[90] Vivre le Territoire n°181 mar/avr 2019
[90] Vivre le Territoire n°181 mar/avr 2019
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°181 de mar/avr 2019

  • Périodicité : mensuel

  • Editeur : Conseil Général du Territoire de Belfort

  • Format : (230 x 300) mm

  • Nombre de pages : 32

  • Taille du fichier PDF : 3,6 Mo

  • Dans ce numéro : porte d'entrée sur la nature.

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

Dans ce numéro...
< Pages précédentes
Pages : 24 - 25  |  Aller à la page   OK
Pages suivantes >
24 25
MÉMOIRE Honorer les héros et fêter la victoire Les célébrations du 11 novembre 1918 passées, il est prévu qu’une fois la paix signée, de grandes fêtes de la Victoire seront organisées à Paris pour honorer les Poilus après ces années de sacrifice pour la Patrie. À Belfort, c’est le retour des régiments. Retour du 42 e R.I. à Belfort février 1919. Début janvier 1919, Louis Herbelin note que les dépôts des 35e, 42 e et 171 e régiments sont de retour à Belfort et ont retrouvé leur caserne. Il s’agit d’hommes qui n’ont pas été engagés dans les combats et qui assurent le fonctionnement administratif de leur régiment. Les dépôts des régiments belfortains rentrent donc début janvier pour préparer matériellement et administrativement le retour des unités combattantes. Le 3 février, Louis Herbelin est surpris, en sortant, de voir la ville pavoisée, il en trouve l’explication en parcourant le journal L’Alsace  : « Le maire y invite la population à pavoiser à l’occasion du retour du 42 e régiment d’infanterie, à Belfort, son lieu de garnison qu’il n’a pas revu depuis les premiers jours d’août 1914. » C’est donc le 4 février, par un temps un peu radouci et avec un léger dégel que le 42 e R.I. fait son retour triomphal à Belfort  : « Arrivé déjà hier et caserné partie à Rethenans [actuelle caserne de Maud’hui] partie à Giromagny, a fait son entrée solennelle à Belfort ce matin à 11 heures précises. Il a été acclamé, mais à mon avis s’il était arrivé d’un cantonnement éloigné, ayant fait une bonne étape, sac au dos et défilant par le faubourg de France, l’enthousiasme de la foule eut été plus grand encore, mais on a sans doute voulu éviter à nos braves soldats une prolongation de fatigue et peut-être a-t-on bien fait. » « Le grand pavois avait été hissé sur le mat du château. » De grandes oriflammes tricolores Louis Herbelin comme la presse locale relatent longuement ces festivités. La municipalité avait abondamment décoré les rues menant à la place de la République de grandes oriflammes tricolores. Le grand pavois avait été hissé sur le mât du château. Une grande arche de triomphe avait été élevée portant d’un côté « Honneur à nos vaillants poilus » et de l’autre « Gloire aux régiments de Belfort ». Dès 10h, les trottoirs de la place Corbis à la place de la République étaient remplis de monde, les balcons et les fenêtres débordaient de curieux. Les enfants des écoles conduits par leurs instituteurs étaient placés tout autour de place de la République. Le régiment venant de la gare par les faubourgs de Montbéliard et des Ancêtres, puis la rue Fréry, s’installa sur la place. Devant les grilles de la Préfecture, les attendaient, l’Administrateur faisant fonction de Préfet M. Mage, M. Houbre faisant fonction de maire et les conseillers municipaux. Le général Babelon, commandant la 41 e Division à laquelle appartient le régiment, suivi de tout son état-major, salua le drapeau alors que retentit La Marseillaise. M. Houbre prononça alors un petit discours auquel répondit le général, rappelant les hauts faits du 42e, discours qui s’acheva par un émouvant  : « M. le Préfet, M. le maire, je vous remets votre régiment, le régiment à la guerre s’est montré merveilleux. Vive le 42, vive Belfort ! » « Une glorieuse épave » Le 5 mars 1919, les employés municipaux remontent place de la République, l’arc de triomphe du mois précédent car le 35 e RI va enfin rentrer dans ses quartiers. Il arrive à Belfort le 7 et s’ins- 24 Vivre le Territoire N°181 — Mars/Avril 2019
talle dans la caserne Friederichs, mais la revue militaire n’a lieu que le lendemain matin. « Vers neuf heures, musique en tête et drapeau déployé, troué, déchiqueté, ses couleurs ternies, décoré de la fourragère, c’est une glorieuse épave des rudes batailles auxquelles il a pris part – le régiment est arrivé par le faubourg de France. Une foule nombreuse couvrait les trottoirs, la musique du 42 e massée sur la place Corbis l’a accueilli du meilleur morceau guerrier de son répertoire, des détachements du même régiment formant la haie le long de l’avenue Carnot ont présenté les armes. Et toujours marchant, le lieutenant et de nombreux officiers portant de grosses gerbes de fleurs, les fusils des soldats ayant piqué à la baïonnette des petits bouquets, le régiment est passé sous l’arc de triomphe puis est allé se ranger tout autour de la place de la République pendant que la musique rangée devant le monument des Trois Sièges se faisait entendre sans interruption. Le Colonel et son état-major à cheval dans le fond de la place ont alors, le défilé terminé, été salués par M. Houbre, 1er adjoint. Puis le Colonel ayant répondu, le Régiment s’est mis en branle pour, par l’avenue Carnot, se diriger vers le faubourg des Vosges en passant par les rues de Mulhouse et Voltaire. Arrivé sur la place du faubourg il s’est arrêté un instant pour revenir ensuite et rejoindre son casernement par la rue de la Gendarmerie. » Un vin d’honneur est ensuite offert par la municipalité aux officiers des deux régiments dans le grand salon de l’hôtel de ville, ce qui donna lieu de nouveau à une série de discours intégralement reproduits dans la presse de l’époque. Un immense tombeau vide Le 14 juillet est prévu à Paris un immense défilé de la victoire, Louis Herbelin se réjouit de la participation de Belfortains  : « On annonce que les régiments de Belfort participeront à Paris, le 14 juillet, aux fêtes de la Victoire, sous les ordres du commandant du 7 e corps. Il y aura les drapeaux de l’active, de la réserve et de la territoriale escortés des médaillés militaires et des titulaires de citations. » C’est le 11 au soir que les drapeaux du 35e, 42 e 235e, 242 e R.I ainsi que ceux des 49 e et 50 e Territoriaux prennent le train pour Paris. Le 13 au soir une cérémonie aux morts a eu lieu en haut des Champs-Élysées, un immense cénotaphe avait été dressé sous la voûte de l’Arc de triomphe. Les Parisiens et les nombreux Français venus assister à ces fêtes se sont recueillis devant ce tombeau vide, symbole de tous les Morts pour la France. Le lendemain, pour la première fois, c’est donc les Champs-Élysées qui accueillent le défilé du 14 juillet. Le cénotaphe a été déplacé pour que le long cortège des mutilés, des généraux, des Mars/Avril 2019 — N°181 Vivre le Territoire Fêtes de la Victoire à Belfort, le cénotaphe. « de l’Arc de triomphe. » troupes françaises et étrangères puisse défiler en passant sous l’arche triomphale voulue par Napoléon. À Belfort, les cérémonies ont commencé, comme avant-guerre, la veille au soir par des illuminations particulièrement réussies du château et du Lion. La revue du 14 n’a pas eu lieu comme habituellement sur le Champ de Mars car le vaste terrain est encore encombré de véhicules militaires et de matériel divers. La revue s’est donc déroulée en ville, boulevard Carnot et place de la République. Ce fut aussi l’occasion de remettre à de braves soldats et officiers méritants des Croix de guerre et des Légions d’honneur. Un immense cénotaphe avait été dressé sous la voûte Des reconstitutions historiques La Ville de Belfort souhaite organiser elle aussi des fêtes pour célébrer la Victoire et la Réunification du Haut-Rhin. La date choisie est celle du 15 août 1919. Placées sous le patronage du Haut-Commissaire de la République en Alsace-Lorraine, Alexandre Millerand, les festivités commencent le 14 août au soir par une retraite aux flambeaux des musiques des régiments. Une veil- » MÉMOIRE Le cénotaphe à Paris le 13 juillet 1919. LES ÉPHÉMÉRIDES BELFORTAINES DE LOUIS HERBELINS Louis Herbelin a rédigé du 31 juillet 1914 au 13 juillet 1919 un journal, rapportant les grands et petits événements militaires et civils dans le département du Territoire de Belfort, notant la météorologie et le prix des denrées. Son journal est conservé aux Archives départementales du Territoire de Belfort sous la cote 5 J Ms 22. 25



Autres parutions de ce magazine  voir tous les numéros


Liens vers cette page
Couverture seule :


Couverture avec texte parution au-dessus :


Couverture avec texte parution en dessous :