tendre avec la France. Mais la France voulait vivre, elle aussi, indépendante de l’hégémonie germanique et espagnole. En particulier sous l’influence de son lobby protestant. Des raisons pour la guerre Après la victoire des Autrichiens catholiques à Nordlingen, le 5 et 6 septembre 1634, sur nos alliés secrets et protestants, Richelieu n’hésite pas sur la décision à prendre. Lui, le cardinal catholique, qui n’avait pas voulu faire la guerre directement contre les Autrichiens, sait que désormais, c’est autour de la France d’intervenir contre les Habsbourg. Il envoie des troupes, jouant ainsi son va-tout, et certainement le va-tout de la nation française. Pour rompre ce perpétuel danger d’encerclement de la France des Bourbon par l’Europe des Habsbourg, il parie sur une aventure militaire. Il anticipe à l’extrême. Il se pose en visionnaire. Il ne s’agit pas d’un vent de passion qui s’empare de ses calculs. Tout au contraire. On est bien loin d’une volonté de puissance exacerbée, à la Napoléon. Chaque lutte est causée par une nécessité certaine, comme dans un jeu d’échecs ou les adversaires seraient de la même force et seraient contraints d’avancer leurs pions sous peine de disqualification. Les Etats de l’Ancien régime étaient continuellement en discussion ou en guerre. La structure majoritairement agricole et artisanale de l’économie permet l’autarcie des pays en matière de nourriture et de production. Le problème géopolitique sur terre ne se pose donc pas en termes d’interdépendances entre pays, pour sauvegarder de grands équilibres économiques nécessaires, mais en termes de zones de frontières à sécuriser pour permettre à chaque royaume de s’organiser, et de centraliser ainsi son pouvoir, encore marqué par les règles de féodalité du Moyen-Âge. Le passage à l’ère moderne est à ce prix. 38 Histoire Événement• Hors-série n10 |