Edito Tout un symbôle Du lettré chinois au chêne, voilà deux thèmes symbolisant bien deux cultures, celle de la Chine, berceau de l’art du bonsaï avec le lettré et celle de l’Europe avec ce « seigneur « des forêts qu’est le chêne. Tous deux génèrent une certaine fascination. Arbre sacré chez les druides, le chêne, roi de la forêt, symbole de longévité, de puissance et d’hospitalité est un arbre autochtone par excellence. Cependant il apparaît peu dans les expositions. Il est vrai qu’il a une réputation d’arbre difficile, réputation usurpée que Jean-Luc Salles s’attachera à démontrer fausse dans son article. Il est vrai aussi que les auteurs d’ouvrage qui traitent de bonsaï, lui préfèrent souvent l’érable, le charme ou encore le hêtre. J’ai peine à comprendre le succès du charme et du hêtre et le désamour du chêne, pourtant si beau en toutes saisons ! Est-ce à dire que les amateurs n’ont pas osé essayer de travailler cet arbre un peu intimidant, ou que les essais effectués n’ont pas été suffisamment concluants ? Les amateurs manqueraient-ils de persévérance, ou de patience ? Je n’ose y croire ! Les méthodes d’obtention du chêne sont pourtant faciles à mettre en œuvre. La nature est un terrain d’expérience et le chêne se prête bien à la curiosité des expérimentateurs tant il est aisé d’en recueillir les fruits à l’automne et de les faire germer. La patience est bien sûr une des clés du succès, mais ce peut être aussi une belle expérience de suivre mois après mois la croissance d’un arbre, de l’accompagner saison après saison vers sa destinée d’arbre et de bonsaï. Une expérience à l’image de l’esprit du bonsaï, faite de patience et d’amour, pour obtenir un résultat des plus gratifiants ! Michèle Corbihan Photo Michèle Corbihan. Esprit Bonsaï n°23 3