Turenne. Un autre grand seigneur et grand chef de guerre, qui, comme Condé, n’aima pas tellement Mazarin. Espagnols. cette caractéristique dans toutes les guerres où les Français auront à faire leur preuve face à d’autres peuples. De la plus grande désorganisation française peut naître l’idée qui sauve, qui foudroie l’adversaire qui croyait gagner. Cette puissance de création, elle a son défaut. C’est que le Français n’en fait souvent qu’à sa tête. On l’a vu la veille de la bataille de Rocroi où La Ferté n’écoutant que ses propres sentiments, désobéissant aux ordres, attaque tout seul, et puis se reprend, quand il se rend compte qu’il a fait une faute. Il se corrige juste à temps pour éviter de se faire enfoncer par les Le Français, c’est bien le désordre. Mais si l’on arrive à cristalliser son impétuosité de solitaire, sa force se trouve alors, durant quelques rares instants, toute au service d’une œuvre collective. Encore faut-il que cette œuvre collective lui plaise. Et rien de tel pour plaire à un soldat qu’un chef charismatique qui lui dise de foncer, en lui expliquant qu’il y a un gros risque, et qu’il va falloir se transcender. Devant cette furie française, les Espagnols vont être culbutés. Et les Français se trouvent en train de se battre contre les fantassins allemands et italiens qui étaient derrière eux, en soutien. Mais que peuvent-ils soutenir ? Ils ne peuvent même pas tirer de façon méthodique, parce que les Français arrivent mélangés au reflux des cavaliers espagnols. Leurs rangs se disloquent sous l’effet de la surprise. Ils se mettent à se débander. Les cavaliers Français ont là un avantage certain : celui de la vitesse et de la force. Ils sabrent tout ce qui leur 84 Histoire Événement• n°15 |