MÉMOIRE Les doléances des habitants du territoire en 1789 Il y a 230 ans, dans le courant du mois de mars 1789, dans tous les villages de France, les habitants sont appelés par le roi Louis XVI à élire des représentants et à faire remonter à Versailles leurs plaintes et doléances en vue de la réunion des États-Généraux du royaume. Les Archives départementales conservent deux de ces cahiers : ceux de Faverois et Grosmagny, ainsi que celui du clergé et une feuille de la noblesse. 24 Face aux difficultés budgétaires de plus en plus graves et devant l’impossibilité de réformer le système fiscal du royaume, Louis XVI se résigne à convoquer, pour le 5 mai 1789, les États-Généraux. Cette instance consultative, qui n’avait plus été réunie depuis 1614, est la seule à pouvoir modifier le système fiscal. Les trois ordres du royaume (clergé, noblesse et tiers-état) vont élire des représentants par baillages pour participer à cette réunion. En parallèle, chacun de ces corps, rédige des doléances à faire remonter au roi. L’avis politique du clergé Le clergé de Haute-Alsace se réunit à l’hôtel de ville de Belfort le 26 mars 1789 pour rédiger son cahier. S’ils rappellent quelques principes fondamentaux (seul le culte catholique doit être autorisé dans le royaume de France), les représentants du clergé local se montrent réformistes. Ils demandant que les évêques soient dans leur diocèse et non plus à la cour à Versailles, qu’il y ait des maîtres et maîtresses d’école dans chaque paroisse. Mais non content de s’occuper de religion, le clergé donne son avis politique. « Sur la fiscalité, le clergé demande la suppression des impôts, péages et octrois inutiles... » Il demande que les lois soient désormais acceptées par les États-Généraux et que ceux-ci se réunissent de façon régulière, que l’arbitraire des lettres de cachets et des emprisonnements sans Cahier de doléances du clergé de la région de Belfort. Vivre le Territoire N°183 — Juillet/Août 2019 Les Archives départementales du Territoire de Belfort |