Question Pratique n°47 avr/mai/jun 2014
Question Pratique n°47 avr/mai/jun 2014
  • Prix facial : 5,90 €

  • Parution : n°47 de avr/mai/jun 2014

  • Périodicité : trimestriel

  • Editeur : Lafont Presse

  • Format : (210 x 270) mm

  • Nombre de pages : 84

  • Taille du fichier PDF : 21,6 Mo

  • Dans ce numéro : pannes et services défaillants, les recours imparables.

  • Prix de vente (PDF) : 1 €

Dans ce numéro...
< Pages précédentes
Pages : 10 - 11  |  Aller à la page   OK
Pages suivantes >
10 11
> Vie quotidienne L a v i e qu o t i d i en ne La cigarette électronique : pourquoi pas ? La ministre de la Santé Marisol touraine l’a déclaré en mai 2013 : « la France va interdire l’usage des cigarettes électroniques dans les lieux publics et imposer les mêmes lois que celles instaurées pour combattre la consommation du tabac ». La e-cigarette, qui a considérablement évolué depuis une décennie, constitue-t-elle une alternative sans danger à la cigarette traditionnelle ? aide-t-elle vraiment à arrêter de fumer ? dennisjacobsen - Fotolia Fonctionnement d’une cigarette électronique D.R. 10 Question-pratique ? interdiction de fumer dans les lieux publics, de vente aux mineurs et de publicité dans les médias : ces mesures qui s’appliquaient jusque-là à la cigarette traditionnelle, concerneront très prochainement la cigarette électronique. La France rejoint avec cette décision d’autres pays, parmi lesquels l’Australie, le Brésil, le Canada et l’Allemagne, où la cigarette électronique est interdite ou soumise à des restrictions. La e-cigarette a commencé à se populariser en France suite à l’interdiction de 2006 de fumer dans les lieux publics. L’alternative électronique est en train de gagner du terrain dans les lieux où il est interdit de fumer : bars, restaurants, trains, aéroports, salles d’attente et bureaux. Selon le rapport sollicité par le gouvernement, publié en mai 2013, près de 500 000 Français auraient opté pour la cigarette électronique. Cependant, il recommanderait l’interdiction de son utilisation dans les lieux publics. Plusieurs raisons sont à l’origine de cette décision. Des fonctionnaires de la santé de nombreux pays ont signalé que l’impact des cigarettes électroniques sur la santé devait être davantage étudié. L’autre inquiétude invoquée est celle de l’incitation : l’alternative électronique pourrait accroître la tentation gé- Étonnant -16 - Janvier/Février 2014 nérale, et même inciter ceux qui avaient arrêté de fumer, à reprendre la cigarette. La préoccupation porte également sur les fumeurs qui utilisent la e-cigarette en même tout en consommant la cigarette classique. La ministre de la Santé s’est appuyée sur les conclusions du pneumologue Bertrand Dautzenberg pour affirmer que l’usage de cette cigarette devait être soumis à des « restrictions nécessaires », du fait que les effets à long terme susceptibles d’être néfastes pour la santé n’étaient pas connus. Le produit, inventé en Chine en 2003 par Hon Lik, ancien pharmacien et ingénieur, est vendu dans plusieurs pays comme une solution moins nocive pour les fumeurs que les cigarettes traditionnelles, et comme un objet qui aiderait les consommateurs à mettre fin à leur addiction au tabac. Sous la forme d’une vraie cigarette ou d’un appareil qui revêt des couleurs allant du noir, à l’argent et aux couleurs fashion, se cachent une batterie électronique et une recharge avec ou sans nicotine. Un large panel d’arômes (la vanille, la menthe, la fraise, et même tabac ou rhum…) permet de rendre le produit encore plus attractif. Cependant, la vapeur aspirée avec la cigarette électronique contient la combus-
006-023 _ÉTONNANT_MAG_1_Mise en page 1 04/03/14 09:50 Page12 Question pratique Le propylène glycol tion du propylène glycol (liquide utilisé comme réfrigérant ou antigel), qui s’introduit dans les poumons. Certains vendeurs affirment que leurs liquides sont exempts de propylène glycol. Mais comment en être sûr si les directives de contrôle ne sont pas établies ? Néanmoins, tout le monde semble d’accord pour affirmer que « vapoter » est bien moins nocif que fumer. Des études ont été effectuées pour comparer les niveaux de composants organiques volatiles émis par les cigarettes électroniques et les traditionnelles. Les résultats ont confirmé que les cigarettes électroniques réduisent l’exposition du fumeur à ces dangereux produits chimiques. Nombreux sont les tabacologues qui prescrivent la cigarette électronique Les chercheurs allemands ayant réalisé la première étude ont effectué des essais comparatifs en mesurant la concentration des composants volatiles à l’aide du procédé de chromatographie de gaz et spectrométrie de masse. Les résultats ont été analysés par le D r Michael Siegel (blog : tobaccoanalysis. blogspot.com), professeur au Department of Community Health Sciences à l’université de santé publique de Boston. Selon lui, environ 20 composants organiques volatiles sont présents dans la fumée du tabac, tandis que seulement 6 ont été détectés dans la vapeur de la cigarette électronique. De plus, les concentrations de ces composants sont bien moindres dans la cigarette électronique : elles représentent entre 2,5% (pour l’acétaldéhyde) et 39,1% (pour l’acétone), de la con-centration rencontrée dans la fumée du tabac. Le chercheurs ont également analysé l’air exhalé des cigarettes électroniques et les seuls composants trouvés sont des traces faibles de nicotine et arômes, des niveaux modérés de glycérine et des niveaux D.R. Le propylène glycol ou propane-1,2-diol est un composé organique (un alcool, plus précisément un diol), incolore, insipide et inodore. Considéré comme non toxique, il est utilisé entre autre comme additif alimentaire. Dans le liquide servant à remplir la cigarette électronique, il est associé au glycérol afin de produire par condensation de la vapeur d’eau simulant la fumée du tabac. Mais son utilisation est diverse et multiple : ä humidifiant dans des produits pharmaceutiques, cosmétiques, alimentaires et dans le tabac ; ä lubrifiant intime ; ä agent de saveur dans certaines boissons ; ä solvant pour la coloration d’aliments ; ä additif alimentaire humidifiant (e1520) ; ä antigel ; ä pour fabriquer de la fumée artificielle pour l’entraînement des pompiers et dans les spectacles et discothèques ; ä dans certains désinfectants pour les mains, lotions antibactériennes et solutions salines… La liste est longue…, mais ce qui préoccupe les inquiets, ce n’est pas le produit en lui-même, mais le résultat de sa combustion. or, le propylène glycol est également objet de combustion dans la cigarette traditionnelle puisqu’il est ajouté au tabac pour l’humidifier. n Alexey Protasov - Fotolia Étonnant -17 - Janvier/Février 2014 D.R. élevés de propylène glycol, l’ingrédient principal du liquide de la cigarette électronique. Dans son blog, le D r Siegel conclut : « Le peu de produits chimiques auxquels restent exposés les utilisateurs de la cigarette électronique sont présents à des niveaux bien plus bas que ceux des cigarettes traditionnelles ». L’unique composant chimique préoccupant contenu dans la vapeur de la cigarette électronique est le formaldéhyde, dont la présence est de cinq à dix fois moins importante que la quantité présente dans la fumée du tabac des cigarettes. Siegel émet l’hypothèse que le formaldéhyde provient de la combustion du propylène glycol. « Mon sentiment est qu’à long terme, les cigarettes électroniques qui utilisent de la glycérine comme excipient, deviendront la cigarette standard » avance-t-il. « L’utilisation de la glycérine évitera probablement la production de la majeure partie des composants organiques volatiles détectés dans cette étude, et permettra d’écarter toute préoccupation concernant les risques respiratoires ». Nombreux sont les tabacologues qui prescrivent la cigarette électronique comme substitut au tabac. Le liquide utilisé doit contenir dans un premier temps de la nicotine dont la dose sera progressivement réduite jusqu’au sevrage. La cigarette électronique, contrairement aux patchs et diverses gommes à mâcher, permet de conserver le geste de fumer. Le sevrage psychologique est ainsi moins pénible. Dans le cas de l’usage de liquide contenant de la nicotine, il est bien précisé sur les notices de prendre de grandes précautions lors des manipulations de remplissage. La nicotine absorbée à haute dose, ou imprégnée dans la peau peut entraîner de graves troubles hépatiques. En France, pays de 66 millions d’habitants, le tabac tue 73 000 fumeurs par an, et 5 000 non-fumeurs (tabagisme passif). Si les recherches et la régularisation en matière de substitut pouvaient réduire le fléau, il ne resterait que les fabricants de tabac pour être mécontents ! n Question-pratique ? 11



Autres parutions de ce magazine  voir tous les numéros


Liens vers cette page
Couverture seule :


Couverture avec texte parution au-dessus :


Couverture avec texte parution en dessous :


Question Pratique numéro 47 avr/mai/jun 2014 Page 1Question Pratique numéro 47 avr/mai/jun 2014 Page 2-3Question Pratique numéro 47 avr/mai/jun 2014 Page 4-5Question Pratique numéro 47 avr/mai/jun 2014 Page 6-7Question Pratique numéro 47 avr/mai/jun 2014 Page 8-9Question Pratique numéro 47 avr/mai/jun 2014 Page 10-11Question Pratique numéro 47 avr/mai/jun 2014 Page 12-13Question Pratique numéro 47 avr/mai/jun 2014 Page 14-15Question Pratique numéro 47 avr/mai/jun 2014 Page 16-17Question Pratique numéro 47 avr/mai/jun 2014 Page 18-19Question Pratique numéro 47 avr/mai/jun 2014 Page 20-21Question Pratique numéro 47 avr/mai/jun 2014 Page 22-23Question Pratique numéro 47 avr/mai/jun 2014 Page 24-25Question Pratique numéro 47 avr/mai/jun 2014 Page 26-27Question Pratique numéro 47 avr/mai/jun 2014 Page 28-29Question Pratique numéro 47 avr/mai/jun 2014 Page 30-31Question Pratique numéro 47 avr/mai/jun 2014 Page 32-33Question Pratique numéro 47 avr/mai/jun 2014 Page 34-35Question Pratique numéro 47 avr/mai/jun 2014 Page 36-37Question Pratique numéro 47 avr/mai/jun 2014 Page 38-39Question Pratique numéro 47 avr/mai/jun 2014 Page 40-41Question Pratique numéro 47 avr/mai/jun 2014 Page 42-43Question Pratique numéro 47 avr/mai/jun 2014 Page 44-45Question Pratique numéro 47 avr/mai/jun 2014 Page 46-47Question Pratique numéro 47 avr/mai/jun 2014 Page 48-49Question Pratique numéro 47 avr/mai/jun 2014 Page 50-51Question Pratique numéro 47 avr/mai/jun 2014 Page 52-53Question Pratique numéro 47 avr/mai/jun 2014 Page 54-55Question Pratique numéro 47 avr/mai/jun 2014 Page 56-57Question Pratique numéro 47 avr/mai/jun 2014 Page 58-59Question Pratique numéro 47 avr/mai/jun 2014 Page 60-61Question Pratique numéro 47 avr/mai/jun 2014 Page 62-63Question Pratique numéro 47 avr/mai/jun 2014 Page 64-65Question Pratique numéro 47 avr/mai/jun 2014 Page 66-67Question Pratique numéro 47 avr/mai/jun 2014 Page 68-69Question Pratique numéro 47 avr/mai/jun 2014 Page 70-71Question Pratique numéro 47 avr/mai/jun 2014 Page 72-73Question Pratique numéro 47 avr/mai/jun 2014 Page 74-75Question Pratique numéro 47 avr/mai/jun 2014 Page 76-77Question Pratique numéro 47 avr/mai/jun 2014 Page 78-79Question Pratique numéro 47 avr/mai/jun 2014 Page 80-81Question Pratique numéro 47 avr/mai/jun 2014 Page 82-83Question Pratique numéro 47 avr/mai/jun 2014 Page 84