Question pratique ière téléréalité de l’espace permanence en recherche de nouveaux formats pour pages de pub. Nous avons connu la téléréalité à la ferme, dans une île déserte, voilà qu’un des plus grands opérateurs encore plus « original », la téléréalité de l’espace. D.R. Le saviez-vous ? maintenant pleine d’assurance pour rendre ce rêve réel, grâce au génie de construction de la société Xcor Aeospace. Plus de 100 milliards d’humains ont marché sur Terre, juste une poignée s’est retrouvée dans l’espace. Notre format de télévision est sincèrement hors de ce monde. » Opération publicitaire pour faire décoller le marché de l’expédition spatiale Le finaliste pourra alors voyager immédiatement en qualité de copilote d’un vol à bord d’une navette Lynx Mark II. Particularité, le Lynx n’a à son bord que deux personnes. Attention aux défaillances physiques du pilote. Le vol ne devrait durer que deux heures mais conduira l’heureux vainqueur à tutoyer les sommets à plus de 100 kilomètres d’altitude avant de retrouver paisiblement le plancher des vaches. Il sera dirigé par un ancien pilote de la NASA ayant participé à de nombreuses missions spatiales. Le nom de celui-ci est tenu, pour l’instant, secret par la production, qui promet une « surprise ». Un certain nombre de commentateurs ont Étonnant -49 - Janvier/Février 2014 D.R. La dernière version de la navette Lynx Mark II permet d’effectuer un vol suborbital, c’est-à-dire d’atteindre l’altitude de 100 kilomètres, la « ligne de Karman ». Le nom de cette « ligne » vient de celui du physicien hongro-américain Théodore Von Karman, qui calcula l’altitude à partir de laquelle l’atmosphère devient trop ténue pour permettre à un avion de voler. Ainsi, pour que celui-ci puisse « tenir » dans les airs, il faut que l’atmosphère remplisse certaines conditions de densité. En effet la « portance » d’un avion, sa capacité de « tenir dans les airs », est fonction de la vitesse de l’aéronef mais aussi de la densité de l’air. Moins l’air est dense, plus l’avion doit voler vite. La vitesse qui permet d’accéder aux couches les plus hautes de l’atmosphère doit être d’environ 25 000 km/heure. La hauteur mesurée par la « ligne de Karmann » est en grande partie arbitraire, ne serait-ce que parce qu’elle n’est pas constante. Le concept de la ligne Karman est de marquer l’altitude où la vitesse de vol exigée égalerait la vitesse orbitale. n remis en cause la sécurité du vol final. Il serait en effet fâcheux que l’expédition tant vantée se termine dans une formidable explosion. Xcor Aerospace et Sony Pictures Televisions ont nié tout danger. Cependant, jusqu’à présent, les vols spatiaux organisés par des firmes privées sont trop peu nombreux pour ne pas imaginer que l’évidence du risque lié à toute expédition spatiale est posée dans cette situation. La société de production américaine a déjà vendu Milky Way Mission à une chaîne néerlandaise qui compte diffuser huit épisodes d’une heure. Sony Pictures Televisions espère vendre son format dans le monde entier dans le cadre du marché international des contenus audiovisuels (Mipcom). L’entreprise a confirmé que sa téléréalité « hors du commun » a suscité beaucoup d’attention à Cannes et que de nombreux pays s’y intéressaient. « Le format pourra être adapté selon les envies », préciset-elle. « Si par exemple TF1 ou M6 ont envie d’envoyer dix anonymes dans l’espace, au lieu d’envoyer des célébrités, ce sera tout à fait possible ». Cette nouvelle téléréalité devrait arriver assez rapidement sur nos postes. On peut cependant être perplexe devant l’utilité d’une opération qui s’apparente plus à une opération publicitaire pour faire décoller le marché de l’expédition spatiale pour amateurs fortunés qu’à une véritable occasion de s’amuser, objectif avoué de cette nouvelle émission. Nous verrons bien ce qu’il en sera quand celle-ci arrivera sur nos antennes. Soit sous sa vision originale, soit adaptée à nos goûts puisqu’il est question qu’une « petite chaîne qui monte » ajuste ce spectacle. n Question-pratique ? 81