Escalade Mag n°55 février 2013
Escalade Mag n°55 février 2013
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°55 de février 2013

  • Périodicité : bimestriel

  • Editeur : Press'Evasion

  • Format : (170 x 240) mm

  • Nombre de pages : 44

  • Taille du fichier PDF : 5,5 Mo

  • Dans ce numéro : hommage à Patrick Edlinger.

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

Dans ce numéro...
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interview Propos recueillis parL. Guyon Photos F. Ferreira Si tu devais retenir qu’une seule chose de Patrick, qu’est-ce que ce serait ? Son charisme exceptionnel : sur la pellicule, sur le papier et au quotidien. On ne pouvait pas le côtoyer et rester indifférent. Il était profondément humain. Patrick était plus qu’un grimpeur médiatisé, il avait dépassé ce stade. C’était une véritable légende dans notre monde de la montagne ; et dans notre société hyper-médiatique, une icône vivante. La fameuse image du grimpeur à mains nues, l’Ange blond pendu d’un bras au bout d’un rocher au-dessus d’un abîme… Dans sa génération, il y avait beaucoup de grimpeurs surdoués, Patrick Berhault bien sûr, mais aussi Jerry Moffat, Wolfgang Güllich, Stefan Glowazc, Ron Kauk. Mais je crois que lui 36 seul avait cette aura, ce charisme qui imprimait vraiment les esprits, et pas que des gens de montagne, mais aussi le grand public. Il y avait quelque chose d’universel dans son « personnage », il « parlait » à tout le monde. Je pense que ce quelque chose en plus c’est la sincérité. Il était vrai. La preuve en est que dans les films où Patrick parle de lui ça fonctionne, et dans ceux où il joue un rôle ça ne fonctionne plus, comme dans les films de Lelouch ou Giovanni. Comment Patrick vivait-il cette médiatisation ? Pas toujours très bien. Cela représentait une pression phénoménale, il était sollicité en permanence. En même temps, il essayait d’avoir du recul par rapport à son statut de « star ». Il attachait beaucoup d’importance à la famille et aux amis, par exemple ça le faisait se marrer quand pour le charrier on le surnommait « Dieu ». En fait, il a connu la notoriété très jeune, à 22 ans. Tout est allé très vite avec le film de Jean-Paul Janssen, puis les photos de Gérard Kosiski, les articles dans Paris Match ou Newlook…. les films, les livres, les pubs télé, les contrats avec les marques, et pas qu’en France, en Europe, aux USA… Ce n’était pas forcément très simple à gérer. Il n’y était pas préparé et d’une certaine manière, toute cette pression lui pesait énormément. Il ne pouvait plus grimper tranquillement en falaise et c’est pour cela qu’à une certaine époque, il grim-
pait plutôt dans des spots secrets, comme l’Étoile Noire, ou tout simplement chez lui, sur le grand mur qu’il s’était construit dans la maison où il vivait près du Cimaï. Au fond, je crois que Patrick a toujours eu du mal à supporter la médiatisation d’Edlinger. Il est passé en un clin d’œil du stade de grimpeur surdoué à celui de mythe. Pas simple… Un souvenir particulier que tu gardes de lui ? Je me souviens, en 99, j’avais organisé un voyage en Corse. On devait partir à 5 ou 6 avec Patrick et faire du bloc et des photos ensemble, pour la réalisation d’un article pour Roc’n Wall. À 2 jours du départ, il m’avait appelé pour me dire que finalement il ne viendrait pas ! Il avait autre chose à faire… Il avait fallu aller le « chercher », le faire changer d’avis et en définitive, une fois sur place il était super content. On a passé une semaine phénoménale, on s’est vraiment bien marré, même si c’était aussi du travail, et bosser avec Patrick ce n’était pas toujours de tout repos. D’ailleurs, cette histoire est assez significative de la manière dont il fonctionnait. Il avait un sens aigu de la liberté. Il n’aimait pas les échéances fixées à l’avance, les rendez-vous, les contraintes, tout ça, ça le bloquait, c’était une atteinte à sa liberté de mouvement. Il était toujours un peu à vif, un peu tendu. C’était un fou de liberté ! Je me souviens aussi de la fois où on a tourné le film au Verdon. Les deux Patrick (lui et Berhault) étaient à nouveau réunis pour grimper ensemble pour la première fois au bout de 10 ans. L’ambiance était bon enfant, cours de récré ! Je sentais Patrick heureux. Il grimpait, il était avec ses amis, avec Berhault à qui il était très attaché. J’ai l’impression que c’était ça le bonheur pour lui. Il avait un grand sens de l’amitié. C’est cette image que j’aimerais garder de lui : ces 15 jours de juin au Verdon. SE RAPPROCHER DU CIEL POUR SE SENTIR VIVANT ! KOKOH NO HITO 2007 by Shin-ichi Sakamoto, Jiro Nitta/SHUEISHA Inc. d’après le roman de jiro nitta déjà 12 volumes au rayon manga TRAIT POUR TRAIT



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