> Vie quotidienne L a v i e qu o t i d i en ne La cigarette électronique : pourquoi pas ? La ministre de la Santé Marisol touraine l’a déclaré en mai 2013 : « la France va interdire l’usage des cigarettes électroniques dans les lieux publics et imposer les mêmes lois que celles instaurées pour combattre la consommation du tabac ». La e-cigarette, qui a considérablement évolué depuis une décennie, constitue-t-elle une alternative sans danger à la cigarette traditionnelle ? aide-t-elle vraiment à arrêter de fumer ? dennisjacobsen - Fotolia Fonctionnement d’une cigarette électronique D.R. 10 Question-pratique ? interdiction de fumer dans les lieux publics, de vente aux mineurs et de publicité dans les médias : ces mesures qui s’appliquaient jusque-là à la cigarette traditionnelle, concerneront très prochainement la cigarette électronique. La France rejoint avec cette décision d’autres pays, parmi lesquels l’Australie, le Brésil, le Canada et l’Allemagne, où la cigarette électronique est interdite ou soumise à des restrictions. La e-cigarette a commencé à se populariser en France suite à l’interdiction de 2006 de fumer dans les lieux publics. L’alternative électronique est en train de gagner du terrain dans les lieux où il est interdit de fumer : bars, restaurants, trains, aéroports, salles d’attente et bureaux. Selon le rapport sollicité par le gouvernement, publié en mai 2013, près de 500 000 Français auraient opté pour la cigarette électronique. Cependant, il recommanderait l’interdiction de son utilisation dans les lieux publics. Plusieurs raisons sont à l’origine de cette décision. Des fonctionnaires de la santé de nombreux pays ont signalé que l’impact des cigarettes électroniques sur la santé devait être davantage étudié. L’autre inquiétude invoquée est celle de l’incitation : l’alternative électronique pourrait accroître la tentation gé- Étonnant -16 - Janvier/Février 2014 nérale, et même inciter ceux qui avaient arrêté de fumer, à reprendre la cigarette. La préoccupation porte également sur les fumeurs qui utilisent la e-cigarette en même tout en consommant la cigarette classique. La ministre de la Santé s’est appuyée sur les conclusions du pneumologue Bertrand Dautzenberg pour affirmer que l’usage de cette cigarette devait être soumis à des « restrictions nécessaires », du fait que les effets à long terme susceptibles d’être néfastes pour la santé n’étaient pas connus. Le produit, inventé en Chine en 2003 par Hon Lik, ancien pharmacien et ingénieur, est vendu dans plusieurs pays comme une solution moins nocive pour les fumeurs que les cigarettes traditionnelles, et comme un objet qui aiderait les consommateurs à mettre fin à leur addiction au tabac. Sous la forme d’une vraie cigarette ou d’un appareil qui revêt des couleurs allant du noir, à l’argent et aux couleurs fashion, se cachent une batterie électronique et une recharge avec ou sans nicotine. Un large panel d’arômes (la vanille, la menthe, la fraise, et même tabac ou rhum…) permet de rendre le produit encore plus attractif. Cependant, la vapeur aspirée avec la cigarette électronique contient la combus- |