Etre humain l’adopte n’est plus maître de la situation, le fil de la discussion lui échappe. La personne montre alors son immaturité et les signes d’une attitude défensive, comme si elle était en train de monter la garde. De même, le croisement des jambes l’une sur l’autre, avec une main glissée entre les cuisses est quant à lui le signe d’une instabilité ou d’une impossibilité de contrôler la situation. La peur se manifeste dans la position assise par les jambes repliées contre le tronc. Cette position dite de la « relique » qui reprend en fait la position fœtale est synonyme d’inquiétude, de crainte de ne pas plaire. Des pieds très bavards. Les pieds et les jambes représentent une partie du corps humain des plus sincères. Lors d’un moment de pression intense, il arrive que vous vous dandiniez, tapez du pied, sautiez d’un pied sur l’autre. « Ces gestes ne sont pas facilement contrôlables en position assise », note Jean-Pierre Veyrat. « Lors d’un entretien, le fait de croiser les jambes, ou même les bras, est un geste de protection ou de résistance. Chevilles croisées, la droite verrouille la gauche constitue par exemple un signe de rigidité et de réticence. » Ainsi, lors d’un rendez-vous, si le contact est tendu, il convient d’éviter les attitudes barrière - bras croisés, jambes croisées, doigts croisés -. Les ouvrir peut suffire à détendre l’atmosphère. Implicitement, vous envoyez alors un message d’ouverture. Jambes tendues devant vous, vous croisez les chevilles : vous voilà en pleine séance de détente. En revanche, si vous croisez vos chevilles sous votre chaise, la signification est contraire. Si c’est votre cheville droite sur votre cheville gauche, vous vous coupez de vos émotions et êtes un peu trop sur vos gardes. Si c’est votre cheville gauche sur cheville droite, vous êtes « psychoflexible », prêt à vous adapter à toutes les situations. Ça vous démange ? Lors d’une discussion, ne vous arrive-t-il jamais de vous gratter, par exemple le bras ? Une situation de malaise peut également se manifester par des grattements. Souvent c’est un signe d’impatience ou d’exaspération, une envie de passer à autre chose. Il peut s’agir d’un geste compulsif signifiant que la personne garde quelque chose au fond d’elle-même. Si l’on vous pose une question, se gratter peut également être interprété comme un signe de réflexion. Autre exemple, le coude en appui, vous vous frottez les yeux avec le dos de l’index. Vous avouez par ce geste que malgré tout ce qu’on pourra vous dire, vous restez un brin dubitatif. Un masque identitaire. Les yeux ont eux aussi leur importance. La fuite latérale du regard vers la gauche annoncerait un sentiment d’antipathie et de contrariété. Quand le regard est pointé vers le bas, en direction des pieds, c’est l’expression d’une forme de dépression. Dans tous les cas, si le regard d’un individu est plongé vers le sol, cette position peut signaler que le climat mental est perturbé par des pensées ou des sentiments contradictoires. Baisser les yeux revient à adopter une position de soumission. Les pupilles dilatées traduisent l’enthousiasme, l’excitation. Ce qui vaut approbation dans tous les cas de figure. Plus largement, le visage est souvent considéré comme un miroir des émotions. Joie, peine, souffrance… Il est parfois difficile d’y masquer ses sentiments car ils se reflètent dans nos expressions. Certains prétendent que ce sont les tra- > Apprenez à décrypter votre interlocuteur < LE GÊNÉ. Il n’y a pas que le rouge aux joues qui trahit la gêne. Lorsque votre interlocuteur n’est pas à l’aise, il tend à se racler la gorge plus souvent, en évitant de vous regarder ; son rire est nerveux et saccadé. Bien calé sur la chaise, il tapote la table du doigt, joue avec un crayon ou tripote ses vêtements. Par contre, s’il est à l’aise, il se penche légèrement vers l’avant ou pose ses mains sur ses cuisses ; s’assoit sur le bord de la chaise et hoche régulièrement la tête, en signe d’approbation ; joue avec une mèche de cheveux. Enfin, un regard franc et des expressions faciales vivantes démontrent son intérêt. LE CONFIANT. Debout, il adopte une position droite, face à vous, souvent avec les mains derrière le dos ; il a la tête haute. S’il est assis, il prend une position aux trois quarts par rapport à vous jambes étirées, tout en étant légèrement penché vers l’arrière. S’il joint ses mains derrière la tête, vous pouvez lui faire confiance. De la même façon, il est facile de reconnaître une personne sur la défensive. Elle 18 Question-pratique ? a tendance à fuir votre regard, son corps est rigide, ses mains serrées ou ses bras croisés. En position assise ses pieds ou ses chevilles sont croisés ; elle baisse fréquemment la tête et hausse parfois légèrement le ton. L’INDIFFÉRENT. Son regard est fixe et vague, sans véritable expression, et ses yeux ne clignent pas beaucoup. Souvent, la personne appuie son menton dans la paume de sa main ; elle tapote des doigts, ou donne des petits coups de pied, comme pour chasser l’ennui ; elle croise les jambes et vous avez des difficultés à capter son attention. L’AGRESSIF. Pour voir si une personne est agressive, il suffit de la regarder. Elle plisse les sourcils et soutient votre regard, alors que ses pupilles sont contractées ; ses bras sont allongés ; s’il y a un objet à proximité, elle le saisit et envahit votre espace personnel ; elle pointe parfois son index ou pose ses mains sur ses hanches. ■ D.R. |