[90] Vivre le Territoire n°185 nov/déc 2019
[90] Vivre le Territoire n°185 nov/déc 2019
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°185 de nov/déc 2019

  • Périodicité : mensuel

  • Editeur : Conseil Général du Territoire de Belfort

  • Format : (230 x 300) mm

  • Nombre de pages : 32

  • Taille du fichier PDF : 8,6 Mo

  • Dans ce numéro : le mois du film documentaire.

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

Dans ce numéro...
< Pages précédentes
Pages : 24 - 25  |  Aller à la page   OK
Pages suivantes >
24 25
MÉMOIRE Libération  : le terrible automne 1944 Depuis l’annonce des débarquements de Normandie le 6 juin et de Provence le 15 août, l’est de la France attend avec impatience ses libérateurs. La trouée de Belfort est un point stratégique du passage vers le Rhin et les armées d’occupation n’ont pas l’intention de laisser les troupes alliées franchir cet obstacle. 24 corps découverts au Fort Hatry 24 Plan du charnier, fort Hatry. Martyrs de Châtenoisles-Forges fusillés par les Allemands. Les armées allemandes stationnées dans la région sont sur le qui-vive, en particulier par crainte d’être prises entre deux feux par les maquis de la Résistance et les troupes alliées. Une répression féroce va donc s’engager contre les réseaux maquisards. Les arrestations et les exécutions sommaires de résistants et d’individus soupçonnés ou dénoncés comme étant des soutiens aux résistants se déroulent entre août et octobre 1944 ; mais les charniers ne furent découverts que bien plus tard. Durant plusieurs mois personne ne sut ce qu’il était advenu de ces disparus. Des corps jetés dans des fosses Le 24 août 1944, en représailles à un attentat contre un convoi ferroviaire, des habitants de La Pretière, près de L’Isle-sur-le-Doubs, sont pris en otage. Ils sont incarcérés au fort Hatry. Le lendemain, avec d’autres résistants arrêtés au cours de l’été, ils sont passés par les armes. Les deux fosses où reposent 24 corps ne sont découvertes au fort Hatry que le 20 mars 1945. Leur identification est extrêmement difficile. Entre le 9 et le 11 septembre, des membres de la Milice française apportent leur concours aux autorités d’occupation pour arrêter des hommes soupçonnés de faire partie de réseaux de résistance. Exécutés, leurs corps jetés dans des fosses, ne sont découverts au Salbert qu’en janvier 1945. Le 21 sep- Vivre le Territoire N°185 — Nov./Déc. 2019
tembre, des membres de groupes FFI (Forces françaises de l’intérieur) de Plancher-les-Mines sont arrêtés par la Gestapo et conduit à l’usine Bellevue à Chaux réquisitionnée depuis début septembre. Le 22 septembre, la propriétaire du château Bellevue et sa bonne ont vu un groupe d’hommes torturés partir en direction de la forêt encadré par la Gestapo. Ce n’est que le 6 mars 1945 que trois corps sont découverts dans une fosse, ce sont trois habitants de Plancher-les-Mines. Internés à la caserne Friesderisch Le 24 septembre, selon le témoignage d’Émilie Mottet, responsable de la Croix-Rouge belfortaine, une vingtaine d’hommes en provenance de la région de Lure sont incarcérés à la caserne Friesderisch à Belfort. Le 26, ils sont emmenés vers une destination inconnue. Le 4 avril 1945, un paysan d’Offemont découvre un crâne dans un de ses champs. Les fouilles menées par les gendarmes permettent de mettre au jour les corps de 20 personnes difficilement identifiées le 7 avril comme étant les résistants lurons portés disparus. Le 2 octobre, des maquisards tentant de rejoindre les forces alliées, bloquées à quelques kilomètres à l’ouest de Belfort depuis fin septembre, sont faits prisonniers et internés à la caserne Friesderisch. On connaît un peu mieux leur fin tragique car avec eux est incarcéré le curé de Giromagny, l’abbé Émile Pierre, arrêté sur dénonciation le 7 octobre. Le mardi 10 octobre, il est réveillé à 5h. À 7h, on vient le chercher dans sa cellule. 12 autres prisonniers sont sortis des cellules environnantes. Ils sont mis à nu et privés de tout objet qui permettrait de les identifier. Ils sont sommairement rhabillés et conduits jusqu’à un camion dans la cour. Le convoi se dirige vers un petit bois à l’orée de Banvillars. Les deux premiers à être sortis sont un soldat sénégalais et un soldat arabe, ils sont abattus. Puis c’est Claude Dugois sur sa civière qui est exécuté avant son frère et son père. Vingt-sept résistants sont fusillés ce matin-là et enterrés hâtivement. L’abbé Pierre est laissé en vie, ramené à Belfort, il est ensuite envoyé à Dachau. Le charnier n’est découvert que le 7 décembre. À la veille de l’offensive libératrice, la Gestapo intervient encore à Châtenois-les-Forges, 17 personnes sont arrêtées, incarcérées à Montbéliard, cinq sont fusillées le 15 novembre. Réquisitions et pillages Depuis le 21 août, le gouvernement de l’État français, qui a quitté Vichy sous la pression de l’offensive alliée et sous la contrainte allemande, s’est réfugié à Belfort. La préfecture étant réquisitionnée, le Préfet s’installe au château d’Henri Viellard » MÉMOIRE Procès-verbal de gendarmerie concernant le charnier à Offemont. À SAVOIR L’identité de tous les fusillés retrouvés dans les fosses communes du département n’est pas encore totalement établie 75 ans après, en particulier pour les soldats africains tués à Banvillars. Nov./Déc. 2019 — N°185 Vivre le Territoire 25



Autres parutions de ce magazine  voir tous les numéros


Liens vers cette page
Couverture seule :


Couverture avec texte parution au-dessus :


Couverture avec texte parution en dessous :