❒ En réserve, Beck et Paliseul avaient cinq mille soldats. Cela faisait au total vingt-huit mille soldats, dont environ neuf mille cavaliers. Avec en prime une excellente artillerie. Le jour de la bataille, les Espagnols aligneront vingt-cinq mille soldats, dont huit mille cavaliers. Les autres constituaient les inévitables patrouilles, troupes d’avant-garde, de ravitaillement, qui assuraient les lignes de communication. De son côté, Enghien bat le rappel de toutes les forces qu’il peut trouver. Il ne lui faut pas, cependant trop en enlever dans les garnisons des places-fortes qui entourent Paris. Les Espagnols ont bien cet avantage de l’attaquant, qui a tout loisir de concentrer ses troupes en un seul point, tandis que l’attaqué est obligé de protéger toute une distance, et donc, de disséminer ses troupes, même au moment d’une bataille. Le premier coup de maître du duc d’Enghien aura été de percer à jour tout de suite la manœuvre espagnole. Son deuxième coup de maître sera d’oser rassembler l’essentiel de ses forces et de suivre au plus près l’ennemi, qui ne bénéficie plus, ainsi, de l’effet de surprise. Son troisième coup de maître, sera d’oser la bataille. Rocroi : la bataille Il lui aurait suffi d’empêcher les Espagnols de prendre Rocroi. De faire une petite percée dans les lignes ennemies, et de renforcer la garnison. Et puis d’attendre. Une armée en campagne coûte cher. Elle subit des désertions. Sans compter les épidémies qui pouvaient en une année tuer entre un tiers et une moitié des troupes confinées dans des logements insalubres, dans une promiscuité où les 70 Histoire Événement• n°15 |