Ce pistolet-mitrailleur TZ 45 conservé dans les collection du musée des Marines de Quantico est l’un des rares exemplaires à avoir été conservé en état jusqu’à nos jours. Un petit lot d’armes de ce type avait été commercialisé en France vers 1998 mais elles étaient incomplètes, car leur culasse, leur levier d’armement et leur ressort-récupérateur avait été supprimés lors de la neutralisation. Un PM de fin de guerre La caractéristique la plus originale du TZ 45 réside dans une sûreté automatique qui n’avait encore été montée à cette date sur aucun pistolet-mitrailleur. Ceci est d’autant plus surprenant, qu’en cette fin de guerre, les questions relatives à la sûreté d’emploi des armes étaient généralement supplantées par la préoccupation de produire vite et en économisant au maximum les matières premières. Les frères Tonon (« Toni «) et Zorzoli Giandoso avaient toutefois conservé ce souci lorsqu’ils travaillèrent au développement de leur pistolet-mitrailleur. Ils eurent l’inspiration de doter leur arme d’une sûreté automatique, c’est à dire une sûreté qui se mettait en place sans intervention du tireur alors que les autres PM n’avaient encore au mieux que des sûretés manuelles que l’utilisateur devait enclencher volontairement et qu’il était bien sûr susceptible d’oublier. Si la sûreté automatique était une initiative totalement nouvelle sur les pistolets-mitrailleurs, ce n’était pas le cas pour d’autres armes : dès le début du vingtième siècle, les premiers pistolets Parabellum (modèles 1900 et 1906), ainsi que le Colt 1911 et certains Browning étaient dotés de sûreté automatique à l’arrière de la poignée, qui ne s’effaçait pour permettre le tir que lorsque l’utilisateur la comprimait en pressant fermement la poignée de son arme. Les frères Giandoso choisirent de positionner la commande de leur sûreté à l’arrière du couloir de chargeur de leur arme. Cette pièce se compose d’une simple équerre en métal embouti, dont l’extrémité supérieure vient bloquer le mouvement de la culasse. La sûreté n’est dégagée que quand la main faible du tireur enserre fermement le couloir du chargeur au moment du tir. Dès que le tireur relâche sa pression, la sûreté s’engage à nouveau et bloque tout mouvement de la culasse que cette dernière se trouve en position avant ou arrière. En dépit de toutes les difficultés exis- Détail du marquage de la plaquette. Carnie (frontière italo-slovène), décembre 1944. Cet officier commandant la 3 e compagnie des « Volontari di Francia » de la division Decima MAS est armé du TZ45. L’unité du prince Borghese sera durement engagée contre les partisans titistes au cours de l’hiver 1944-45. (Collection Panzarasa – Berrafato) La Gazette des armes n°474 53