MÉMOIRE Libération : le terrible automne 1944 Depuis l’annonce des débarquements de Normandie le 6 juin et de Provence le 15 août, l’est de la France attend avec impatience ses libérateurs. La trouée de Belfort est un point stratégique du passage vers le Rhin et les armées d’occupation n’ont pas l’intention de laisser les troupes alliées franchir cet obstacle. 24 corps découverts au Fort Hatry 24 Plan du charnier, fort Hatry. Martyrs de Châtenoisles-Forges fusillés par les Allemands. Les armées allemandes stationnées dans la région sont sur le qui-vive, en particulier par crainte d’être prises entre deux feux par les maquis de la Résistance et les troupes alliées. Une répression féroce va donc s’engager contre les réseaux maquisards. Les arrestations et les exécutions sommaires de résistants et d’individus soupçonnés ou dénoncés comme étant des soutiens aux résistants se déroulent entre août et octobre 1944 ; mais les charniers ne furent découverts que bien plus tard. Durant plusieurs mois personne ne sut ce qu’il était advenu de ces disparus. Des corps jetés dans des fosses Le 24 août 1944, en représailles à un attentat contre un convoi ferroviaire, des habitants de La Pretière, près de L’Isle-sur-le-Doubs, sont pris en otage. Ils sont incarcérés au fort Hatry. Le lendemain, avec d’autres résistants arrêtés au cours de l’été, ils sont passés par les armes. Les deux fosses où reposent 24 corps ne sont découvertes au fort Hatry que le 20 mars 1945. Leur identification est extrêmement difficile. Entre le 9 et le 11 septembre, des membres de la Milice française apportent leur concours aux autorités d’occupation pour arrêter des hommes soupçonnés de faire partie de réseaux de résistance. Exécutés, leurs corps jetés dans des fosses, ne sont découverts au Salbert qu’en janvier 1945. Le 21 sep- Vivre le Territoire N°185 — Nov./Déc. 2019 |