Philosophie pratique n°3 jui/aoû/sep 2010
Philosophie pratique n°3 jui/aoû/sep 2010
  • Prix facial : 4,90 €

  • Parution : n°3 de jui/aoû/sep 2010

  • Périodicité : trimestriel

  • Editeur : Lafont Presse

  • Format : (180 x 250) mm

  • Nombre de pages : 84

  • Taille du fichier PDF : 15 Mo

  • Dans ce numéro : le Bonheur est en vous.

  • Prix de vente (PDF) : 1 €

Dans ce numéro...
< Pages précédentes
Pages : 74 - 75  |  Aller à la page   OK
Pages suivantes >
74 75
Le Bonheur est en vous vie à la considération de ce monde est une chose stupide, car il n’en tient aucun compte. » Le suicide qui a pour but d’échapper à la honte d’une mauvaise action est-il aussi répréhensible que celui qui est causé par le désespoir ? « Le suicide n’efface pas la faute, au contraire, il y en a deux au lieu d’une. Quand on a eu le courage de faire le mal, il faut avoir celui d’en subir les conséquences. Dieu juge, et selon la cause peut quelquefois diminuer ses rigueurs. » Le suicide est-il excusable lorsqu’il a pour but d’empêcher la honte de rejaillir sur les enfants ou la famille ? « Celui qui agit ainsi ne fait pas bien, mais il le croit, et Dieu lui en tient compte, car c’est une expiation qu’il s’impose lui-même. Il atténue sa faute par l’intention, mais il n’en commet pas moins une faute. Du reste, abolissez les abus de votre société et vos préjugés, et vous n’aurez plus de ces suicides. » Celui qui s’ôte la vie pour échapper à la honte d’une mauvaise action, prouve qu’il tient plus à l’estime des hommes qu’à celle de Dieu, car il va rentrer dans la vie spirituelle chargé de ses iniquités, et il s’est ôté les moyens de les réparer pendant Le suicide qui a pour but d’échapper à la honte d’une mauvaise action est-il aussi répréhensible que celui qui est causé par le désespoir ? la vie. Dieu est souvent moins inexorable que les hommes ; il pardonne au repentir sincère et nous tient compte de la réparation ; le suicide ne répare rien. Que penser de celui qui s’ôte la vie dans l’espoir d’arriver plus tôt à une meilleure ? « Autre folie ! qu’il fasse le bien et il sera plus 74 Philosophie pratique sûr d’y arriver ; car il retarde son entrée dans un monde meilleur, et lui-même demandera à venir finir cette vie qu’il a tranchée par une fausse idée. Une faute, quelle qu’elle soit, n’ouvre jamais le sanctuaire des élus. » Le sacrifice de sa vie n’est-il pas quelquefois méritoire quand il a pour but de sauver celle d’autrui ou d’être utile à ses semblables ? « Cela est sublime, selon l’intention, et le sacrifice de sa vie n’est pas un suicide ; mais Dieu s’oppose à un sacrifice inutile et ne peut le voir avec plaisir s’il est terni par l’orgueil. Un sacrifice n’est méritoire que par le désintéressement, et celui qui l’accomplit a quelquefois une arrière-pensée qui en diminue la valeur aux yeux de Dieu. » Tout sacrifice fait aux dépens de son propre bonheur est un acte souverainement méritoire aux yeux de Dieu, car c’est la pratique de la loi de charité. Or, la vie étant le bien terrestre auquel l’homme attache le plus de prix, celui qui y renonce pour le bien de ses semblables ne commet point un attentat : c’est un sacrifice qu’il accomplit. Mais avant de l’accomplir, il doit réfléchir si sa vie ne peut pas être plus utile que sa mort. L’homme qui périt victime de l’abus de passions qu’il sait devoir hâter sa fin, mais auxquelles il n’a plus le pouvoir de résister, parce que l’habitude en a fait de véritables besoins physiques, commet-il un suicide ? « C’est un suicide moral. Ne comprenez-vous pas que l’homme est doublement coupable dans ce cas ? Il y a chez lui défaut de courage et bestialité, et de plus oubli de Dieu. » – Est-il plus ou moins coupable que celui qui s’ôte la vie par désespoir ? « Il est plus coupable, parce qu’il a le temps de raisonner son suicide ; chez celui qui le fait instantanément, il y a quelquefois une sorte d’égarement qui tient de la folie ; l’autre sera beaucoup plus puni, car les peines sont toujours proportionnées à la conscience que l’on a des fautes commises. »
Lorsqu’une personne voit devant elle une mort inévitable et terrible, est-elle coupable d’abréger de quelques instants ses souffrances par une mort volontaire ? « On est toujours coupable de ne pas attendre le terme fixé par Dieu. Est-on d’ailleurs bien certain que ce terme soit arrivé malgré les apparences, et ne peut-on recevoir un secours inespéré au dernier moment ? » – On conçoit que dans les circonstances ordinaires le suicide soit répréhensible, mais nous supposons le cas où la mort est inévitable, et où la vie n’est abrégée que de quelques instants ? « C’est toujours un manque de résignation et de soumission à la volonté du Créateur. » – Quelles sont, dans ce cas, les conséquences de cette action ? « Une expiation proportionnée à la gravité de la faute, selon les circonstances, comme toujours. » Une imprudence qui compromet la vie sans nécessité est-elle répréhensible ? « Il n’y a pas culpabilité quand il n’y a pas intention ou conscience positive de faire le mal. » Les femmes qui, dans certains pays, se brûlent volontairement sur le corps de leur mari, peuventelles être considérées comme se suicidant, et en subissent-elles les conséquences ? « Elles obéissent à un préjugé, et souvent plus à la force qu’à leur propre volonté. Elles croient accomplir un devoir, et ce n’est pas là le caractère du suicide. Leur excuse est dans la nullité morale de la plupart d’entre elles et dans leur ignorance. Ces usages barbares et stupides disparaissent avec la civilisation. » Ceux qui, ne pouvant supporter la perte de personnes qui leur sont chères, se tuent dans l’espoir d’aller les rejoindre, atteignent-ils leur but ? « Le résultat pour eux est tout autre que celui qu’ils attendent, et au lieu d’être réunis à l’objet de leur affection, ils s’en éloignent pour plus longtemps, car Dieu ne peut récompenser un acte de lâcheté, et l’insulte qui lui est faite en doutant de sa providence. Ils payeront cet instant de folie par des chagrins plus grands que ceux qu’ils croient abréger, et n’auront pas pour les compen- Philosophie pratique 75



Autres parutions de ce magazine  voir tous les numéros


Liens vers cette page
Couverture seule :


Couverture avec texte parution au-dessus :


Couverture avec texte parution en dessous :


Philosophie pratique numéro 3 jui/aoû/sep 2010 Page 1Philosophie pratique numéro 3 jui/aoû/sep 2010 Page 2-3Philosophie pratique numéro 3 jui/aoû/sep 2010 Page 4-5Philosophie pratique numéro 3 jui/aoû/sep 2010 Page 6-7Philosophie pratique numéro 3 jui/aoû/sep 2010 Page 8-9Philosophie pratique numéro 3 jui/aoû/sep 2010 Page 10-11Philosophie pratique numéro 3 jui/aoû/sep 2010 Page 12-13Philosophie pratique numéro 3 jui/aoû/sep 2010 Page 14-15Philosophie pratique numéro 3 jui/aoû/sep 2010 Page 16-17Philosophie pratique numéro 3 jui/aoû/sep 2010 Page 18-19Philosophie pratique numéro 3 jui/aoû/sep 2010 Page 20-21Philosophie pratique numéro 3 jui/aoû/sep 2010 Page 22-23Philosophie pratique numéro 3 jui/aoû/sep 2010 Page 24-25Philosophie pratique numéro 3 jui/aoû/sep 2010 Page 26-27Philosophie pratique numéro 3 jui/aoû/sep 2010 Page 28-29Philosophie pratique numéro 3 jui/aoû/sep 2010 Page 30-31Philosophie pratique numéro 3 jui/aoû/sep 2010 Page 32-33Philosophie pratique numéro 3 jui/aoû/sep 2010 Page 34-35Philosophie pratique numéro 3 jui/aoû/sep 2010 Page 36-37Philosophie pratique numéro 3 jui/aoû/sep 2010 Page 38-39Philosophie pratique numéro 3 jui/aoû/sep 2010 Page 40-41Philosophie pratique numéro 3 jui/aoû/sep 2010 Page 42-43Philosophie pratique numéro 3 jui/aoû/sep 2010 Page 44-45Philosophie pratique numéro 3 jui/aoû/sep 2010 Page 46-47Philosophie pratique numéro 3 jui/aoû/sep 2010 Page 48-49Philosophie pratique numéro 3 jui/aoû/sep 2010 Page 50-51Philosophie pratique numéro 3 jui/aoû/sep 2010 Page 52-53Philosophie pratique numéro 3 jui/aoû/sep 2010 Page 54-55Philosophie pratique numéro 3 jui/aoû/sep 2010 Page 56-57Philosophie pratique numéro 3 jui/aoû/sep 2010 Page 58-59Philosophie pratique numéro 3 jui/aoû/sep 2010 Page 60-61Philosophie pratique numéro 3 jui/aoû/sep 2010 Page 62-63Philosophie pratique numéro 3 jui/aoû/sep 2010 Page 64-65Philosophie pratique numéro 3 jui/aoû/sep 2010 Page 66-67Philosophie pratique numéro 3 jui/aoû/sep 2010 Page 68-69Philosophie pratique numéro 3 jui/aoû/sep 2010 Page 70-71Philosophie pratique numéro 3 jui/aoû/sep 2010 Page 72-73Philosophie pratique numéro 3 jui/aoû/sep 2010 Page 74-75Philosophie pratique numéro 3 jui/aoû/sep 2010 Page 76-77Philosophie pratique numéro 3 jui/aoû/sep 2010 Page 78-79Philosophie pratique numéro 3 jui/aoû/sep 2010 Page 80-81Philosophie pratique numéro 3 jui/aoû/sep 2010 Page 82-83Philosophie pratique numéro 3 jui/aoû/sep 2010 Page 84