[25] Vu du Doubs n°256 mar/avr/mai 2020
[25] Vu du Doubs n°256 mar/avr/mai 2020
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°256 de mar/avr/mai 2020

  • Périodicité : mensuel

  • Editeur : Conseil Général du Doubs

  • Format : (289 x 350) mm

  • Nombre de pages : 12

  • Taille du fichier PDF : 14,3 Mo

  • Dans ce numéro : le département en actions pour des routes sécurisées et durables.

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

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Photo : Mathieu Liniger - Département du Doubs 8 Mars / Avril / Mai 2020 DOSSIER Routes Face aux risques naturels, vigilance Chutes de pierres, glissements de terrain, cavités karstiques… les agents du Département du Doubs travaillent tout au long de l’année pour surveiller et anticiper ces aléas naturels dus aux spécificités géologiques du territoire. Pour consolider la RD105, à Abbans-Dessous, suite à un glissement de terrain, les travaux ont consisté en 2019 à l'installation de 52 pieux à huit mètres de profondeur. Contexte : La RD48, qui relie ces deux communes, est un axe local essentiel. Pour permettre de maintenir la circulation et pour assurer un bon écoulement du Doubs en période de crue, des travaux importants ont été programmés sur cette route. Déjà effectués à l’automne 2019 : Réalisation des fondations profondes (24 pieux de 24 à 30 mètres). Travaux en 2020 : Dès la conception des ouvrages, les choix techniques ont été faits pour permettre de maintenir le plus possible la circulation de la RD48. Les tabliers ont ainsi été conçus pour pouvoir être réalisés par demi-chaussée et le chantier organisé pour maintenir la circulation sur l’autre demi-chaussée. Les ouvrages d’art sont effectués deux par deux. De début avril à fin juillet, les travaux des deux premiers se feront le plus souvent en circulation alternée. La route sera cependant coupée pendant deux semaines fin juillet pour réaliser l'étanchéité et la couche de roulement. Puis pour les deux derniers ouvrages, une circulation alternée sera mise en place début août jusqu’à fin octobre, avec également une coupure de la route de deux semaines fin octobre. Quand les routes seront coupées, une déviation sera mise en place pour limiter les incidences pour les usagers de cette route. Après le chantier : À côté de la RD 48, une voie modes doux sera créée par les collectivités locales (communauté de communes du Val de Morteau et les communes de Morteau et de Montlebon). Une surlargeur des quatre ouvrages, financée par ces collectivités, a ainsi été intégrée au projet pour permettre le passage de cette future voie modes doux. Coût des ouvrages : 2,6 millions d’euros. De l’installation d’une paroi ancrée à plusieurs mètres de profondeur pour soutenir une route à l’entretien des petits filets collés contre les falaises... en 2019, quatorze chantiers ont été réalisés aux abords des routes pour parer aux risques naturels (détails sur la carte ci-contre). Mathieu Liniger, géologue de formation et chef de service adjoint du Service central d’ingénierie routière au Département, précise : « Dans les sols du Doubs, nous constatons le plus souvent deux types de couches géologiques, soit de la marne, sensible aux infiltrations d’eau et aux glissements de terrains, soit un sol calcaire, qui peut notamment entrainer des chutes de pierres. La majorité des risques présents sur le territoire sont répertoriés et les sites sont régulièrement vérifiés par les agents des routes. » Anticipation Les travaux pour parer aux risques naturels sont, le plus souvent, anticipés bien en amont et les solutions ont été discutées et travaillées en collaboration avec les collectivités locales. « Entre le moment où un point sensible est constaté et le début du chantier, il peut y avoir de nombreux mois, voire quelques années. Ce type de travaux Trois chantiers prévus en 2020 pour améliorer la sécurité des habitants du Doubs 1 - à Montlebon et Morteau Pour une route plus sûre tout au long de l’année 2 - à Montbéliard Pour une traversée de la ville en toute sécurité Contexte : Le pont du Ludwigsburg, situé sur la RD663, est l’accès principal à la commune depuis l’autoroute A36. Il supporte chaque jour 35 000 véhicules, dont 1600 poids-lourds. Des travaux de réhabilitation (étanchéité globale, trottoirs, garde-corps, chaussées à refaire) sont devenus essentiels pour son utilisation. En deux temps : Cinq mois en 2020 et deux mois en 2021. Travaux en 2020 : Le chantier va démarrer en juin jusqu’à fin octobre. Un sens de circulation sera maintenu, pour sortir de la ville. L’exploitation de la route pendant le chantier et les déviations mises en place font l’objet d’une concertation fine avec les communes impactées. Coût : 1,2 million d’euros sur les deux ans. 3 - à THoRAISE Pour plus de sécurité face aux risques naturels Contexte : Entre Thoraise et les papeteries de Boussières, le long du Doubs, la RD107E et ses 1000 véhicules par jour ainsi que la véloroute (partagée), très empruntée par les cyclistes, sont exposées à des éboulements naturels de pierre en provenance du talus routier, du versant ou de la falaise située en amont, haute de 10 mètres et sur une centaine de mètres. Travaux durant l’été 2020 : Ils consisteront principalement à la réalisation de purges en talus et en falaise, et l’élimination ou le clouage de blocs rocheux instables. Ils seront réalisés par une entreprise spécialisée et nécessiteront une semaine de coupure de la route départementale puis deux semaines en circulation alternée. En parallèle, les agents du Département interviendront avec la pose d’environ 100 mètres de barrières piège-cailloux en bois, une technique innovante qu’ils ont eux-mêmes conçue. Coût : 60 000 euros. à engager est conséquent, aussi bien par son coût que par les incidences sur les usagers des routes. C’est pourquoi nous recherchons toujours une solution durable. Bien entendu, si un événement arrive brusquement et que la sécurité est engagée, nous mettons en place une solution provisoire ou, si nécessaire, nous fermons la route », explique Mathieu Liniger. Des solutions pérennes Les procédés utilisés lors de ces chantiers, effectués par des entreprises spécialisées, sont impressionnants : des clous forés horizontalement dans la roche sur plusieurs mètres de longueur pour atteindre un endroit stable, des pieux enfoncés profondément dans le sol pour atteindre des couches plus dures. Les moyens mis en œuvre sont considérables et assurent la sécurité des usagers sur le long terme. À Cour-Saint-Maurice par exemple (voir carte) le procédé utilisé en 2019 a été dimensionné pour soutenir la RD464 pendant les 100 prochaines années. Cependant, sur certains sites, malgré les précautions prises, il est parfois impossible d'anticiper tous les aléas naturels. Sécurité routière : les pompiers en première ligne Ils sont souvent les premiers à intervenir en cas d’accident, le premier contact avec les personnes concernées. Les sapeurs-pompiers du Service départemental d’incendie et de secours du Doubs (SDIS) jouent un rôle essentiel dans la politique du Département en faveur de la sécurité routière. Les affiches que le grand public découvre sur tout le territoire en mars et en avril ont pour objectif de valoriser leur travail tout en incitant les usagers des routes à la prudence.
DOSSIER Routes Mars / Avril / Mai 2020 et entretien pour assurer la sécurité de tous 14 chantiers réalisés en 2019 PONT-LES-MOULINS Pour entretenir les barrières protégeant la RD50 des chutes de pierres sur 700 mètres. Vider et réparer les barrières des pierres et des arbres qu’elles contenaient. ABBANS-DESSOUS Pour consolider la RD105 suite à un glissement de terrain apparu il y a plusieurs années. Installation d’une paroi berlinoise sur 130 mètres de long : nécessité d’installer 52 gros pieux à huit mètres de profondeur pour s’ancrer dans un sol plus compact. Avant Pendant Après SCEY-MAISIÈRES Pour prévenir les chutes de pierres au-dessus de la RD9. Installation d’un grillage résistant sur la falaise. Avant Pendant Après SAINT-VIT BESANÇON BAUME-LES-DAMES ORNANS VALDAHON PONTARLIER FRASNE COUR-SAINT-MAURICE Pour consolider la RD464 suite à un glissement de terrain, après les fortes précipitations de janvier 2018. Création d’un mur pour soutenir la route sur 100 mètres de long, avec la technique des parois clouées : des clous de quatre à sept mètres de profondeur pour atteindre la roche calcaire. BAVANS MONTBÉLIARD VALENTIGNEY MORTEAU BETHONCOURT AUDINCOURT MAÎCHE APPENANS VAUFREY GUILLON-LES-BAINS FESSEVILLERS BESANÇON BESANÇON LORAY SCEY-MAISIÈRES VILLERS-LE-LAC GRAND’COMBE-CHATELEU Protection contre les chutes de pierres Stabilisation d’un glissement de terrain témoignage Exemple à Goumois - entretien au-dessus de la RD437B Le 15 mars 1986, les circulations d’eau à travers les calcaires karstiques du relief ont provoqué une déstabilisation du terrain sur une pente de plus de 40 degrés. Une véritable avalanche de blocs et de terre argileuse a soudainement recouvert la route située en contrebas : 100 000 m 3 , soit l’équivalent de la capacité de 4000 semi-remorques. La terre ne cessa de glisser qu’à la fin de l’année 1986. Rencontre avec Nicolas Duquet, assistant technique à l’Espace de gestion routière (EGR) de Maîche, dont une des missions est la surveillance et l’entretien de ce secteur. Quelle fut la solution adoptée à ce moment-là ? Les travaux pour sécuriser les lieux ont consisté à purger la falaise puis à creuser une très large et très profonde fosse ainsi qu’un merlon (une digue) haut de quatre mètres et surmonté de filets anti sous-marin (appelés ainsi parce qu’utilisés dans les ports pendant la 2 e guerre mondiale). Ainsi, quand les pierres chutent, elles Photo : Jack Varlet s’arrêtent le plus souvent dans cette fosse. Parfois, certaines arrivent à passer par-dessus ; dans ce cas, elles sont arrêtées par les filets. » Comment est assurée la sécurité de cette route depuis ? Cette installation de 1988 permet une sécurité optimale pour les usagers de cette route. La fosse a été vidée deux fois depuis son installation par une entreprise spécialisée et nous venons régulièrement pour constater son remplissage et pour vérifier l’état des câbles, des freins et des filets. Les usagers peuvent rouler tranquilles ! 9



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