Direct Soir n°877 22 déc 2010
Direct Soir n°877 22 déc 2010
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°877 de 22 déc 2010

  • Périodicité : quotidien

  • Editeur : Direct Soir S.A.

  • Format : (210 x 274) mm

  • Nombre de pages : 20

  • Taille du fichier PDF : 1,6 Mo

  • Dans ce numéro : Chantal Goya, une fée pour Noël

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

Dans ce numéro...
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COULISSES Il n’y a pas si longtemps, on l’attendait toute l’année. Le Disney de Noël était le rendez-vous incontournable, l’occasion quasi unique d’aller voir un long métrage d’animation au cinéma. Mais depuis une dizaine d’années, les producteurs de films d’animation se sont multipliés, et avec eux le nombre de films qui sortent chaque année. S’il existe différentes techniques (dessins, papiers découpés, marionnettes, pâte à modeler, peintures sur verre, 3D…), le film d’animation se définit comme un film créé image par image. C’est une série de photos (24 par seconde) déroulée comme un diaporama en accéléré. Supervisée par un directeur de production qui assure le suivi et la synchronisation de la fabrication, la réalisation d’un film d’animation se déroule en plusieurs étapes. Le scénario Comme tout film, elle commence par l’écriture d’un scénario, qui définira un univers graphique et donc les design du décor et des personnages. Ces derniers sont dessinés de face et de profil avec en outre une animation en « turn around » qui permet d’en voir toutes les facettes. Pour un film en 3D, les personnages sont réalisés dans une sorte de pâte à modeler avant d’être finalisés numériquement en 3D. Une fois cette phase préparatoire terminée, le film est dessiné sous la forme d’un story-board, sorte de bande dessinée du film réalisée à partir du scénario Film de fin d’études 2008 d’élèves des Gobelins, Oktapodi a été nominé à l’oscar du meilleur court métrage 2009. LA GENÈSE DU MONDE ANIMÉ et qui permet de définir les cadrages et le découpage du film plan par plan. La création d’un film d’animation est souvent le fruit de longues années de travail. L’école de l’image des Gobelins nous a ouvert les portes sur le processus de fabrication de ces films atypiques. Direct Soir n o 877•Mercredi 22 décembre 2010 Première maquette Le story-board est ensuite filmé (numérisation, montage, son). L’animatic permet ainsi d’avoir une première maquette du film. Là réside la principale différence entre un film d’animation et un film classique, pour lequel le montage représente la dernière étape et s’effectue parfois à partir de cent heures de tournage pour une heure et demie de film. En animation, on ne construit que ce qu’on va garder. Une fois monté, chaque plan de l’animatic est remplacé par une animation. Pour la 2D, cette réalisation passe par le dessin, la colorisation, puis le compositing, qui consiste à assembler des images de décors et de personnages et à ajouter des effets visuels. Cette étape sera complétée par un « cleanup » qui lisse la couleur et réajuste les ressemblances entre les dessins. Pour la 3D, chaque élément du film est modélisé dans un logiciel, puis animé. La colorisation est remplacée par ce qu’on appelle le rendu, un travail sur l’éclairage et la mise en couleurs. Et les dessins prennent vie Avant d’animer un personnage, les animateurs rassemblent des références de mouvements à appliquer sur leurs personnages. Parfois, ils se filment en train de jouer la scène. L’animateur dessine sur des feuilles de papier très fin qui, superposées, permettent de voir en transparence les dessins précédents. Ces dessins sont ensuite scannés et visionnés sous forme de séquence animée, grâce à un logiciel de « line test ». La superposition des personnages avec les éléments de décors, le compositing, se fait informatiquement. Un logiciel permet de ne garder que les contours du dessin afin d’agir comme un pochoir pour définir des zones de transparence. Plus le film est sophistiqué, plus il y a de couches à combiner. WWW.OKTAPODI.COM Visionnez les vidéos Différentes étapes intermédiaires de la création du décor pour le film Oktapodi. Croquis de Quentin Marmier, co-réalisateur du film (www.oktapodi.com).
DÉCRYPTAGE UN DOMAINE EN MUTATION Selon Moïra Marguin, responsable l’animateur doit à chaque fois s’adapter du département animation des au style graphique du film ; alors qu’en Gobelins, l’école de l’image, « l’arrivée des nouvelles technologies plus qu’à se concentrer sur le mouve- 3D, une fois le modèle fabriqué, il n’y a a baissé les coûts de fabrication, ment. Dans un film en 2D, si le travail de ce qui a mis fin au monopole Disney » préproduction est assez rapide, l’étape et multiplié les productions et les suivante, l’animation, est très longue. styles. La réalisation de dessins animés en 2D reste très laborieuse, car préparation est beaucoup plus Pour un film en 3D, c’est le contraire : la longue car il faut tout anticiper, mais l’étape d’animation est beaucoup plus rapide. Avec la 3D, et c’est son grand avantage, il est possible d’effectuer beaucoup de modifications, quand la 2D nécessite de refaire les dessins. Mais l’avenir de l’animation est loin d’être figé et le développement de nouvelles technologies peut encore apporter des changements importants. L’arrivée des tablettes numériques, par exemple, permet d’envisager la réalisation de scénarios non linéaires avec une nouvelle écriture interactive. ZOOM ANIMATION UNE ÉCOLE D’EXCELLENCE Au cœur de Paris, les Gobelins, l’école de l’image, est la plus ancienne école d’animation, reconnue internationalement. Dès 1974, les Gobelins sont les premiers à proposer une formation dans ce genre nouveau et si, à l’époque, il n’y a encore que très peu de studios en France, tous font appel à eux. Ainsi, lorsque le studio des frères Brizzi, à Montreuil, est racheté par Disney en 1989, la plupart des employés, que Disney a gardés, venaient des Gobelins. Un vrai réseau d’anciens de l’école travaille donc chez Disney, ainsi que chez Dreamworks. www.gobelins.fr



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