les considérait tous au départ comme ses amis. Notre société de loisirs à toujours existé. Mais jusqu’au début du vingtième siècle, ce n’était pas le loisir qui était mis en avant de nos préoccupations. hommes d’une amitié virile, parce qu’il Il menait tambour battant son métier de roi qui le passionnait, mais avec la ruse et l’expérience d’un vieux renard qui avait maintes fois combattu et tué. Il avait une grande barbe. Des épaules de chevalier, c’est-à-dire de lutteur de foire, une allure négligée, une odeur forte, même pour l’époque où l’on ne se lavait guère. A une de ses maîtresses, il l’avait ainsi averti de sa venue prochaine par un petit billet où il avait griffonné : « Ne te laves pas. J’arrive. ». Il avait émis aussi cette sentence profonde : « Un bon gentilhomme doit avoir les pieds fumants et l’aisselle suette ». Son odeur oscillait donc, comme son tempérament, entre celle du sanglier et du renard. Cet ancien protestant que l’on avait essayé d’égorger plusieurs fois mangeait comme quatre, buvait comme six et courrait les filles comme un lansquenet de vingt ans. Cet homme bourré de dynamisme se bourrait de calories parce qu’il vivait dans le stress permanent, et il commençait à en payer les conséquences. Il avait le mal du siècle chez les riches et les puissants, qu’ils soient notaires ou chevaliers : la goutte. Ainsi l’ombre de cette maladie lentement mortelle planait sur cet homme qui avait passé sa vie à fréquenter le 86 Histoire Événement• Hors-série n°9 |