Dossier - psychologie … ou d’éducation ? La société et la famille attendent de leurs filles, sœurs ou épouses, un comportement dit féminin. Un garçon qui aurait tendance à adopter la même attitude se fera rappeler à l’ordre, même si heureusement, les parents acceptent plus facilement les pleurs d’un enfant, garçon ou fille, qui permettent de les soulager. Ensuite, les enfants se régulent seuls en fonction de leur environnement. Quand bien même l’énervement pousserait un adolescent à pleurer, il se contiendra de lui-même pour ne pas que ses amis ou ennemis se moquent de lui. Les filles sont globalement plus libres d’exprimer leurs émotions et leur personnalité que les garçons, du moins dans un premier temps. Il en va autrement ensuite dans le monde professionnel. Et dans la vie en société ? Dans de nombreux milieux professionnels et sociaux, ce sont au contraire les valeurs masculines qui ont cours et servent de référence. Pas question de s’effondrer en larmes parce que votre patron vous réprimande ou de piquer une crise de nerfs parce qu’un client est particulièrement obtus. Cela arrive cependant assez fréquemment, il suffit d’être dans une phase de fatigue ou de déprime, pour que soudainement, il devienne impossible de se contenir ni de se maîtriser. Cela peut entraîner des situations gênantes à la fois pour la femme concernée, mais aussi pour ceux qui sont autour d’elles. Plus on monte en hiérarchie, plus cela peut devenir un handicap. Du côté des émotions Pourtant, les émotions n’ont pas de sexe. Il est normal d’être tendu avant 44 Philosophie pratique « Les femmes sont mieux adaptées que l'homme à la douleur. Elles vivent d'émotions, ne pensent qu'aux émotions. » (Oscar Wilde) un examen, un entretien de recrutement ou un rendez-vous annuel avec son patron. Pourtant voici un moment où il conviendrait d’être calme au contraire. Or, nos émotions et réactions sont là pour nous aider à nous adapter à une situation. Nous le savons, la peur envoie de l’adrénaline dans notre organisme, nous permettant ainsi de mieux réagir face au risque, que ce soit en l’affrontant ou en le fuyant, le réflexe est celui de la survie. Pourtant, au lieu de prendre ces émotions comme des signaux formidables nous aidant à vivre au jour le jour, il n’est pas rare de les considérer comme des faiblesses. Ainsi, lorsque la colère apparaît, nous l’interprétons comme une perte de contrôle au lieu d’une énergie. De même, lorsque nous accusons l’autre d’avoir une réaction excessive, c’est souvent parce que cette démarche souvent d’opposition, vient contrecarrer ce que nous souhaitions. En fait, il n’y a rien de grave à être émotive ! Le souci se trouve dans l’adverbe « trop ». Il est vrai que certaines femmes regrettent souvent d’avoir été « trop » loin dans les mots utilisés, ou de se mettre à pleurer sans raison reconnue valable. Dans ce cas, il va falloir passer un peu de temps à analyser la situation, car continuer à se laisser aller n’est pas vraiment l’idéal ; la machine continuant à s’alimenter, la maîtrise s’éloignant de plus en plus. Le « trop plein » d’émotions En effet, s’il est normal que nous ayions un vécu, une personnalité et donc des réactions différentes, l’excès s’explique la plupart du temps par une somme de frustrations accumulées. Au fil du temps, dans l’univers professionnel par exemple, nous sommes en situation de maîtrise et de contrôle de nos émotions pour nous concentrer sur le travail à accomplir. Il est donc normal de ne pas exprimer tous nos sentiments comme nous le faisions à un plus jeune âge. Le temps passant, cette maîtrise va finir par cumuler un grand nombre de frustrations sans que l’on ne s’en aperçoive véritablement. « Toutes les grandes découvertes sont faites par ceux qui laissent leurs émotions devancer leurs idées. » (C. H. Parkhurst) Des symptômes connus Les principaux symptômes d’un trop plein d’émotions sont souvent d’ordre vasodilatateur : Rougeur soudaine du visage, Cœur qui bat la chamade, Tremblements, Bégaiement, Etat de stupeur et sueurs, Mains moites, Comportement de fuite… Ce sont ces signes qui font que la personne va parfois voir son médecin sans pour autant faire la liaison avec ses émotions. ADOBESTOCK |