64 | FINANCE Chloé Consigny L’art en location Et si je faisais une erreur ? Et si, ce tableau n’allait pas avec mon intérieur ? Autant de questions qui sont souvent venues à bout de vos élans de collectionneuse. Une nouvelle façon d’appréhender l’Art est en train de s’installer dans nos villes. Au bureau, à la maison, comment louer une toile avant de se décider ? Enquête. Découvrir l’Art contemporain au bureau La création artistique reste vivace en Europe et tout est bon pour les galeristes pour faire connaître leurs nouveaux talents. Depuis peu, quelques pionniers du secteur se sont lancés dans la location d’œuvres d’art. Leurs clients sont souvent des directeurs de moyennes et grandes entreprises soucieux de donner à leurs salariés un cadre de travail agréable. Par la même occasion, c’est le moyen pour eux de montrer que leur entreprise est sans cesse à la recherche de nouveaux talents et encourage la créativité. Une belle image de marque en somme. Néanmoins, le bénéfice n’est pas nul pour les salariés, puisque, outre un autre cadre de travail, ils peuvent acheter les toiles. « En moyenne, les œuvres exposées sont à vendre entre 300 € et 1500 € , rarement plus. Nous sommes conscients que le public n’est pas forcément un public de collectionneurs. Aussi, les œuvres proposées doivent être une porte d’entrée dans le monde de l’Art, quitte à susciter de nouvelles passions », confie un spécialiste. Côté direction, il en coutera environ 2500 € par an à votre patron pour donner un air de musée aux murs blafards de son entreprise, assurance comprise. Pour cette somme, une dizaine de toiles nouvelles seront affichées chaque mois. cours. A surveiller donc. a Ma maison se fait musée Il existe peu de maisons spécialisées qui, comme pour les entreprises, proposent un service de location d’œuvres aux particuliers. Néanmoins, de plus en plus de galeries se lancent dans le prêt d’œuvres. Lorsqu’un client semble hésitant, elles sont de moins en moins réticentes à l’idée de les laisser essayer le tableau, comme d’autres essaieraient une voiture. Dans ce cas, plusieurs solutions. Si les très bons clients peuvent emprunter l’œuvre sans compensation, les novices devront s’acquitter d’une caution ou d’un avoir qui pourra dans certains cas leur permettre ensuite d’obtenir une ristourne si d’aventure ils décidaient de se lancer dans l’achat. Une artothèque dans ma ville Autre moyen de décorer son intérieur avec de belles pièces, se rendre dans une « artothèque ». Le principe est le même que celui de la bibliothèque, la carte d’adhérent vous permettant d’emprunter et de rendre des œuvres tout au long de l’année. Pour l’heure, les initiatives sont peu nombreuses, mais le phénomène tend à se développer. Parmi les pays pionniers : la Finlande et l’Europe du nord qui dès les années soixantedix se sont lancés dans l’aventure. En Belgique, c’est l’artothèque de Wolubilis (située en périphérie de Bruxelles) qui a été précurseur en la matière. En pratique, la cotisation annuelle est de 50 euros. L’adhérent peut ensuite choisir la location d’une œuvre pour un à six mois parmi un catalogue grandement fourni. Il en coûtera à l’amateur d’Art dix euros pour une œuvre dont la valeur est estimée à moins de 1000 euros et 1% de la valeur de l’œuvre pour des toiles estimées au-delà de 1000 euros. A Luxembourg, c’est le centre d’Art contemporain du Luxembourg belge (CACLB) qui réfléchit très sérieusement à se lancer dans le prêt d’œuvres. Pour l’heure, pas de date de lancement, mais le projet est en |