Le grand malheur de Condé c’est qu’il sera le grand perdant de la Fronde, face à un Mazarin moins guerrier, mais meilleur politique. fille. Il va jouer de son pouvoir pour lui trouver le gendre idéal, d’un milieu encore meilleur que le sien. Le meilleur qu'il puisse trouver, c'est quelqu'un de la famille de son roi. Louis XIII est d’accord pour l’aider. Est-ce qu’il verra d'un mauvais œil un membre de sa famille se mésallier ? Cela sera tout de même un peu de l'orgueil et de la puissance royale qui sera atteint par une alliance entre la famille des Bourbon et celle des Richelieu. Il s’agit là d'un jeu subtil, où le cardinal va encore une fois être stratège. Comment caser une fille de sang royale, moche et idiote, à un prince de sang ? Parce que le gendre idéal, il l’a trouvé, c’est bien le duc d’Enghien, le futur Grand Condé. Cela sera une véritable partie de jeu de go. Le jeune duc s’était trouvé dans la ligne de mire pour différentes raisons politiques : Son père était, malgré ses sentiments dévoués à Louis XIII et son cousinage, un ancien révolté, du temps de Concini, en 1616. Un ancien révolté, déjà, du temps de Henry IV, en 1610. Il représentait un danger certain. On l'avait nommé gouverneur de province. Il a été durant une période l’héritier du trône de France, quand le roi Henry IV n’avait pas encore d’enfants. A part Monsieur, on ne pouvait trouver un prince si important dans le royaume. Il présentait un avantage en tant que beau-père : il était fasciné par l’intelligence de Richelieu, et il lui était redevable de son retour en grâce. Il lui reconnaissait une supériorité politique, et c’est peut-être pour cela qu’on l’accusait de lâche- 52 Histoire Événement• n°15 |