Le Bonheur est en vous istence et d’un esprit supérieurs, intellectuels. Ficin, une fois son destin et son tempérament acceptés, donne rationnellement les moyens Ces hommes sont grands parce qu’ils ont des passions plus violentes que celles des hommes ordinaires, et parce qu’ils sont assez forts, en dépit de cela, pour trouver un équilibre à partir de l’excès de vivre avec, pour aider ceux qui ont un naturel mélancolique. Ces hommes sont grands parce qu’ils ont des passions plus violentes que celles des hommes ordinaires, et parce qu’ils sont assez forts, en dépit de cela, pour trouver un équilibre à partir de l’excès. Le texte d’Aristote est totalement différent, nous avons plus insisté sur ce texte puisqu’il fonde celui de Ficin. Il ne fait pas état d’astrologie, et se prolonge à partir d’une seule et même expérience qui sert d’exemple et d’argument : le vin. Il se situe entre philosophie (interrogation sur l’être, le moyen de connaître les choses, le rapport âme/corps) naturelle, et médecine. En effet, Aristote met bien en évidence les liens existant entre comportements et physiologie de chacun. La bile noire possède la propriété d’influencer l’âme. On retrouve dans ce texte peu étudié et peu connu d’Aristote un procédé typiquement aristotélicien : la tentative de faire apparaître un lien entre les processus mentaux et les processus physiques, mais aussi de prouver ce lien dans les moindres détails. D’autre part, on retrouve aussi le principe de chaleur qui représente le principe le plus dynamique de la nature organique. L’âme n’est donc pas indépendante du corps, elle est un principe vital. De la nature à la vie, de la vie à l’âme, il y a transition continue ; dans l’âme il y a la forme du corps, ce corps naturel qui a le principe de son mouvement et dans lequel chaque organe a une fonction propre. C’est pourquoi nous nous permettions d’écrire au commencement de ce devoir que 16 Philosophie pratique le Problème XXX parvient à remplacer la notion mythique de « fureur » par la notion scientifique et médicale de mélancolie. Les deux textes font le lien entre sensibilité particulière et élévation de l’esprit, sensibilité extrême instable du corps et conscience particulière des êtres et des choses, santé du corps et santé de l’âme. Il y aurait donc une affectivité particulière, une tendance propre en nous qui nous porterait à la connaissance et son désir, vers les objets extérieurs que nous serions plus à même de comprendre grâce à cette même affectivité d’une acuité et d’une subtilité exceptionnelles. La disposition mélancolique semble nécessaire pour des réalisations qui requièrent une action réfléchie et une finalité consciente, autrement dit les réalisations dans le domaine de l’art, les sciences, la philosophie, la poésie, la politique. Les hommes mélancoliques auraient, par intuition, une attention profonde aux choses, et seraient plus soucieux et sensibles aux détails que des êtres non mélancoliques pour lesquels ces choses seraient anodines, iraient de soi, sans poser de problème ou interrogation. Le doute et les états divers par lesquels passe l’homme mélancolique peuvent alors être affirmés comme utiles et bénéfiques à l’établissement de la connaissance ou création d’œuvres d’art. La mélancolie est une puissance à la fois sensible et éclairée, un moyen terme entre les sens et l’esprit, l’homme et l’œuvre. Nous pourrions ainsi affirmer que la mélancolie n’est pas une simple maladie corporelle, qu’une idée investit l’art ou le domaine étudié par l’homme mélancolique, arts et sciences qui sont des connaissances du réel, et remontent aux causes et aux phénomènes. L’homme de génie ne se contente pas d’observer les phénomènes, il introduit dans sa connaissance une activité de l’esprit, l’intelligence qui investit la chose. La jouissance artistique, créatrice ou contemplative n’est pas opposée à l’intellect ou à l’entendement, elle en est un principe, une affectivité non ordinaire, plus forte parce qu’elle a une proximité avec l’activité intellectuelle.• |