officiers généraux … Il les avait vus lui-même à l’œuvre, et en effet, cela n’avait guère été brillant. Il avait fallu organiser une véritable campagne de communication pour faire passer le siège de La Rochelle ou de Montauban pour de belles victoires de la monarchie … En termes militaires, la perfection n’était pas française. Richelieu avait eu beau vouloir réorganiser tout cela. Il avait raisonné en clerc, et non pas en chef de guerre. Ses grands changements avaient été de s’occuper de l’intendance. De mettre des contrôleurs sur les comptes. Mais c’était là œuvre de temps de paix. Et Louis XIII, à l’instinct bien plus guerrier et impétueux, passionné de chasse, savait que toute organisation ne dure que peu de temps, si derrière il n’y a pas le génie de la guerre, quand les combats commencent, et que l’on fait les premiers comptes des morts, dans une suite qui a bien plus d’importance stratégique que les comptes d’un régiment en formation de parade. On a beaucoup glosé sur les rapports de Richelieu et de Louis XIII. Comme beaucoup de gens intelligents, Louis XIII était paresseux. Il ne vivait que pour la chasse et la réflexion. Il laissait ainsi Richelieu abattre le travail, et faire le « sale » métier du pouvoir. C’est-à-dire la répression, les rapports de force, les études besogneuses, que nécessitaient cette monarchie absolue dont ils étaient tous les deux le centre nerveux. Richelieu, en dehors des liens de sympathie qu’il avait avec le duc de Condé, avait tout de suite repéré l’intelligence et le caractère de son fils. Mais il appartenait à l’intelligence de Louis XIII de faire de ce bon guerrier, qui s’était déjà distingué dans des batailles, autre chose qu’un bon bagarreur. Le tour de force du roi sera d’en faire le chef des armées, chargé de bloquer l’avancée des Espagnols sur Paris. On ne peut qu’admirer Louis XIII, a posteriori, d’une telle décision. Parce que cela 64 Histoire Événement• n°15 |