La reine de France Anne d’Autriche était fille et sœur de roi d’Espagne. La bataille de Rocroi fut gagnée au tout début de sa régence. C’était là le drame de sa situation : Servir les intérêts de son pays et de son fils contre ceux de sa famille d’Espagne. moraux et spirituels.. Le traité de Cateau-Cambrésis de 1559 avait ramené l’amitié entre la France et l’Espagne. Le concile de Trente avait fixé les nouvelles règles de ce qui était la contre-réforme catholique. Le dogme, loin de s'assouplir, devenait bien plus affirmatif. Il permettait désormais de distinguer très précisément ce qui pouvait être les prémices d’une future hérésie. Cela avait eu le bénéfice de renforcer le pouvoir des Habsbourg en recentrant le corps de la doctrine catholique dont ils étaient les champions sur ses fondements. Au moment où les Français se trouvaient divisés entre partisans d’un catholicisme plus ou moins tolérant, d’un protestantisme plus ou moins militant, et plus politiquement entre partisans ou ennemis de Richelieu, puis de son successeur Mazarin, l'unité spirituelle du Saint-Empire germanique se confortait dans sa volonté politico-religieuse. Et pourtant, jamais les Habsbourg n'avaient été aussi proches de leur déclin. Le progrès technique et le dynamisme moderne ne se développait pas en priorité sur leurs territoires catholiques, mais dans les pays protestants qui leur étaient hostiles. L'Allemagne du Nord protestante était plus dynamique que l'Allemagne du Sud ou l'Autriche catholiques. L'Espagne était économiquement en régression par rapport aux royaumes de France et d'Angleterre. Et aussi face à la Hollande qui faisait figure de pays résolument moderne malgré, ou peut-être grâce à sa petite taille. Les mers du Nord et de la Baltique se trouvaient ainsi sous contrôle pro- 20 Histoire Événement• n°15 |