Addiction Femmes, alcool & grossesse Ce que l’on nomme alcoolisme fœtal est à l’origine de retards mentaux congénitaux ainsi que d’un bon tiers des naissances prématurées. 10cl sont l’équivalent de 25cl de bière ou de 3cl de whisky ou de Ricard. Sinon quoi ? Au-delà, les complications évoquées sont connues mais mieux vaut les répéter car dans notre belle contrée française, nous avons tendance à minimiser les effets de l’alcool : atteintes au foie et au pancréas qui sont les principaux organes qui travaillent à l’assimilation de l’alcool, risque d’hypertension, donc cardiovasculaires, risque de cancer du sein, dépression, dommages au cerveau. Les raisons avancées chez la femme Contrairement aux hommes, ce n’est pas le contexte social qui est le premier facteur responsable de l’alcoolisme chez les femmes. Au contraire, la solitude, l’anxiété, l’angoisse, une forme de dépression sont les causes les plus citées. Ce sont les femmes qui avancent ellesmêmes des explications d’ordre psychologique ou affectif pour expliquer leur dépendance. Il s’agit en priorité de femmes qui ont plus de 35 ans, qui ressentent un grand vide dans leur vie. Ce sont des raisons qui font que la dépendance s’installe rapidement et pour longtemps. A noter aussi que globalement, on a plus de risque de devenir alcoolique lorsque 42 - Santé 3 e âge l’on souffre d’une dépression de type maniaco-dépressif, de schizophrénie ou lorsque l’on a déjà développé une autre dépendance à la drogue, au tabac ou à certains médicaments. Il est à noter d’ailleurs que les cocktails mélangeant plusieurs « drogues » sont assez courants. Alcool et cigarettes vont souvent ensemble surtout en société. Alcool et cannabis sont courants dans les boîtes de nuit. Il ne faut pas nier que l’alcool permet de chasser l’angoisse, l’anxiété comme une fuite qui ne fait que retarder les problèmes en les aggravant. Le grand problème de l’alcoolisme féminin avant que la prise de conscience ne soit faite est qu’il est souvent discret et caché. L’alcool tient alors de somnifère dans les cas les plus graves. En même temps, l’alcool, mais surtout le vin sont aussi une histoire dans laquelle on peut se perdre en gardant une certaine prétendue dignité. Car les qualités gustatives existent véritablement et constituent effectivement un vrai plaisir des sens. Consommer avec modération comme on dit conduit effectivement à une certaine libération qui reste raisonnable. Inutile de boire plus que de raison pour parvenir à ce résultat. De l’alcool festif à l’ivresse festive Chez les femmes, y compris les plus jeunes dès l’adolescence, le danger c’est « l’alcoolisme festif ». On commence à boire un verre de vin, puis deux, lors THINKSTOCK de fêtes, puis progressivement, on commence à le faire chez soi en rentrant du travail ou des cours. Comme l’explique très bien le Professeur Michel Lejoyeux du service de psychiatrie et d'addictologie de l'hôpital Bichat à Paris, « Chez les jeunes, l'alcool n'est plus seulement vécu comme un moyen de se désinhiber : on est passé de l'alcool festif à l'ivresse festive. La consommation alimentaire (le vin servi au moment des repas) disparaît au profit d'une consommation addictive et toxique qui explose ». Chez les femmes adultes, l’alcool est souvent utilisé pour décompresser en fin de journée. Mais le vrai danger, c’est que la consommation devienne régulière puis pathologique. Il y a trois critères simples qui permettent de détecter une alcoolisation pathologique : la perte de contrôle (je veux prendre un verre mais j'en bois trois), la fixité des habitudes de consommation (impossible de passer une soirée sans alcool) et l'existence de dommages physiques et psychiques. N’oublions pas que l’alcool, en plus de tous ses ravages sur notre santé, fait grossir, agit sur les radicaux libres, et donc sur notre teint. En bref, si l’on examine véritablement toutes les conséquences, il est clair que notre consommation doit rester exceptionnelle et modérée. n E.A. Pour en savoir plus www.alcoholics-anonymous.org Les Alcooliques Anonymes sont une association d’hommes et de femmes qui partagent entre eux leur expérience, leur force et leur espoir dans le but de résoudre leur problème commun et d’aider d’autres alcooliques à se rétablir. Le désir d’arrêter de boire est la seule condition pour devenir membre des AA. Novembre-Décembre 2014 - Janvier 2015 - 57 |