Senior ARTHROSE Plus question d'avoir mal ! L’arthrose est la maladie articulaire la plus courante qui ne touche pas que les seniors. On estime à 4,6 millions de personnes en France qui en souffrent, un nombre en augmentation régulière du fait de l’allongement de la durée de vie et de certains facteurs de risque dont les plus répandus sont l’obésité et la sédentarité. Un point s’impose avec notre expert ostéopathe, Jean-Pierre Marguaritte. Cette dégradation de la surface articulaire est progressive. Prise à temps, son évolution peut être enrayée et ne jamais être douloureuse. C’est toute la difficulté, car on ne consulte le médecin que lorsque la douleur apparaît au moment où le niveau de dégradation de l’articulation est avancé alors qu’il conviendrait d’avoir une approche beaucoup plus globale pour identifier tous les facteurs ayant favorisé l’installation de l’arthrose. Le mécanisme articulaire Définissons tout d’abord simplement l’arthrose et son mécanisme d’installation et essayons de comprendre pourquoi elle se situe de façon privilégiée au niveau des articulations qui supportent des charges. Une articulation assure la mobilité entre deux os. Elle est formée de plusieurs éléments anatomiques grâce auxquels le mouvement peut être exécuté : le cartilage, les ligaments et les muscles. Le cartilage est la surface articulaire de frottement qui couvre les extrémités des deux os, les ligaments maintiennent face à face les surfaces articulaires et les muscles fixés sur les os par des tendons, mobilisent les articulations lors de leur contraction. Le rôle principal du cartilage est la répartition et la transmission des contraintes en compression sous l’effet de la charge. Il intervient également dans l’absorption des chocs. 26 - Santé 3 e âge L’hydratation en cause Contrairement à l’os, le cartilage des articulations n’est pas vascularisé ni innervé. Cette absence de vaisseaux explique sa difficulté à se réparer spontanément à l’âge adulte. Sa dégradation est la conséquence d’une moins bonne rétention des molécules d’eau. Comme une éponge, la fonction du cartilage dépend de la quantité d’eau retenue. Le maintien de la pression chasse l’eau et conduit naturellement à un assèchement et à la perte d’élasticité et de résistance du car- tilage. De même qu’une éponge humidifiée absorbe les salissures, le cartilage bien hydraté résiste mieux aux attaques extérieures. La pompe articulaire Le cartilage baigne dans un liquide maintenu autour de l’articulation, le liquide synovial (« la nourriture » des cellules du cartilage se trouve dans la synovie). Ce sont les mouvements d’eau entre le cartilage et la cavité synoviale, provoqués par des pressions cycliques, qui apportent les nutriments aux cartilages très minéra- lisés. Ces pressions décompressions déclenchées lors d’une activité dynamique, créent une forme de pompage qui favorise les échanges et la nutrition du cartilage. |