48 | ENQUÊTE Le CISV Luxembourg a 40 ans ! Karine Sitarz Connaissez-vous les Children’s International Summer Villages ? Une organisation mondiale qui rayonne dans une petite centaine de pays. L’antenne luxembourgeoise a vu le jour en 1972. Elle a connu des hauts et des bas, mais retrouve aujourd’hui une nouvelle pêche… Nous avons rencontré Julien Maquil, président du CISV Luxembourg depuis 2004, et Luc Federspiel, président entre 1998 et 2004, pour faire le point. Deux personnalités aux parcours différents, mais toutes deux engagées de longue date dans l’aventure. Infirmier de formation, Luc Federspiel est passé par la Caritas avant de rejoindre le CISV. Aujourd’hui, il reste engagé au niveau international en tant que coordinateur pour la promotion du CISV en Afrique. De son côté, Julien Maquil, 35 ans, est parti dès ses 11 ans avec la délégation luxembourgeoise dans un village au Nigéria, a suivi les différents programmes et est passé par toutes les étapes jusqu’au poste de président. Aujourd’hui, il organise avec son comité le « Village 2012 » et la fête d’anniversaire qui aura lieu en septembre. Naissance du mouvement Le CISV Luxembourg fête ses 40 ans, mais force est de reconnaître que cette association reste peu connue sous nos latitudes. Tout a commencé aux Etats-Unis dans les années qui suivirent la monstrueuse Deuxième Guerre mondiale. Parmi les initiatives qui ont germé pour construire une paix durable, celle du Docteur Doris Allen, psychologue pour enfants. Son idée : regrouper des enfants du monde entier pour les aider à construire durablement un monde plus juste en leur apprenant le respect des différences, la tolérance, le dialogue culturel. En 1951, elle ouvrit le premier village d’été à Cincinnatiavec des jeunes de 8 pays. A partir de là, le mouvement international allait se développer en association indépendante, apolitique, non confessionnelle, affiliée à l’UNESCO. Pas moins de 190 000 jeunes ont participé à plus de 5000 programmes du CISV. La maison mère, une fondation, a pignon sur rue en Angleterre. Chaque association membre est une asblqui travaille en relation étroite avec la structure internationale. Building global friendship La philosophie du CISV se comprend à travers son slogan, « building global friendship ». Comme le résume Luc Federspiel, « si je connais l’autre, c’est beaucoup plus difficile de lui tirer dessus ». D’où l’importance du vivre ensemble à travers des expériences multiculturelles concrètes. Activités éducatives, ludiques, culturelles et sportives, servent ainsi à développer la compréhension, le respect mutuel, la tolérance, mais aussi à savoir prendre des décisions et devenir un citoyen du monde responsable. Le CISV fonctionne comme activité bénévole et 80% de ses volontaires ont participé, jeunes, à des programmes interculturels du CISV adaptés à chaque tranche d’âge. Le pilier reste le « Village », un camp d’été de 28 jours où 12 délégations (2 filles et 2 garçons de 11 ans et 1 moniteur adulte) se retrouvent. « A 11 ans l’enfant est malléable et ouvert » précise Luc Federspiel. Reste qu’aujourd’hui cet âge est discuté vu la précocité des enfants. Quant à l’International People’s Project qui s’adresse aux plus de 19 ans, il est axé sur une problématique qui permet d’apprendre tout en aidant les communautés locales. « En Europe on fait des actions avec les handicapés ou les réfugiés, en Côte d’Ivoire on a par exemple travaillé avec les jeunes d’Abidjan pour les aider à nettoyer un quartier » explique Luc Federspiel. |