DOSSIER « Se réaliser » Se réaliser partie de la vie, et permet de mieux connaître ses forces et faiblesses, un bon tremplin pour une meilleure connaissance de soi, le premier pas vers la confiance. Or, un enfant surprotégé peut avoir des difficultés une fois adulte à se sentir à l’aise pour faire face aux autres. Cela est loin d’être systématique, car bien souvent le collège et le lycée suffisent souvent pour s’éduquer à la vie en société. Mais pas toujours, certains développent une sorte de phobie, la peur des autres, qui les fait rester en marge, car ils se sentent dans l'incapacité totale de s’affirmer. Des mesures à privilégier PHOTOS.COM Le respect entre les époux mais aussi vis-à-vis de l’enfant. La connaissance et la compréhension des règles de vie du foyer par l’enfant, et son corollaire qui est de ne pas donner de consignes contradictoires. Ne pas laisser l’enfant dans l’inconnu quant aux attentes des parents. Ne jamais utiliser, même par jeu, l’humiliation pour manipuler l’enfant. Au contraire, lui faire savoir que la confiance règne entre tous, quand bien même cela n’exclut pas le contrôle et l’autorité parentale. 10 L’ESSENTIEL DE LA PSYCHO 12 FÉMININPSYCHO Ce sentiment d’insécurité peut être surmonté seul dans la plupart des cas, mais il est parfois nécessaire de se lancer dans des thérapies, souvent comportementales et donc assez courtes, qui permettent de prendre d’autres habitudes grâce à des exercices conseillés par le thérapeute, et modifier sa façon d’être face aux autres. Des exercices relativement simples sont à pratiquer avec l’aide du thérapeute et dans la vie quotidienne, ils permettent de se prouver assez rapidement que l’on est susceptible de changer son comportement, en particulier face aux autres. Il est parfois nécessaire de se faire aider pour briser une mauvaise perception de soi-même qui est souvent préjudiciable, que ce soit dans la vie privée comme dans le cursus professionnel. Une éducation idéale pour construire l’estime de soi ? Plusieurs spécialistes ont étudié le phénomène du manque d’estime de soi. Tous mettent en avant l’importance de l’éducation, qui reste un facteur primordial dans l’apparition du phénomène. Savoir que l’on a été désiré, ou du moins que l’on a été aimé dès sa naissance est la fondation sur laquelle s’élève l’estime de soi. Etre certain que l’on est aimé quoiqu’il arrive donne une profonde confiance en soi et en l’avenir, avec la capacité de se projeter en avant et d’élaborer des projets. En dehors de l’amour porté à PHOTOS.COM Un enfant surprotégé peut avoir des difficultés une fois adulte à se sentir à l’aise pour faire face aux autres. l’enfant, c’est aussi l’estime réciproque que se portent les parents qui est essentielle. Pas de mépris ou de commentaires désagréables sur l’intelligence ou les capacités intellectuelles de l’un des deux par exemple. L’enfant réagit en effet par rapport à un modèle et si l’un des modèles parentaux est lui-même dévalorisé par l’autre, ou se sent dévalorisé, cela peut entraîner une fragilité. Surtout si l’on se laisse aller à certains commentaires désagréables, souvent pratiqués sous l’influence de la colère ou de l’énervement. Le passé n’est pas tout Pour les personnalités peu sûres d’elles, le passé a clairement une importance essentielle et il faut trouver les raisons du mal-être en grande partie dans l’enfance. Mais pas seulement. Les personnes qui ont confiance en elles n’avancent pas à l’aveuglette, ou en suivant un optimisme béat. Ce sont des personnes réalistes, qui vont de l’avant en s’appuyant sur des expériences passées. C’est la raison pour laquelle elle n’est pas globale, mais varie en fonction des domaines. La prise d’expérience permet d’aborder de nouvelles situations sans crainte, car l’on est convaincu de pouvoir s’adapter au mieux. La confiance en soi n’est donc pas un don pur et simple. Elle peut aussi s’atténuer, voire disparaître à la suite d’échecs répétés. Tirer la leçon de ses échecs est primordial pour l’estime de soi, au risque de répéter des scénarii d’échecs à répétition. Il convient donc d’être à même d’analyser ses expériences passées, de faire preuve d’une certaine souplesse afin de modifier sa façon d’aborder les choses, tout en ayant procédé à une évaluation des risques. En bref, la confiance en soi se construit également à l’âge adulte grâce à l’intelligence et à une certaine modestie vis-à-vis de soimême permettant des adaptations quasi-permanentes. L’estime de soi est donc le contraire de l’arrogance et de la prétention. Il s’agit d’une conviction intime qui n’a rien d’invasif, mais plutôt d’une certaine façon d’avoir les pieds solidement ancrés dans la réalité. Le passé reste essentiel psychologiquement, mais les années passant, les cartes ne sont pas distribuées pour toujours. A nous de les utiliser au mieux, et de se débarrasser de celles qui ne nous apportent rien pour en prendre d’autres. Avis aux amateurs de poker : dans la vie aussi, nous pouvons gagner la partie, mais attention aux coups de bluff ! J.B. À LIRE « Croire en soi : La Clé d'une vie heureuse » par Marie-France Muller, Jouvence Editions, 96 pages, 4,95 € . PHOTOS.COM |