verte du sang qui prouvait à la fois qu’il était capable d’être un homme avec les femmes, un roi avec la reine, un conquérant avec une vierge, et un ami sans tabou avec ses camarades. Le mysticisme flamboyant de la Grande Espagne Les Espagnols avaient mis un temps infini, en livrant de très violents combats, pour chasser les Maures de leur pays. La tradition espagnole en sera marquée. La guerre et l’identité religieuse seront désormais les points forts de l’identité espagnole, avec un système de production qui sera longtemps considéré comme secondaire par rapport aux hiérarchies, aux passions civilisatrices, façonnées dans le culte du combat et de la mort. Etre pauvre ne sera pas un déshonneur. Etre riche ne donnera rien, si ce n’est la possibilité de construire des églises, de plonger encore plus dans les chemins de la foi, tel un pénitent qui préfère les saveurs de la souffrance aux ternes plaisirs du bonheur Le hidalgo, c’est l’équivalent du chevalier, mais avec une petite différence : le hidalgo peut être un homme du peuple, et rester dans le peuple. Tandis que le chevalier peut aussi être issu du peuple, mais il n’appartient plus au peuple. Le hidalgo combat pour une religion et pour son ethnie, il pratique ce que l’on appellera au vingtième siècle la guerre révolutionnaire. Les Espagnols et les Portugais ont conquis les mers, trouvé l’Amérique et négocié avec l’Inde. Ils se sont bâtis un empire richissime sur un vaste continent sud-américain, où ils se mirent à convertir les Indiens qu’ils ne massacrèrent plus, une fois qu’il fut décidé qu’ils avaient une âme. Les génocides furent terribles. Mais toujours menés au nom de l’amour du Christ. Les pillages furent tout aussi vertigineux. Un afflux d’or et de pierres précieuses allait envahir toute l’Europe en passant par les mains espagnoles. 16 Histoire Événement• n°15 |