Question Pratique n°47 avr/mai/jun 2014
Question Pratique n°47 avr/mai/jun 2014
  • Prix facial : 5,90 €

  • Parution : n°47 de avr/mai/jun 2014

  • Périodicité : trimestriel

  • Editeur : Lafont Presse

  • Format : (210 x 270) mm

  • Nombre de pages : 84

  • Taille du fichier PDF : 21,6 Mo

  • Dans ce numéro : pannes et services défaillants, les recours imparables.

  • Prix de vente (PDF) : 1 €

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024-030_ÉTONNANT_MAG_1_Mise en page 1 04/03/14 09:56 Page1 Nature n a t u r e 02 Quand les plantes mangent les animaux Les plantes carnivores sont-elles une exception du monde végétal ? Des curiosités réservées aux régions exotiques ? apparemment non. Il semblerait même qu’elles soient présentes dans notre environnement quotidien… et jusque dans nos assiettes. Zoom sur ces voraces végétaux qui pourraient bien réserver quelques surprises. > La Dionée attrape-mouche (Dionaea muscipula) est une plante carnivore, sans doute la plus connue et la plus emblématique. La fascination pour les plantes carnivores est ancienne. Déjà, en 1768 à Londres, la présentation au public du premier spécimen vivant de Dionaea muscipula, qualifié par Linné lui-même de « miracle de la nature », avait fait sensation. Cette plante carnivore originaire du sud-est des États-Unis doit son nom scientifique à la déesse grecque Dioné, mère d’Aphrodite. Une vision particulière de la féminité qui restera collée aux plantes carnivores. En témoigne le sobriquet choisi par le botaniste américain John Bartram, le premier à faire parvenir en Grande-Bretagne un spécimen vivant de Dioné : pour lui, D. muscipula est tipitiwitchet, D.R. > Les poils sensibles sont responsables de la fermeture. De plus, deux stimulations du piège sont nécessaires pour que celui-ci se referme, ces dernières devant être effectuées dans un intervalle de temps de 20 secondes. Ce déclenchement en deux temps évite au piège des fermetures inutiles, provoquées par exemple par le contact de poussières, de débris végétaux ou surtout de gouttes d'eau.. 18 Question-pratique ? Étonnant magazine -24 - Janvier/Février 2014 D.R. nom trivial désignant le sexe de la femme. Depuis, l’idée de l’existence d’une carnivorité végétale est entrée dans les mœurs. Les feuilles mâchoires de la dionée attrapemouches ou les urnes pièges des népenthès peuvent être observées chez la plupart des pépiniéristes. Mais les plantes carnivores sont considérées comme des cas particuliers, le végétal étant traditionnellement « fait pour être mangé ». Pourtant des études récentes tendent à montrer que la carnivorité végétale n’est pas un phénomène marginal et qu’elle se rencontre chez de nombreuses plantes à fleurs. La carnivorité végétale revêt plusieurs formes. Ainsi, la liane Triphyophyllum peltatum, l’une des trois espèces de la petite famille africaine des Dioncophyllacées appartient au cercle relativement fermé des plantes insectivores à pièges collants. Il s’agit ici d’une carnivorité transitoire car elle n’apparaît qu’au moment où les besoins de la plante en potassium augmentent, c’est-à-dire juste avant la floraison, lorsque les sols des forêts tropicales d’Afrique de l’Ouest où elle pousse en sont pauvres. Pour assouvir son appétit, la plante développe de nouvelles feuilles, différentes des anciennes car réduites à leur nervure centrale recouverte de poils glanduleux. Elle devient ainsi capable d’attraper des insectes, sources de protéines et de sels minéraux. Déclarer carnivore une Rosacée (famille comportant de nombreuses espèces cultivées pour leurs fruits : fraise, cerise, pêche, pomme, prune…) peut surprendre.
4-030_ÉTONNANT_MAG_1_Mise en page 1 04/03/14 09:56 Page2 D.R. > Les insectes sont attirés par une odeur qui se dégage au niveau du piège, sans doute plus précisément au niveau des glandes nectarifères du pourtour. Le piège se referme grâce à des poils sensitifs qui se plient facilement dès qu’il y a deux contacts en un temps limité et déclenchent alors un signal. D.R. >Anatomie du piège. Pourtant, des travaux réalisés par l’américain George Spomer en 1999 ont démontré que trois espèces sont capables d’attraper des insectes à l’aide des poils glanduleux dont elles sont recouvertes, de les digérer et d’absorber les nutriments obtenus. De la même façon, ce chercheur a prouvé qu’un géranium, Geranium viscosissimum, est une plante potentiellement carnivore. D’autres plantes « protocarnivores » ont développé des systèmes plus complexes pour mettre à profit les nutriments que représentent les insectes. Ainsi, seules deux espèces de la famille sud-africaine des Roridulacées - la roridule dentée et la roridule gorgone - possèdent des feuilles dont les D.R. poils visqueux sont incapables de digérer les insectes qu’ils retiennent. La consommation proprement dite de ces derniers est réalisée par des punaises vivant en commensales sur les feuilles. Ultime mécanisme remarquable, les roridules tirent bénéfice de cette association en assimilant les déjections azotées rejetées par les punaises qui ont consommé les proies engluées ! Des poils sécrètent ensuite des enzymes permettant la digestion des cadavres Étonnant magazine -25 - Janvier/Février 2014 D.R. Qui pourrait imaginer que de simples pommes de terre puissent être carnivores ? C’est pourtant ce qu’a encore démontré George Spomer. Nos frites ont donc un arrière-goût carné et les végétaliens n’ont plus qu’à supprimer les pommes de terre de leur menu ! Ces plantes ont elles aussi des poils collants piégeant des insectes, qui finissent par mourir de faim ou d’épuisement, leurs corps fertilisant la terre à proximité des racines de la plante. On est loin de la plante dévoreuse du film La petite boutique des horreurs, mais les pommes de terre ont tout de même provoqué la mort d’animaux et en ont profité. Reste à savoir si elle est carnivore parce qu’elle a tué, ou nécrophage parce qu’elle s’est nourrie de la décomposition d’un cadavre ? Noyer sa proie est une autre stratégie développée par plusieurs familles de plantes carnivores dont les feuilles sont en forme de récipient pouvant contenir un liquide. Les proies, attirées notamment par le nectar sécrété par la « bouche » de l’urne, dérapent sur son bord glissant et se noient dans le liquide visqueux, au fond du piège. Elles sont digérées par des enzymes d’origine bactérienne ou sécrétées par la paroi de cet « estomac végétal », paroi également capable d’absorber les nutriments libérés. (suite page 26) Mais une transformation foliaire n’est pas > Geranium viscosissimum. Question-pratique ? D.R. 19



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