quer n’importe où et n’importe quand, sans prévenir. Finalement, ce cancer est souvent ressenti comme profondément injuste, d’autant qu’il touche des personnes de plus en plus jeunes, y compris les enfants. Si l’on connaît à présent la façon dont les tumeurs se développent, via la multiplication de cellules malignes, et la contamination via la circulation sanguine, nous ne savons toujours pas pour quelle raison le corps s’affole ainsi. Si l’on peut comprendre et accepter d’être atteint d’un cancer du poumon après des années de cigarettes, comment se dire qu’une jeune femme de moins de 30 ans peut être atteinte d’une tumeur au cerveau ou un enfant de 4 ans souffrir d'une leucémie ? Des traitements encore effrayants Au-delà de la maladie en tant que telle, les traitements médicaux participent pleinement à l’effroi que suscite la maladie. Des chimiothérapies ou radiothérapies susceptibles de guérir mais qui font des dégâts sur l’organisme, la perte symbolique des cheveux, voire parfois l’ablation qui est ressentie comme une véritable amputation. La recherche sur le cancer avance, les traitements également, mais on ne peut s’empêcher de penser que les progrès sont encore trop lents par rapport aux attentes. La mortalité est en baisse, mais elle reste importante. Et quasiment tout le monde à partir d’un certain âge connaît autour de soi quelqu’un qui a souffert de cette maladie, et peut-être qui en est mort. Autant de bonnes raisons qui donnent quelques fondements au fait d’avoir peur du cancer. Un mot encore tabou Le mot cancer en est arrivé à devenir tabou du moins pour les personnes n’évoluant pas dans le domaine médical. Pendant des années d’ailleurs, on disait que les personnes étaient mortes d’une « longue et douloureuse Devant une peur irraisonnée, le mieux est encore de consulter et de faire les examens nécessaires. maladie » … A vrai dire, il est assez normal de refuser d’évoquer des sujets délicats, difficiles voire pessimistes. On ne parle de cancer que lorsque l’on apprend qu’une personne est malade et que l’on évoque le cas. Sinon, le sujet est évité comme la peste. Comme une espèce de superstition, le fait de ne pas en parler serait une sorte de protection inconsciente. Le mot porterait-il la poisse ? Certainement pas, mais il fait frémir la plupart des gens. Des antécédents Si la peur est souvent sans fondement, elle peut pourtant avoir quelques raisons d’être. Dans toutes les familles, il y a aujourd’hui un personne proche ou lointaine morte de cette maladie. Et il est finalement assez PHOTOS.COM D.R. logique que l’on se préoccupe de ne pas avoir hérité d’une certaine faiblesse génétique à ce niveau. On le sait à présent, une minorité de cancers est dû à une prédisposition génétique familiale et cela aussi participe au stress. Après tout, il est normal de ne vouloir léguer que des choses positives et certainement pas des gènes défectueux. Une autre raison de détester ce fameux cancer. Tous hypocondriaques ? Les Français sont peut-être au top niveau en termes de consommations de médicaments. Ils ne sont pourtant pas tous hypocondriaques. Mais il n’est pas nécessaire de l’être pour avoir peur du cancer. Etant donné qu’il peut toucher tout le monde, de soi aux personnes les plus proches, il est logique de vouloir le tenir éloigné. Et ne pas en parler est un moyen totalement inefficace mais compréhensible de ne pas vouloir être contaminé, ne fut-ce que dans son imaginaire. Pas d’hypocondrie dans le cas du cancer donc, mais une névrose aspect mortel. Nous pensons rarement à la fin de notre vie, et c’est bien normal car pour certains, cela provoquerait de vrais problèmes. Il y a une différence entre le fait d’y penser pour y réfléchir de temps en gtemps, et une autre que d’avoir des pensées morbides qui envahissent l’esprit de façon quotidienne. Le cancer met immédiatement une personne face à l’éventualité de sa propre mort. Rapidement, parfois plus tard, parfois la guérison est bien là, même s’il faut des années avant que les autorités médicales ne l’admettent. Il n’empêche que cette maladie est après bien d’autres en leur temps, devenue un symbole, celui de la fragilité de la vie. En d’autres temps, il y avait les épidémies, de la peste à la grippe espagnole, ou des maladies telles que la tuberculose. Aujourd’hui, l’idée de la mort s’éloigne de plus en plus de nous. La médecine fait de réels progrès, les mesures de prévention pour rester en bonne santé sont mieux connues et voici que l’on nous prédit que l’homme vivra non seulement cente- répandue, qui est celle de notre naire, mais bien au delà. Tous L’ESSENTIEL DE LA PSYCHO 119 FÉMININPSYCHO 57 PHOTOS.COM D.R.