé bouleverse une vie. Et il bien normal que la grande majorité ne souhaite pas être confrontée au cancer. En avoir peur, c’est donc bien évidemment peur de la maladie en tant que telle avec tout ce qu’elle sous-entend, mais aussi à tous les spectres qui planent autour du mot. D’autant que la maladie ne fait pas la mort belle. Pas 120 L’ESSENTIEL DE LA PSYCHO 58 FÉMININPSYCHO de mort subite et sans douleur. Nombreuses sont les familles qui doivent assister au déclin de l’être aimé, à sa perte de poids, à ses souffrances, autant dire qu’il s’agit parfois d’un long chemin de croix qui a toutes les raisons de nous effrayer. Et en plus, c’est malheureusement ce tableau qui apparaît lorsque le cancer entre dans une vie, plutôt que celui de la guérison, pourtant bien réelle dans bien des cas. Des réactions diverses Les êtres humains réagissent différemment, même si la plupart préfèrent occulter le sujet. Une façon comme une autre de jouer à cache-cache, car on le sait la peur n’évite pas le danger. Il y a évidemment ceux qui ont PHOTOS.COM D.R. peur de la maladie quelle qu’elle soit et tentent de se rassurer en consultant fréquemment leur médecin. Puis ceux qui évitent à tout prix non seulement les conversations tournant autour de ce sujet, mais aussi les personnes malades du cancer. Une attitude injuste qui fait que les patients se retrouvent en quelque sorte à supporter une double peine : celle d’être malades et celle de se retrouver isolés de certains amis. L’explication est évidemment dans ce qui précède : le principal est d’éviter autant que faire se peut le sujet, et continuer à voir une personne malade, cela signifie exactement le contraire : demander des nouvelles, parler du traitement, laisser s’exprimer l’autre même si la panique commence à grandir en soi. Les malades évoquent souvent le problème : certains pensent que cela est totalement injuste et en veulent à ceux qui les abandonnent, pendant que d’autres comprennent, car il y a encore peu de temps, ils étaient eux aussi ainsi. Ils savent en leur for intérieur que l’entourage a peur pour eux. Alors, il convient de prendre son courage à deux mains et de s’atteler à la tâche de grandir lorsqu’il le faut. Cela permettra peut-être aux malades du cancer d’être plus « à l’aise » avec leur maladie, à être mieux acceptés y compris dans l’univers professionnel. Il faut reconnaître qu’il est très difficile de changer le regard des autres. Lorsqu’une personne revient au bureau ou à l’usine après une absence due à un cancer, l’entourage aura tendance à la considérer différemment, à interpréter la moindre défaillance, comme si une sorte de halo l’entourait. Les malades disent eux-mêmes avoir besoin de retrouver d’autres patients, cela leur permet d’être naturels, sans peur du jugement ou de la peur de l’autre, puisque tout le monde est alors « dans le même bateau ». Agir sur sa phobie n’est pas simple, et si une personne proche est atteinte, il ne faut pas hésiter non plus à consulter pour parvenir à gérer sa peur sans effrayer l’autre. Bref, se comporter en tant qu’adulte et non plus comme un enfant qui cherche à être rassuré. Il faut savoir être présent, parfois simplement physiquement et à l’écoute. Il existe de nombreuses associations partout en France pour aider les malades et leur entourage. Leurs conseils sont précieux, ne les manquez pas. n A.F. PHOTOS.COM D.R. |