de Turenne peuvent agir pour sauver la liberté de leur nation, sans contrainte. Ils le peuvent d’autant plus facilement que la nation et la monarchie sont fragiles. La France est un pays guerrier qui ne se prépare jamais à la guerre quand il le faut, mais où l’épée sert de point de ralliement à tous ceux qui veulent imposer leur culture, leur rêves, leurs visions, au reste de la nation qui produit pendant ce temps des richesses matérielles, en symbiose avec les bruits de la guerre. La réunion aristocra ocra- tique de l’Eurol’Europe La société de guerre Habsbourg et Bourbons sont pourtant des familles unies par les liens du sang. Entre eux, ils se font la guerre, mais ils s’affectionnent. Anne d’Autriche est une Habsbourg. La femme de son frère est une Bourbon. Ennemies par la géographie, alliées par le droit et la tendresse, méfiantes et fascinées l’une par l’autre, ces deux familles représentent cette haine perpétuelle dans l’histoire qui est nécessitée par les obligations du destin. Les conflits entre ces deux maisons qui sont similaires constituent l’enjeu fondamental pour le contrôle de l’Europe continentale de l’Ouest. Les sentiments passent en second rôle après les conflits, tout en gardant leur immense valeur morale. Peut-on parler de situation absurde, de batailles et de massacres de population qui auraient pu être évités si ces princes avaient eu moins de goût pour la guerre, moins d’orgueil, et plus le sens de la convivialité ? C’est toute une théorie de l’Histoire qui se précise là, par 40 Histoire Événement• Hors-série n10 |