Question Pratique n°47 avr/mai/jun 2014
Question Pratique n°47 avr/mai/jun 2014
  • Prix facial : 5,90 €

  • Parution : n°47 de avr/mai/jun 2014

  • Périodicité : trimestriel

  • Editeur : Lafont Presse

  • Format : (210 x 270) mm

  • Nombre de pages : 84

  • Taille du fichier PDF : 21,6 Mo

  • Dans ce numéro : pannes et services défaillants, les recours imparables.

  • Prix de vente (PDF) : 1 €

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4-030_ÉTONNANT_MAG_1_Mise Nature en page 1 04/03/14 09:56 Page3 n a t u r e toujours nécessaire pour stocker un liquide : des feuilles encerclant et enveloppant la base de la tige peuvent jouer ce rôle. Ce cas de figure se rencontre chez une cousine de l’ananas, Brocchinia reducta, une broméliacée terrestre poussant sur les sols acides et pauvres des savanes du Venezuela. Ses longues feuilles en gouttières, serrées les unes contre les autres, délimitent des tubes profonds dans lesquels s’accumule l’eau de pluie. La face interne de ces feuilles est tapissée d’écailles cireuses qui reflètent les rayons ultra-violets. Ces rayonnements, associés à l’odeur sucrée diffusée par la plante, attirent des insectes qui > Nepenthes Lowii est une plante grimpante qui peut atteindre 10 m de long dans la nature. Les urnes supérieures sont d'une forme très caractéristique : enflée à la base, se rétrécissant au milieu et particulièrement large au niveau du péristome. La taille des pièges dépasse parfois les 25 cm de haut pour 10 cm de large. D.R. > La forme particulière du piège en fait une plante rare et recherchée. D.R. > Une muse pour les auteurs < se retrouvent vite « coincés » entre les rosettes foliaires. Glissant sur les parois, ils tombent et se noient dans le liquide accumulé au fond du piège végétal. Des poils sécrètent ensuite des enzymes permettant la digestion des cadavres. Parmi les feuilles transformées en pièges passifs se trouve un cas à part, représenté par le genre Genlisea. Il comporte une vingtaine d’espèces, toutes carnivores, réparties sur la zone tropicale des continents africain et américain. Poussant dans des terrains pauvres en nutriments, les Genliseaont adopté la solution « pêche à la nasse » pour compenser le déficit en azote. Sous une rosette de feuilles insignifiantes, à la place de racines, se développe une chevelure de > Drosera capensis est l’une des deux plantes carnivores les plus communes (avec la dionée) car on la trouve facilement en jardinerie. D.R. limentée à la fois par des récits fantasques d’écrivains débordant d’imagination et par les travaux a rigoureux de naturalistes éminents, la fascination pour les plantes carnivores culmine dans la culture populaire dans la deuxième moitié du XIX e siècle. On frémit d’horreur au récit de ces monstres venus de pays lointains, dépeints avec emphase comme des « femmes fatales végétales », et capables, selon certains, de se nourrir non seulement d’insectes et de petits animaux, mais également d’aventuriers imprudents. Ainsi, CarlLiche, explorateur allemand n’ayant probablement jamais existé, décrit-il dans un ouvrage daté de 1881 le sacrifice d’une jeune femme offerte par une tribu malgache à un arbre cannibale. En 1887, dans son livre Sea and Land, J. W. Buel (écrivain bien réel lui) relate, avec toutefois quelques doutes, ce qui lui a été raconté sur le Ya-Te-Veo, autre terrible arbre mangeur d’hommes d’Afrique centrale… Mais après tout, pourquoi pas ? Les explorateurs rapportaient de leurs expéditions bien d’autres récits fabuleux, dont certains, comme les extraordinaires ruines des civilisations mayas ou les grands singes anthropomorphes, se sont révélés réels. Et si, au cours du XX e siècle, l’engouement pour la carnivorité végétale s’est quelque peu émoussé, il n’a jamais complètement disparu. De nombreuses œuvres de fiction populaire mettent en scène des plantes carnivores, depuis le kitchissime film La Petite boutique des horreurs, jusqu’au très gothique Harry Potter, en passant par le livre L’Histoire de Pi et jusqu’à Super Mario, le personnage de jeu vidéo le plus célèbre de la planète. n 20 Question-pratique ? Étonnant -26 - Janvier/Février 2014 > Brocchinia reducta est une espèce de plante carnivore tropicale que l’on rencontre dans quelques lieux du Venezuela. C’est en l'honneur du naturaliste italien G. Brocchi qu’en 1830 J.H. Schultes attribue ce nom à cette plante.
024-030_ÉTONNANT_MAG_1_Mise en page 1 04/03/14 09:57 Page4 Question pratique > Définir la carnivorité < > Un toupaye sur une Nepenthes Lowii. D.R. affirmer qu’une plante est carnivore n’est pas simple et plusieurs définitions de la carnivorité végétale ont été proposées. La plus couramment retenue stipule qu’une plante carnivore est capable d’attirer et de capturer des proies, de les digérer (elle-même ou par le relais d’autres organismes), d’assimiler les produits de la digestion et de tirer un bénéfice de ces nutriments. Les végétaux qui respectent tous ces critères forment le groupe reconnu des « vraies » plantes carnivores. Mais certains végétaux ne possèdent qu’une partie de ces propriétés : ils sont alors qualifiés des plantes « protocarnivores ». C’est ainsi que de nombreuses plantes sont capables, à des degrés divers, d’être carnivores. Suivant la façon dont les proies sont attrapées, on distingue deux types de carnivorité : l’active et la passive. La première, bien connue, correspond aux plantes ayant développé des pièges mobiles : outres aspirantes de l’utriculaire, mouvement rapide des feuilles à charnières de la dionée « attrapemouches » ou de l’aldrovandie, mouvement lent des feuilles collantes des grassettes se repliant sur leurs proies, ou poils tentaculaires glanduleux des droséras se recourbant vers l’animal englué. La carnivorité passive correspond aux plantes dont les pièges restent immobiles au contact d’une proie. Pour la capturer les végétaux ont principalement développé deux stratégies différentes : engluer ou noyer leur victime. n D.R. longues feuilles transformées en pièges à microfaune. Chaque feuille débute par un mince pédoncule, puis un renflement prend le relais pour ensuite se prolonger en un tube dont l’extrémité s’ouvre en deux : chaque moitié est torsadée, avec une face interne recouverte de poils incurvés vers le tube. Ces feuilles « tire-bouchons » sont immergées dans de la boue liquide ou de l’eau peu profonde, milieux de vie d’une microfaune. Le développement important de cette chevelure végétale permet aux Genlisea de piéger les animaux microscopiques qui pénètrent fortuitement entre les spires des torsades. La pilosité « anti-recul » de ces dernières ne leur laisse ensuite qu’une seule possibilité : progresser vers le tube. Celui-ci, tapissé de poils sécréteurs d’enzymes, digère les minuscules prisonniers, la fin de la digestion puis l’assimilation étant assurées ensuite par le renflement qui joue le rôle d’un estomac. La plante diversifie son régime, ajoutant la coprophagie à sa zoophagie Nepenthes lowii est une liane endémique des montagnes de Bornéo. À proximité du sol la jeune plante développe des pièges à urnes classiques pour attirer les fourmis. Mais, chez la plante adulte, les feuilles sommitales surplombent le sol de plusieurs mètres. Les urnes supérieures de la liane sont alors très différentes de celles proches du sol : largement ventrues à la base, elles se rétrécissent brusquement en un étroit goulet pour ensuite s’évaser au niveau de l’ouverture. Cette dernière est surmontée d’un clapet non-mobile, recouvert sur sa face inférieure de longs poils nectarifères. Le liquide sucré sécrété par le couvercle attire des toupayes (petits mammifères ressemblant à des écureuils) qui, pour déguster le nectar, s’installent sur le bord évasé de l’urne. Cette position confortable Étonnant -27 - Janvier/Février 2014 > Genlisea est un genre de plantes carnivores de la famille des Lentibulariaceae. Elles sont terrestres ou semi-aquatiques, vivaces ou annuelles selon les espèces, spécialisées dans la capture de protozoaires. Les pièges sont constitués de longs filaments creux et torsadés en forme de tire-bouchon dans lesquels sont aspirés les minuscules organismes souterrains ou aquatiques. D.R. les incite à se soulager et donc, tout en mangeant, à rejeter des crottes qui tombent à l’intérieur de l’outre foliaire, qui fait office de toilettes ! Ce comportement, qui pourrait paraître irrespectueux, est en fait une aubaine pour la plante car ces excréments sont riches en azote. En profitant de cette nouvelle source d’azote, la plante diversifie son régime, ajoutant la coprophagie à sa zoophagie. La relation prédateur-proie est ici transformée en une relation de mutualisme, chacun tirant un bénéfice de la présence de l’autre. n Question-pratique ? 21



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