l'acceptait, soit il s'enfuyait. Et les bons soldats restants pouvaient se partager sa solde qui restait allouée au régiment grâce à ce système de la revue, et ils n’avaient pas à redouter de devoir partager leur butin avec des comparses qui de toute façon se seraient mal battus, mais auraient été présents pour la répartition des pillages. Tous ces petits inconvénients de recrutement concernant les soldats tout autant que les officiers donnaient une armée qui manquait d'homogénéité. Les meilleurs régiments étaient donc des régiments de nobles, comme les mousquetaires, ou d'étrangers, comme les Suisses ou les Ecossais. A quelle époque ces derniers introduirent-ils les premières loges de francs-maçons en France ? Officiellement au temps de Louis XIV. Mais il ne s’agit là que d’une date connue par les archives retrouvées. Au temps de Louis XIII, on parle beaucoup de loges Rose-Croix où Descartes avait été initié, et qui influenceront beaucoup ses écrits par leurs théories gnostiques. Même s’ils restaient catholiques, le renouveau de la pensée gnostique sera un des fondamentaux de la pensée des officiers français. A la différence des officiers des Habsbourg, les cadres de l’armée française s’ouvraient ainsi plus facilement à un monde libéral, non traditionnel, plus proche de la pensée protestante que de celle de l’Inquisition, ayant le goût du savoir et de la remise en question plus prononcé que celui de la foi absolue dans le dogme romain. Alors, que valait réellement l'armée française en 1643 ? Elle connaissait une certaine limite si l’on analyse ses méthodes de coordination, et ses forces vives étaient plus faibles qu’un siècle auparavant. Les guerres de religions s'étaient terminées depuis cinquante ans à peine. On estime qu'elles avaient causé à la France la perte d'environ 800 000 hommes. Sans compter les femmes et les enfants. Sa situation militaire en était forcément ressortie dégradée, car c’était en grande proportion la fraction la plus guerrière de sa population qui avait disparue. Les finances du pays n’étaient pas non plus excellentes. Or une bonne armée coûte tou- 34 Histoire Événement• n°15 |