Tokarev et P.38 : Deux conceptions radicalement différentes de l’arme de poing. Browning 1903 vu de droite : ce P.A. réglementaire belge a fortement inspiré Fédor Tokarev dans ses travaux. 12 Gazette des armes n°474 P.38 contre Tokarev Texte : Henri Vuillemin Photos : Marc de Fromont Sur le front de l’Est, nombre de combats rapprochés mettront en scène ces deux P.A. emblématiques. Le seul point commun qui lie le P.38 au Tokarev est le fait qu’ils soient tous les deux des pistolets automatiques nés au cours des années 1930. Deux concepts radicalement différents Pour le reste tout les opposent : allure générale, prise en main, précision, calibre, qualité de fabrication, principe de fonctionnement… etc. La somme de ces différences n’empêchera pas ces deux P.A. en maintes occasions de se retrouver les protagonistes de duels mortels… De tels face à face pourront entre autres s’observer lors de la gigantesque bataille de Koursk où souvent on assistera entre équipages de blindés immobilisés à de furieux corps à corps à l’arme de poing et au couteau. Il en sera de même au cours des affrontements sans merci dans les ruines de Stalingrad ou de Berlin. Contrairement à de nombreux P.A utilisés durant la deuxième guerre mondiale, le Tokarev tout comme le P.38 seront encore fabriqués et très largement répandus après la fin de ce conflit. Le Tokarev T 33 : un Browning accommodé « à la russe » Le grand enseignement pour ceux qui s’intéressent aux armements soviétiques, c’est de constater que les techniciens qui avaient en charge leur mise en œuvre possédaient un sens aigu du réalisme… Une vision des choses parfaitement lucide qui intégrait que les masses d’hommes destinées à utiliser leurs matériels manquaient pour la plupart d’éducation et que le temps manquait cruellement pour pouvoir leur en inculquer ne serait-ce que les rudiments. Cette conception pragmatique leur permit de réaliser des armes simples que d’aucuns s’empressèrent de qualifier de « brut de décoffrage » ; mais suffisamment efficaces, et pouvant être immédiatement mises en œuvre pratiquement sans aucune expérience. Ajouter à cela, comme la plupart des choses en URSS à cette époque, la notion impérative de production de masse primait toujours sur les autres considérations. Compte tenu que la construction d’un pistolet automatique prenait autant de temps, |